La Résurrection. Nous ne savons pas. Nous croyons. Nous ne faisons qu’espérer en notre propre résurrection à la suite de celle de Jésus-Christ

Publié le par Michel Durand

Le Caravage (1571-1610), L'incrédulité de saint Thomas (détails) ; (huile sur toile, 1603), Palais de Sanssouci, Potsdam, Allemagne

Le Caravage (1571-1610), L'incrédulité de saint Thomas (détails) ; (huile sur toile, 1603), Palais de Sanssouci, Potsdam, Allemagne

« Des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachèrent au Seigneur » (Ac 5, 12-16)

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! (Ps 117)

« J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1)

« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)

 

La résurrection ? Je m’interroge. Est-ce que je peux en parler clairement ?

Même si cela choque les chrétiens qui disent n’avoir aucun doute à propos de la résurrection de Jésus et de notre propre résurrection, je préfère de dire que je cherche encore à comprendre ce que cela peut être.

La résurrection ? Nous ne savons pas. Nous croyons, seulement. Nous ne faisons qu’espérer en notre propre résurrection à la suite de celle de Jésus-Christ et nous sommes bien obligés d’avouer - étant vrais avec nos connaissances - que nous ignorons tout de la réalité de la résurrection. Saint Paul a d’abord cru qu’il assisterait, de son vivant, au retour de Jésus ressuscité. À la fin de sa vie, il avoue, me semble-t-il, ne plus vouloir discuter de la manière dont se passera la résurrection à la fin des temps. Il ne sait pas.

L’Évangile de Jean que nous venons d’entendre est plutôt une exception. Jésus, le Ressuscité, s’offre au toucher de Thomas. Plus exactement, il provoque ce toucher : Jésus dit à Thomas :

« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

 

L’épisode est tellement extraordinaire qu’il n’a pu être inventé. On imagine ce qui est plaisant, non ce qui dérange, ce qui est culturellement, humainement ou religieusement, plutôt incorrect. Tenir la main d’une personne pour que celle-ci entre dans la plaie ! Je pense à la peinture de Le  Caravage.

Nous connaissons un autre passage des Évangiles ou Jésus recommande, à Marie de Magdala, l’inverse : « ne me retiens pas », « ne me touche pas » (Jn 20,17).

Pouvons-nous expliquer cette contradiction ?

Une fois qu’elle le reconnaît, Marie de Magdala croit que Jésus est le Maître, le Ressuscité, le Seigneur. Sa contemplation est suffisante. Elle croit, c’est comme si elle voyait. Surtout, selon le point de vue de Jésus, il importe de ne pas essayer de retenir Celui qui monte vers le Père. Il est donné à tous les hommes, toutes les femmes. Une seule personne, dont on peut très bien comprendre qu’elle souhaiterait le tenir dans ses bras, ne peut se l’accaparer à elle toute seule.

Thomas, lui, ne croit pas encore que le crucifié et le ressuscité puissent être le même personnage. Alors Jésus l’invite à voir de près. La blessure de la lance devient une preuve à laquelle il accepte de se soumettre. L’évangéliste, relatant cet événement, veut montrer que Jésus est bien vivant. Il est le même, tout en étant différent. Il parle et on peut lui parler. Le corps du Christ est bel et bien visible, touchable. Ce n’est pas un fantôme. C’est un être vivant qui entre en relation avec ses proches, qui mange avec eux.

Comment aujourd’hui rende visible, évoquer le ressuscité ?

Pour répondre à cette question je me tourne vers François. L’évêque de Rome, ce dimanche de Pâques, a souligné l'importance de la résurrection de Jésus. Ils affirmé que la résurrection est le fondement de l'espérance. Il a proclamé que le Christ est vivant et que l'amour a vaincu la haine, la lumière a vaincu les ténèbres, et la vérité a vaincu le mensonge. Cette annonce de la résurrection est un appel à l'espérance, particulièrement pour ceux qui souffrent et se sentent abandonnés. Nous sommes dans le climat de l’année sainte 2025 : Jubilé de l’espérance ; année dédiée à la réconciliation, au renouveau spirituel dont toute l’humanité, noyée dans des guerres économiques, sociales et militaires a bien besoin.

Résurrection. Espérance.

Bien que le mal persiste dans le monde, a exprimé François, il n'a plus le dessus sur ceux qui accueillent la grâce de Dieu. Alors, soyons les fidèles à devenir des témoins de la victoire de l'Amour ; soyons des pèlerins d’espérance. Recommencer sans cesse à espérer en la paix, en appelant à la solidarité et à la compréhension entre les peuples, y compris dans des régions touchées par des conflits, comme la Palestine, l'Ukraine, et toutes les autres zones de tensions dans le monde. Que les chefs d’États présents à la prière de sépulture de François entendent et agissent dans le sens de la paix fraternelle ou simplement humaine. Espérance.

La réalité de la fête de la résurrection du Christ, est un puissant rappel de l'espérance, de la vie et de la nécessité de construire un monde de paix et de solidarité. Nos menues actions quotidiennes traduisent l’attention fraternelle de Dieu pour toutes et tous dans l’univers.

 

Laudato si 243

A la fin, nous nous trouverons face à face avec la beauté infinie de Dieu (cf. 1 Co 13, 12) et nous pourrons lire, avec une heureuse admiration, le mystère de l’univers qui participera avec nous à la plénitude sans fin. Oui, nous voyageons vers le sabbat de l’éternité, vers la nouvelle Jérusalem, vers la maison commune du ciel. Jésus nous dit : « Voici, je fais l’univers nouveau » (Ap 21, 5). La vie éternelle sera un émerveillement partagé, où chaque créature, transformée d’une manière lumineuse, occupera sa place et aura quelque chose à apporter aux pauvres définitivement libérés.

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