Et nous continuons, dans le silence souvent, à dire notre solidarité avec celles et ceux qui sont obligés d’émigrés pour vivre humainement
Le défilé lyonnais a fait écho à de nombreuses autres manifestations, ce dimanche, sur le territoire national. Photo V. B. - cercle de silence à Lyon , décembre 2023
Mercredi 10 janvier. Il pleuvait un peu et la température dépassait à peine les 2 degrés. À 18 h 30 nous étions 6 présents engagés à tenir le mensuel cercle de silence. Très peu de monde dans la rue, sur la place. Que faisons-nous ?
Nous avons l’habitude d’attendre d’être 10 personnes pour développer le cercle. Ce chiffre est atteint à 18 h 40. Le cercle s’installe et il s’est augmenté : une vingtaine ! Des inconnus l’ont rejoint après avoir lu le tract et les panneaux.
Plusieurs jeunes (25 ans) sont venus me dire merci pour ce que nous avions le courage de rester debout dans le soutient des exilés par nécessité personnelle, politique ou économique. Il sont pris et lirons attentivement le tract. Voir ci-dessous. Voir aussi, en fichier joint, la lettre de janvier.
Est nous avons informé sur la manifestation du dimanche suivant, 14 janvier.
« Ce dimanche 14 janvier, plusieurs associations et syndicats appelaient à des manifestations. À Lyon, le cortège a rassemblé près de 3 000 personnes. Un appel lancé par un collectif de soutien aux réfugiés et aux migrants.
"Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port". La célèbre citation extraite du Cid, de Pierre Corneille, pourrait bien s'adapter à cette manifestation lyonnaise contre le projet de loi immigration. Ils étaient une centaine en début d’après-midi. Mais, très vite, les rangs se sont gonflés. La loi, adoptée le 19 décembre dernier, instaure des quotas migratoires et restreint le droit au séjour des étrangers.
Paroles de manifestants
Pour Hélène, "le gouvernement a dévoyé ce que pensent les Français qui accueillent les étrangers". Elle ajoute "ils ne viennent pas manger le pain des autres. Quand ils travaillent, ils cotisent, ils paient des impôts". Maude travaille dans une association d'aide aux réfugiés : "les gens risquent de perdre leurs droits aux aides sociales, aux allocations et donc au logement". Selon elle, cela risque d'amplifier encore le nombre de personnes à la rue. Un peu plus loin dans le cortège, Louison, étudiante, est venue, elle aussi, pour s'opposer à cette loi. "Les étudiants étrangers qui viennent en France sont engagés. Ils s'investissent dans leurs études et derrière, ils ont des projets. Là, ça met des barrières".
Entre 2 300 personnes, selon la préfecture, et 3 000 selon les organisateurs ont défilé de la Place Bellecour jusqu'à la place Guichard. "Les plus épouvantés reprenaient de courage". Corneille n'était pas présent ce jour, mais ses mots résonnent encore. »
J’ai été invité à répondre à la question sur ma participation à cette manifestation : « prêtre catholique, je me dois d’être présent. Migrer appartient à la nature humaine. Il impossible d’empêcher les humains d’émigrer surtout quand la guerre, la faim, les problèmes politiques ou sociaux provoquent des migrations par détresse. Je participe à la manifestation par solidarité avec les personnes qui sont obligées de s’exiler tout simplement pour vivre. Nous sommes tous des hommes; des humains, dont l’humanité doit être respectée. Mon attachement à l’Église catholique, au christianisme, m’invite à agir pour qu’il y ait plus de fraternité.
« Retrait, retrait de la loi immigration! ». Tel est le premier slogan scandé ce dimanche 14 janvier, place Bellecour à Lyon, au lancement d'une manifestation qui doit rallier la place Guichard.
« Plusieurs milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris et dans une trentaine de villes de France pour demander le retrait du texte, désormais surnommé « loi Darmanin ». Le Conseil constitutionnel doit se prononcer le 25 janvier. »
Les migrants - Lettre 74, janvier 2024
tract cercle de silence de janvier 2024