Catholicisme sociale

Publié le par Michel Durand

Qui l'incarne ?
Il est difficile des mettre des noms pour illustrer les courants du catholicisme social. En effet, on peut passer d'une tendance fermée au monde moderne à une autre suivant les évènements qui furent nombreux tout au long du XIXe et du XXe siècle.


2 types

1 - ceux qui font du social : action caritative pour pallier aux méfaits du libéralisme économique, l'exploitation des ouvriers étant la résultante de la suppression des corporations (loi Le Chapelier). On souhaite retrouver l'équilibre des rapports sociaux de l'ancien régime où sous la protection du prince des régimes monarchiques le pauvre était, action de charité, protégé, aidé. C'est la bienveillance du père de famille qui veille sur les siens ; le mode de vie de la solidarité rurale de la parenté. C'est l'expression d'une vie morale sobre où l'on ne gaspille pas. L'ouvrier, comme l'enfant, doit obéir à son patron. Suite à la Révolution française, le fils veut se dégager de la tutelle du père. Or, celui-ci représente l'autorité divine.
Cela a donné le paternalisme.
On mettra des chapelles dans les usines pour surveiller la bonne moralité des ouvriers. On leur donnera des loisirs sains pour qu'ils ne s'abîme pas la santé au café...
Contre-révolution, restauration et tradition sont les maîtres mots de la branche conservatrice, réactionnaire du catholicisme social.

  • Frédéric Le Play, Albert de Mun, La Tour du Pin, Léon Harmel.

2 - ceux qui ont une action sociale et politique pour empêcher les méfaits de l'industrialisation de se produire. Aucune restauration n'est possible. Le seul moyen valable d'éviter la paupérisation des ouvriers consistent, en effet, à attaquer à leur racines les causes des injustices. On ne s'attache donc pas au passé avec nostalgie, mais on observe le présent. On favorisa l'éducation, les prises de conscience. Plutôt que de demander à l'Ancien Régime le remède aux maux du présent, cette tendance attend du présent et du futur la réponse aux interrogations de la société. Les changements survenus depuis 1789, tant ceux qui procèdent directement de la révolution politique, que ceux qui sont les effets d'une révolution technique et économique sont irréversibles. Ne pas tenir de cette inéluctable nouveauté ne peut qu'approfondir le divorce entre la société et le christianisme. On n'édifiera rien de durable sans l'acceptation des réalités nouvelles : industrie, concentration urbaine, démocratie politique, libre association, organisation des salariés dans des syndicats.


Cette analyse de la société s'accompagne d'une acceptation de l'enseignement de l'Evangile. Tout en sachant que les conclusions des analyses sociales, économiques et politiques peuvent diverger les unes des autres, les catholiques puisent dans leur foi le ressort de leur action. La Foi en la résurrection, en la valeur du message évangélique du Christ apporte les qui concernent l'homme. L'Église détient en effet le secret d'un ordre social juste et harmonieux. « Le principe des solutions réside dans l'Évangile bien compris, interprété par le magistère et appliqué à la société. La conviction que le catholicisme possède la clé de l'organisation de la société, que l'Église a compétence pour définir l'ordre idéal, qu'elle est qualifiée pour enseigner aux hommes les moyens de le réaliser, est une des composantes du catholicisme social. Aussi va-t-il s'employer concurremment à élaborer une doctrine sociale inspirée des maximes de l'Évangile, à obtenir du magistère sa reconnaissance et à en amorcer l'application ». (© Encyclopædia Universalis 2005)


L'histoire de la doctrine sociale de l'Eglise catholique se fait en prenant les textes des papes depuis la fin du XIXe jusqu'à la fin du XXe. Si cela se présente, j'en parlerai.



Publié dans Politique

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