Morale d'un milieu ou audace évangélique? Le Christ est du côté de l'audace.
Les médias ont le souci de leurs lecteurs et/ou auditeurs. Ceux-ci sont des clients qu’il ne faut pas décevoir. Au contraire, tout est entrepris pour garantir leur fidélité. Les
médias catholiques ne font pas exception.
Souvenirs
Dans les débuts des radios libres, j’ai travaillé avec « Radio-Fourvière », devenu RCF. Des auditeurs bénévoles portaient des jugements sur mes émissions « Musico-Forum ». Conduites avec des étudiants, elles étaient souvent critiquées : « ce n’est pas la musique que les auditeurs aiment entendre » ; « quand les jeunes parlent, ils ne faut pas qu'ils reniflent au micro, il faut surveiller son langage » ; « des jeunes, animateurs en aumônerie, se sont ventés de vivre ensemble, avec des enfants, sans être mariés », scandal… « tout cela, ça ne se fait pas, nos auditeurs sont choqués ». Et, que n’avons-nous pas entendu quand nous nous sommes lancés dans un débat sur l’homosexualité ! Un professeur de séminaire, en direct au téléphone, apprécia notre initiative car ce grave problème doit être simplement entendu, reconnu et débattu : « même dans les séminaires, la question se pose, et l’on n’ose pas en parler, merci de le faire ».
Autant de propos qu’un auditeur, garant de la bonne tenue des émissions, ne peut supporter : il faut surveiller votre langage, tout ne peut se dire : « Michel, nos donateurs sont scandalisés par les personnes que vous faites parler… »
Bref, pour tout dire en deux mots : « ceux qui financent la radio ne doivent pas être dérangés ». N’est-il pas certain que si le comité de surveillance était composé d’habitants des quartiers populaires, le regard ne serait pas le même. « Enfin, ce ne sont ni les jeunes, ni les banlieues qui financent la radio ».
Conférence débat avec François Brune : Christianisme et publicité.
François Brune dans son livre « de l’idéologie, aujourd’hui », écrit en avant-propos : « L’idéologie d’une société ou d’une classe sociale, la plupart du temps est dupe du caractère arbitraire de sa vision des choses. Elle mêle ce qu’elle croit à ce qu’elle voit, et bientôt, ne retient de ce qu’elle “voit” que ce qui conforte ce qu’elle croit. Elle prend alors son système d’interprétation pour la réalité du monde. Elle érige des modes de vie hérités d’une histoire, relatifs à une culture, en normes d’existence universelles auxquelles doivent se conformer tous les individus « normaux ».
Il me semble que ceci se vérifie souvent, notamment dans les médias chrétiens, qui pour vivre doivent soigner leurs auditeurs et/ou lecteurs payeurs.
Le groupe « toi d’écoute » organise donc, avec François Brune, une conférence débat sur le thème de la publicité dans l’Eglise. Et, bien sûr, nous publions nos initiatives et demandons l’aide des médias d'où le petite histoire qui va suivre.
Vu mon expérience avec les médias catholiques, je n’ai pas été étonné de lire pourquoi il n’était pas possible de faire une émission avec François Brune, mais peiné. C’est le cas de le dire et redire. Je suis en manque d’une Eglise ouverte à tous les vents.
Voilà ce que dit le média en question : « J'ai reçu le livre de François Brune.
Je trouve ses propos très excessifs même s' il y a du vrai dans le fond.
Contrairement à ce qui avait été convenu, je ne réaliserai pas d'interview mardi avec lui.
Cordialement. Suivi de la signature du journaliste.
Et voilà un commentaire que cela a suscité dans le groupe :
« Je trouve ce retour de la journaliste… très significatif des médias catholiques.
Je me souviens que lors de la marche pour la décroissance un hebdo chrétien n'avait pas voulu d'un article sur François Schneider et son ânesse réalisé par un journaliste de l'hebdomadaire.
Je m'avance imprudemment en disant que si Jésus revenait ils le traiteraient d'« extrémiste » et de « très excessif ».
Amitié.
Concluons, également sans prudence
Ce petit épisode montre, sans faille, la grille d’analyse d’un milieu plus soucieu du bien penser, de la mise en place d'une morale bourgeoise, que de l’audace de l’Evangile et de son Eglise fidèle au fondateur. D’où mon souvenir de mes débuts à la radio pour introduire ce propos.
Souvenirs
Dans les débuts des radios libres, j’ai travaillé avec « Radio-Fourvière », devenu RCF. Des auditeurs bénévoles portaient des jugements sur mes émissions « Musico-Forum ». Conduites avec des étudiants, elles étaient souvent critiquées : « ce n’est pas la musique que les auditeurs aiment entendre » ; « quand les jeunes parlent, ils ne faut pas qu'ils reniflent au micro, il faut surveiller son langage » ; « des jeunes, animateurs en aumônerie, se sont ventés de vivre ensemble, avec des enfants, sans être mariés », scandal… « tout cela, ça ne se fait pas, nos auditeurs sont choqués ». Et, que n’avons-nous pas entendu quand nous nous sommes lancés dans un débat sur l’homosexualité ! Un professeur de séminaire, en direct au téléphone, apprécia notre initiative car ce grave problème doit être simplement entendu, reconnu et débattu : « même dans les séminaires, la question se pose, et l’on n’ose pas en parler, merci de le faire ».
Autant de propos qu’un auditeur, garant de la bonne tenue des émissions, ne peut supporter : il faut surveiller votre langage, tout ne peut se dire : « Michel, nos donateurs sont scandalisés par les personnes que vous faites parler… »
Bref, pour tout dire en deux mots : « ceux qui financent la radio ne doivent pas être dérangés ». N’est-il pas certain que si le comité de surveillance était composé d’habitants des quartiers populaires, le regard ne serait pas le même. « Enfin, ce ne sont ni les jeunes, ni les banlieues qui financent la radio ».
Conférence débat avec François Brune : Christianisme et publicité.
François Brune dans son livre « de l’idéologie, aujourd’hui », écrit en avant-propos : « L’idéologie d’une société ou d’une classe sociale, la plupart du temps est dupe du caractère arbitraire de sa vision des choses. Elle mêle ce qu’elle croit à ce qu’elle voit, et bientôt, ne retient de ce qu’elle “voit” que ce qui conforte ce qu’elle croit. Elle prend alors son système d’interprétation pour la réalité du monde. Elle érige des modes de vie hérités d’une histoire, relatifs à une culture, en normes d’existence universelles auxquelles doivent se conformer tous les individus « normaux ».
Il me semble que ceci se vérifie souvent, notamment dans les médias chrétiens, qui pour vivre doivent soigner leurs auditeurs et/ou lecteurs payeurs.
Le groupe « toi d’écoute » organise donc, avec François Brune, une conférence débat sur le thème de la publicité dans l’Eglise. Et, bien sûr, nous publions nos initiatives et demandons l’aide des médias d'où le petite histoire qui va suivre.
Vu mon expérience avec les médias catholiques, je n’ai pas été étonné de lire pourquoi il n’était pas possible de faire une émission avec François Brune, mais peiné. C’est le cas de le dire et redire. Je suis en manque d’une Eglise ouverte à tous les vents.
Voilà ce que dit le média en question : « J'ai reçu le livre de François Brune.
Je trouve ses propos très excessifs même s' il y a du vrai dans le fond.
Contrairement à ce qui avait été convenu, je ne réaliserai pas d'interview mardi avec lui.
Cordialement. Suivi de la signature du journaliste.
Et voilà un commentaire que cela a suscité dans le groupe :
« Je trouve ce retour de la journaliste… très significatif des médias catholiques.
Je me souviens que lors de la marche pour la décroissance un hebdo chrétien n'avait pas voulu d'un article sur François Schneider et son ânesse réalisé par un journaliste de l'hebdomadaire.
Je m'avance imprudemment en disant que si Jésus revenait ils le traiteraient d'« extrémiste » et de « très excessif ».
Amitié.
Concluons, également sans prudence
Ce petit épisode montre, sans faille, la grille d’analyse d’un milieu plus soucieu du bien penser, de la mise en place d'une morale bourgeoise, que de l’audace de l’Evangile et de son Eglise fidèle au fondateur. D’où mon souvenir de mes débuts à la radio pour introduire ce propos.