La république appelée à la fraternité
La revue du Prado de ce mois a publié cette chronique prononcée sur RCF.
Je suis heureux de vous la faire connaître. Elle accompagne bien nos réflexions sur l'accueil de l'étranger.
Je suis heureux de vous la faire connaître. Elle accompagne bien nos réflexions sur l'accueil de l'étranger.
Bonjour,
Je suis très heureux d'avoir pu assister samedi dernier à la cérémonie de parrainage que Pierre Jacob, maire de Saint Rémy a réalisé. Comme élu de la République, il a décidé de soutenir des enfants dont les parents n'ont pas de papiers, n'ont pas le droit de séjourner en France. Alors que leur père travaillait en CDI, son titre de séjour n'avait pas été renouvelé par la Préfecture et il devenait donc, avec ses enfants, un « sans papiers ». Lui qui ne posait aucun problème, qui travaillait, cotisait à l'URSSAF et à la Sécu, se trouvait du jour au lendemain obligé de quitter notre pays qui lui avait donné une chance formidable : construire une vie nouvelle.
Devant nous tous, Michel, ce père de famille, nous a dit qu'il avait quitté son pays, le Congo, depuis ce jour où sa vie a été menacée parce qu'il n'était pas de la même ethnie que ses agresseurs. Il nous a dit sa souffrance de voir son continent, l'Afrique, vivre autant de drames. Il nous a dit aussi combien les soutiens du Maire, de ses collègues de travail, de ses amis, du réseau « Education sans frontières » ont été précieux durant ces longs mois où il a été obligé de se cacher pour ne pas être arrêté, étant par là-même séparé de sa femme et de ses trois enfants. Juste avant ce parrainage républicain, la Préfecture avait appelé le Maire pour dire que Michel et toute sa famille allaient retrouver leurs papiers, son travail et donc un avenir sans souci. « Sa qualité professionnelle a sauvé sa vie ».
J'ai apprécié ce que le maire a exprimé. Sur le fronton des mairies, il y a écrit la devise républicaine, « Liberté, égalité, fraternité ». Pierre Jacob était heureux de dire que Michel, grâce au soutien de beaucoup, avait trouvé la liberté. Avec sa famille, il va pouvoir vivre dans un pays où sa vie n'est plus menacée, où la mort ne l'attend plus. Le Maire a ensuite rappelé que l'égalité pouvait être régulé par les lois. Ce que votent nos députés peut ou non servir l'égalité et permettre que les injustices soient quelque peu réduites. Il a enfin parlé de la fraternité. Aucune loi ne pourra jamais créer et imposer la fraternité. Ce n'est que du cœur de chacun de nous que peut sortir cette vertu et c'est à chacun des citoyens de mettre en pratique cette devise.
Et cette fraternité était vraiment palpable. Tous les amis présents, tous les militants soucieux des droits de l'homme, tous les collègues de travail, tous les élus, tous étaient heureux du combat engagé et d'avoir réussi à ré-ouvrir l'avenir à cette famille. Mais on a été plus loin encore : le Maire à demandé à la famille de construire à son tour la fraternité. Ce qu'elle a reçu, à son tour, elle est invitée à ne pas l'oublier et à devenir l'actrice de cette fraternité.
C'est donc une belle leçon d'humanité que le Maire nous a donnée par ce parrainage qui heureusement a trouvé une issue positive pour cette famille. C'est vraiment beau la fraternité quand on la voit se vivre.
Stéphane Boyer (Chronique RCF - 12/06/2008)
Je suis très heureux d'avoir pu assister samedi dernier à la cérémonie de parrainage que Pierre Jacob, maire de Saint Rémy a réalisé. Comme élu de la République, il a décidé de soutenir des enfants dont les parents n'ont pas de papiers, n'ont pas le droit de séjourner en France. Alors que leur père travaillait en CDI, son titre de séjour n'avait pas été renouvelé par la Préfecture et il devenait donc, avec ses enfants, un « sans papiers ». Lui qui ne posait aucun problème, qui travaillait, cotisait à l'URSSAF et à la Sécu, se trouvait du jour au lendemain obligé de quitter notre pays qui lui avait donné une chance formidable : construire une vie nouvelle.
Devant nous tous, Michel, ce père de famille, nous a dit qu'il avait quitté son pays, le Congo, depuis ce jour où sa vie a été menacée parce qu'il n'était pas de la même ethnie que ses agresseurs. Il nous a dit sa souffrance de voir son continent, l'Afrique, vivre autant de drames. Il nous a dit aussi combien les soutiens du Maire, de ses collègues de travail, de ses amis, du réseau « Education sans frontières » ont été précieux durant ces longs mois où il a été obligé de se cacher pour ne pas être arrêté, étant par là-même séparé de sa femme et de ses trois enfants. Juste avant ce parrainage républicain, la Préfecture avait appelé le Maire pour dire que Michel et toute sa famille allaient retrouver leurs papiers, son travail et donc un avenir sans souci. « Sa qualité professionnelle a sauvé sa vie ».
J'ai apprécié ce que le maire a exprimé. Sur le fronton des mairies, il y a écrit la devise républicaine, « Liberté, égalité, fraternité ». Pierre Jacob était heureux de dire que Michel, grâce au soutien de beaucoup, avait trouvé la liberté. Avec sa famille, il va pouvoir vivre dans un pays où sa vie n'est plus menacée, où la mort ne l'attend plus. Le Maire a ensuite rappelé que l'égalité pouvait être régulé par les lois. Ce que votent nos députés peut ou non servir l'égalité et permettre que les injustices soient quelque peu réduites. Il a enfin parlé de la fraternité. Aucune loi ne pourra jamais créer et imposer la fraternité. Ce n'est que du cœur de chacun de nous que peut sortir cette vertu et c'est à chacun des citoyens de mettre en pratique cette devise.
Et cette fraternité était vraiment palpable. Tous les amis présents, tous les militants soucieux des droits de l'homme, tous les collègues de travail, tous les élus, tous étaient heureux du combat engagé et d'avoir réussi à ré-ouvrir l'avenir à cette famille. Mais on a été plus loin encore : le Maire à demandé à la famille de construire à son tour la fraternité. Ce qu'elle a reçu, à son tour, elle est invitée à ne pas l'oublier et à devenir l'actrice de cette fraternité.
C'est donc une belle leçon d'humanité que le Maire nous a donnée par ce parrainage qui heureusement a trouvé une issue positive pour cette famille. C'est vraiment beau la fraternité quand on la voit se vivre.
Stéphane Boyer (Chronique RCF - 12/06/2008)