Le bonheur de la retraite

Publié le par Michel Durand

Comme je l'ai indiqué précédemment, dans cette catégorie "anthropologie", je donne diverses réflexions sur le sens, ou non sens, du travail. Textes qui me semblent d'une grande importance alors qu'on veut augmenter la durée du travail salarié tout en critiquant "mai 68".

Je poursuis  la publication des textes qui résultent du colloque que nous avons tenu avec Confluences il y a au moins une dizaine d'année. Cette semaine la parole est donnée à deux témoins, Bernard Guillot, du Cevied et Robert Guillaud, actif retraité.


Intervention de Mr. Robert Guillaud, retraité

J’aborde maintenant la partie optimiste après cette vision pessimiste mais ô combien réelle.


Ce passage peut être un temps d’enrichissement intellectuel, un temps de renaissance à la vie. Cette période de temps libre, de liberté permet au retraité de réaliser ses rêves. Les sollicitations sont nombreuses et variées et chacun peut trouver des activités correspondant à ses goûts, à son caractère : activités de loisirs, culturelles, sportives, sociales. Le choix est immense. C’est aussi le temps des retrouvailles plus longues avec la famille, les petits-enfants, et celui des sorties avec les amis. Certains préfèrent cultiver leur jardin, soigner leurs plantes ; d’autres recherchent la compagnie et adhèrent à des associations et des clubs. Mais depuis quelques années, les aspirations aux loisirs changent. Une certaine revalorisation du pouvoir d’achat et un niveau d’instruction plus élevé favorisent l’émergence d’un nouveau mode de vie et un individualisme de plus en plus répandu. C’est une notion très importante.

Autre remarque : les activités simples. Nous, nous les appelons les trois "B" : la Bouffe, la Balade, et la Belote. Ces trois "B" ne suffisent plus et n’attirent plus les nouveaux retraités. Il leur faut des activités plus sophistiquées, plus intellectuelles ou plus sportives. Il y a aussi les sollicitations des agences de voyages, des clubs de remise en forme... Encore une remarque : les goûts des loisirs des gens de la campagne ne sont pas ceux des citadins. L’accès aux loisirs et à la culture n’est pas toujours aisé par manque de décentralisation. Je suis de Caluire et j’ai une résidence dans le Beaujolais. On a des commissions, à Lyon, qui s’occupent d’informatique et autres. Il n’y a pas moyen de les faire déplacer dans le Beaujolais, même pour une journée. L’an dernier j’avais organisé une fête de printemps à Vauxrenard. Les gens n’ont pas voulu faire soixante kilomètres en car. Par contre ils vont en Turquie, aux Baléares, au Canada, ça ne pose pas de problème.

Les clubs dits du troisième âge, les amicales de retraités peuvent apporter une réponse aux personnes qui désirent ne pas rester isolées, en leur procurant des activités ludiques et culturelles dans un large esprit de convivialité.

Publié dans Anthropologie

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M
Chaque période qui nous est donnée de vivre a sa par de "pédagogie", celle de la retraite, pas moins que les autres !Apprendre une autre façon d'être aux autres et au monde ?Libérés des soucis eta anxiétés liés au devoir de construire son existence et celle de ses proches, retraités ne sommes nous pas lus disponibles pschologiquement pour apprendre à "déléguer", vivre plus simplement sans attendre que des problèmes de santé nous y obligent...apprendre à "devenir jeunes" maintenant que nous ne le sommes plus naturellement...En témoignant des vraies valeurs de la vie, apprendre à la quitter pour mieux la retrouver......Savoir aussi que comme pour les autres périodes de la vie, il y a des "retraites dorées" et des "retraites galères" et que si une solidarité entre actifs et retraités est necessaire, ne raie solidarité entre retraités ne l'est pas moins...Plus que jamais, le retraité a la chance de mieux comprendre que la vie de chacun n'a de sens que dans un Dessein Universel
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M
N'est-ce pas également en ce domaine de la retraite que nous prenons conscience que l'homme n'est pas un individu mais une personne. "L'idée de personne est référée à l'autre, à cette alliance vitale que l'individualisme - dans sa version extrême - voudrait rompre. Le personnalisme avait pour principale ambition de faire prévaloire l'idée de personne, sur celle d'individu. Il s'agissait, pour Mounier, de libérer l'homme moderne de la "tyrannie de l'être pour soi", "libération "qui ne peut venir que d'autrui". ( Jean-Claude Guillebaud)
E
Avec ce qui nous attend, apparemment, c'est-à-dire une retraite de plus en plus tardive, et des moyens financiers de plus en plus restreints, le problème actuel risque de ne plus se poser !!! Edith
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M
Les moyens financiers ? Voici, effectivement un autre sujet. Personnellement , je pense que, occidentaux, nous devrions apprendre à vivre avec moins d'argent. Ce thème de la pauvreté volontaire, vie simple et non  la misère, sera prochainement abordée. Nous sommes en train de le regarder avec un groupe d'amis notamment ceux et celles qui militent pour la "décroissance", facteur d'une joie de vivre. A suivre.