Indulgences plénières du 8 décembre 2007 au 8 décembre 2008

Publié le par Michel Durand

Benoit XVI a concédé le jeudi 5 décembre 2007 une indulgence plénière à l’occasion du 150ème anniversaire des apparitions de la Vierge dans la grotte de Massabielle à Lourdes. Cette indulgence est destinée à tous ceux qui se rendront en pèlerinage à la grotte entre le 8 décembre 207 et le 8 décembre 2008, et sera accordée, du 2 au 11 février 2008, à tous ceux qui iront prier dans un des nombreux sanctuaires du monde consacrés à Notre-Dame de Lourdes. Lire La Croix du jeudi 6 décembre 2007.

  • Il y a quelques années, j’avais déjà entendu parler de ce bénéfice d’indulgence accordée à toutes personnes entrant, munies de conditions particulières, dans une cathédrale. Je n’avais pas creusé la question à l’époque. J’essaye de la faire aujourd’hui.
  • Comment, alors que l’on est dans le temps, est-il possible d’obtenir une réduction de la durée de purgation ?

Pour y avoir plus clair, j’ouvre les dictionnaires.

Purgatoire = [RELIGION] Lieu symbolique où les âmes des justes expient leurs fautes avant d’être admises au Paradis.
Période de purification précédant l'entrée au paradis

Indulgence = [RELIGION] Rémission totale ou partielle par l’Église catholique des peines temporelles que les péchés méritent. Indulgence plénière, partielle.
Rémission de la peine temporelle attachée au péché

Ces définitions ne parlent pas formellement d’une réduction de la durée d’une peine, à moins que cela ne soit le sens de "rémission de la peine temporelle attachée au péché".
En fait, ma question demeure : comment, alors que nous nous trouvons dans la durée, nous pouvons obtenir une réduction de temps d’une épreuve de purification qui se passe hors de la durée ?

L’idée de purgatoire appartient-elle à notre culture humaine ? Je serais porté à le penser, sans en avoir la preuve.

Une personne, hasard ou providence, vient de me passer un éloge funèbre d’une sépulture d’un parent qui ne voulut pas passer à l’église par respect pour un gendre juif. C’était dans les années 90. Une vingtaine de pages lues au cimetière qui alimentent ma réflexion sur le purgatoire, lieu des indulgences – remise de peine.
Extrait de l’introduction : « Les formalités d’entrée (au purgatoire) sont très courtes. On sait tout sur lui. A côté de cette administration infaillible, les ordinateurs d’en bas peuvent aller se rhabiller. On lui dit : “ A première vu, ça doit aller, mais il faudra faire votre purgation Ne vous formalisez pas, personne n’est parfait en bas”. Il comprend sa peine. Au catéchisme de son enfance, on lui avait bien dit que les âmes qui n’étaient pas sans péché devaient passer par le purgatoire avant d’aller au ciel. Par la suite il (le futur défunt) a appris que, bien avant les chrétiens, les philosophes antiques, notamment grecs, avaient affirmé la nécessité de la purgation des passions. Et sans qu’il soit bien renseigné sur les cultures et les religions éloignées dans le temps et dans l’espace, bon nombre d’elles pensaient ou pensent encore de même. »

Le purgatoire donc, serait un élément de culture populaire, une antichambre nécessaire au ciel, le paradis.
Mais toute cela ne m’explique pas comment une remise de peine puisse être possible en un état où la durée n’est plus. Du reste, il n’y a pas non plus d’espace. Comment alors concevoir un lieu précédant un autre lieu ?

Que dit le catéchisme catholique ?

Les indulgences
La doctrine et la pratique des indulgences dans l'Eglise sont étroitement liées au sacrement de Pénitence.
Qu'est-ce que l'indulgence?
«L'indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l'action de l'Eglise, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints » (Paul VI)

«L'indulgence est partielle ou plénière, selon qu'elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché. » « Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts. »

Les peines du péché
Pour comprendre cette doctrine et cette pratique de l'Eglise il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s'appelle la « peine éternelle » du péché. D'autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l'état qu'on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu'on appelle la « peine temporelle» du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente charité pour arriver à la totale purification du pécheur de sorte qu’aucune peine ne subsisterait ». (Concile de Trente)

J’ai relu plusieurs fois ces lignes. Rien à faire. Je ne trouve pas de réponse à ma question. De plus, je ne suis pas certain de bien comprendre ce qui veut être enseigné. Je suis d’accord pour dire que sur terre, par une profonde charité, on puisse obtenir la purgation adéquate, mais au-delà ? Et pourquoi le catéchisme emploie le conditionnel : subsisterait ?

Publié dans Anthropologie

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