Travail et temps libre
Comme je l'ai indiqué précédemment, dans cette catégorie "anthropologie", je donne diverses réflexions sur le sens, ou non sens, du travail.
Textes qui me semblent d'une grande importance alors qu'on veut augmenter la durée du travail salarié tout en critiquant "mai 68".
Travail, activité ou emploi ?
Je poursuis la publication des textes qui résultent du colloque que nous avons tenu avec Confluences il y a au moins une dizaine d'année. Cette
semaine et la semaine prochaine la parole est donné à Georges Decourt, prêtre, socilogue, ayant travail à Economie et Humanisme.
Travail, activité ou emploi ?
Ces deux dernières années ont été des années de grande production d’ouvrages sur le travail, avec un débat récurrent : est-ce la fin du travail ou la mutation du travail. Dans ce
débat on constate un grand flou dans les termes employés. Lorsque Dominique Méda , philosophe qui travaille au ministère de l’emploi, affirme que le travail est né au XVIIème siècle, on se doute
bien qu’elle ne dit pas qu’auparavant on nageait dans le loisir. En fait elle donne au mot “ travail ” un sens restreint. Je voudrais rappeler pour commencer quelques distinctions classiques
entre activité, travail et emploi, en reprenant les travaux de Hugues Puel d’Economie et Humanisme .
Par activité, on entend toute occupation humaine, quelle qu’elle soit : activité de pensée ou de transformation de la nature ou de la société, comme par exemple l’activité économique. Par travail, on entend une activité de création ou de labeur qui répond à un besoin humain, de soi ou des autres. Aussi peut-on dire que “les besoins sont immenses : on ne manque pas de travail”. Par emploi, on entend un travail qui est rémunéré en tant que tel et prend différentes formes : salariale, indépendante ou libérale, à temps plein, partiel, partagé entre plusieurs employeurs, flexible au sein d’une même entreprise. On peut dire que “si l’on ne manque pas de travail aujourd’hui, en revanche en France on manque d’emplois”.
Mais il y a emploi et emploi. Il convient de rappeler ce que l’on entend généralement par emploi, de préciser la représentation dominante que l’on a actuellement de l’emploi dans notre pays. L’emploi typique peut se caractériser ainsi : c’est un emploi salarié et non pas indépendant, doté d’un statut ou d’un contrat de travail, suffisamment stable pour permettre de faire carrière, à plein temps, avec un seul employeur, correspondant à un seul poste de travail par employé, dans un lieu de travail spécifique, procurant l’essentiel du revenu familial. Les autres formes d’emploi qui se développent sont dits a-typiques.
On constate par ailleurs que sous le vocable travail opposé à loisir, un certain nombre d’images, de représentations de l’organisation du temps d’une vie se dessinent. Ce sont ces représentations-là qui expliquent nos divergences d’approche de la question du travail aujourd’hui, car ces représentations diffèrent d’une culture à une autre, d’une tradition à une autre, d’une expérience à une autre. Ces représentations, qui hier se succédaient dans le temps, du fait des mutations en cours, entrent aujourd’hui en collision au sein de nos sociétés. Il y a donc lieu de se poser un certain nombre de questions sur l’avenir de l’organisation de notre société.
Par activité, on entend toute occupation humaine, quelle qu’elle soit : activité de pensée ou de transformation de la nature ou de la société, comme par exemple l’activité économique. Par travail, on entend une activité de création ou de labeur qui répond à un besoin humain, de soi ou des autres. Aussi peut-on dire que “les besoins sont immenses : on ne manque pas de travail”. Par emploi, on entend un travail qui est rémunéré en tant que tel et prend différentes formes : salariale, indépendante ou libérale, à temps plein, partiel, partagé entre plusieurs employeurs, flexible au sein d’une même entreprise. On peut dire que “si l’on ne manque pas de travail aujourd’hui, en revanche en France on manque d’emplois”.
Mais il y a emploi et emploi. Il convient de rappeler ce que l’on entend généralement par emploi, de préciser la représentation dominante que l’on a actuellement de l’emploi dans notre pays. L’emploi typique peut se caractériser ainsi : c’est un emploi salarié et non pas indépendant, doté d’un statut ou d’un contrat de travail, suffisamment stable pour permettre de faire carrière, à plein temps, avec un seul employeur, correspondant à un seul poste de travail par employé, dans un lieu de travail spécifique, procurant l’essentiel du revenu familial. Les autres formes d’emploi qui se développent sont dits a-typiques.
On constate par ailleurs que sous le vocable travail opposé à loisir, un certain nombre d’images, de représentations de l’organisation du temps d’une vie se dessinent. Ce sont ces représentations-là qui expliquent nos divergences d’approche de la question du travail aujourd’hui, car ces représentations diffèrent d’une culture à une autre, d’une tradition à une autre, d’une expérience à une autre. Ces représentations, qui hier se succédaient dans le temps, du fait des mutations en cours, entrent aujourd’hui en collision au sein de nos sociétés. Il y a donc lieu de se poser un certain nombre de questions sur l’avenir de l’organisation de notre société.