Stabilité
Une toute petite réflexion ce jour. Petite, mais forte. Elle m'est venue durant ce temps d'activité réduite à cause, ou grâce au long repos de ce temps de Pentecôte.
Qu'est-ce qui pourrait caractériser l'âge plus que mûr, la vieillesse réussie, ou son début ?
Je réponds : l'absence d'ennuis. Même quand tout semble vide ou le paysage bien gris.
Et cela rejoint une forte conviction : la preuve d'une vie pleine c'est que l'on ne connaît pas l'ennui alors qu'il n'y a rien à faire.
La jeunesse invite plutôt à bouger. Le critère de la réussite, de la plénitude réside dans ces mots : « ça bouge, y a de la vie, que du bonheur ! »
Eh bien, ces quatre derniers jours, je n'ai pas bougé. Je suis resté « à la maison » ; j'ai lu, écrit, prié, célébré... sans ressentir le moindre désagrément, ni aucune envie de faire « quelque chose, voir, n'importe quoi ». Un jeune, ne supporterait pas. Jadis, je ne supportais pas.
Voilà un goût pour la stabilité qu'on ne peut pas imposer à autrui. Mais pourquoi le cacher ? C'est une petite réponse que j'adresse à l'auteur de la photo ci-dessus que je trouve belle dans son ouverture sur l'invisible.
Pendant mes congés, sabbatique mois de janvier, j'ai progressivement fait l'expérience du devoir de ne pas se distraire par la promenade. Cela rejoint le vœu de stabilité que prononcent les moines pour ne pas devenir « gyrovague ». Même la promenade, appelée pèlerinage, peut être un divertissement.
Sagesse des anciens ?
À prouver !