Patrons chrétiens
Casa Dei production présente ainsi le fim :
N'est-ce pas un paradoxe d'associer patron et chrétien : comment gérer cette double responsabilité, être à la fois « bon » patron et « bon » chrétien en restant cohérent ?
Quelle peut-être la place des valeurs religieuses dans le travail ?
L'éthique chrétienne se confond-elle avec une morale humaniste que tout le monde pourrait partager ou présente-elle une spécificité ?
Y a-t-il réellement un management qui s'appuie sur des réponses chrétiennes ?
Et si un comportement inspiré par la foi permettait un meilleur développement de l'entreprise en la rendant plus humaine ?
Pour répondre à ces questions, ce film présente des portraits croisés de patrons de petites et moyennes entreprises, hommes et femmes, ayant en commun une foi catholique très vivante, et qui cherchent à appliquer leurs valeurs et leur morale chrétiennes dans leur société comme dans leur vie privée.
Ces patrons, souvent plus proches du cœur de leur métier et de leurs salariés que des dirigeants de grandes entreprises ou de multinationales, et moins enclin à user de la langue de bois, nous font partager leur expérience de managers, entre doutes et convictions.
Ils témoignent avec enthousiasme tandis que rares sont ceux qui affichent leur croyance au grand jour.
Patron chrétien. Est-ce bien ainsi qu'il faut articuler ces deux mots en donnant à patron la première place et à chrétien la deuxième ? Relisez le texte et vous constaterez que la réalité « travail » est première.
Dans l'espoir de lancer un débat je donne, de suite, le point de vue d'un ami que j'inscris dans la ligne de ce que j'écrivain hier sur le christianisme social : les catholiques qui font des œuvres caritative pour palier aux méfaits du libéralisme économique, face aux catholiques qui veulent une action sociale pour que, justement, les méfaits de l'économisme ne se produisent pas au détriment des hommes.
On m'écrit :
« Je pense qu'un « patron chrétien » ou un « cadre chrétien » réagit d'abord en patron ou en cadre et accessoirement en chrétien. Il cherche d'abord à sauvegarder les intérêts de son groupe. Ainsi, la bourgeoisie chrétienne raisonne en premier comme « classe » et ensuite en chrétienne. C'est pour cela qu'elle préfère l'ordre à la justice (je commente : le XIXe siècle en donne brillamment l'exemple - voir la page d'hier).
Il n'y a aucune chance de trouver une issue à la question si l'on met en premier « parton » ou « cadre ».
En revanche, parlons d'abord aux chrétiens qu'ils soient patrons, ou cadres.
Tant que nous nous définissons d'abord par notre classe ou notre fonction économique (le socio professionnel), nous réfuterons d'être des personnes morales pour n'être plus que des producteurs - consommateurs réduisant notre conscience à une « éthique » périphérique.
Je suis bien en accord avec cette formulation. Qu'en pensez-vous ?