La Parole de Dieu et au centre de Tout.
- Jésus est le Verbe divin, il est la parole même de Dieu, il doit donc parler comme Dieu même ou plutôt comme la pensée même de Dieu, exprimée au dehors sous une forme humaine, mieux :
- La forme n'est rien, c'est la pensée, l'intelligence qui est tout.
- Comme le Verbe ou pensée éternelle de Dieu, il sort de Dieu véritablement.
- C'est Dieu qui l'a engendré de toute éternité et elle est devenue visible, sensible, depuis qu'il a pris un corps pour se manifester aux hommes, mais c'est toujours le même Verbe, la même pensée, aussi ce n'est pas le son de sa voix ou l'écrit que j'examine, qui est essentiel mais c'est sa pensée que ses signes expriment,
- c'est là tout, c'est l'essentiel.
- Et le Verbe, exprimé extérieurement au monde, est toujours ce véritable Verbe intérieur du Père qu'il appelle véritablement sont Fils, parce qu'il y a, dans cette forme extérieure d'homme, son Verbe éternel qu'il a engendré de toute éternité.
La tenue du Synode des évêques sur la Parole de Dieu est l'heureuse occasion de maintenir ouvert la Bible pour que la pensée de Dieu s'en dégage et nous pénètre.Je
vous invite à la lecture du message et des finales, ainsi que de ce bel article de Marguerite Léna (La Croix, Forum, 15-16/11/08).
L'assemblée romaine du Synode des évêques s'est achevée avec la publication d'un beau message, adressé à tous les chrétiens et construit, de manière très biblique, sur quatre images symboliques, évoquant chacune un aspect du mystère de la Parole de Dieu : la Voix, le Visage, la Maison et le Chemin. Qu'il me soit permis de reprendre librement ces images, pour évoquer ce qu'ont été pour moi, femme et consacrée, ces trois semaines romaines vécues en communion si proche et si profonde avec tous mes frères, évêques de l'Église de Jésus-Christ.
- «Le vent souffle où il veut.
- Tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. »
Cette voix de l'Esprit Saint, nous l'avons entendue de nos oreilles, en écoutant jour après jour les témoignages, les questions, les épreuves des évêques du monde entier. Voix des pauvres, qui monte des communautés de base d'Amérique ou d'Afrique, voix des chrétiens persécutés, hier ou aujourd'hui, pour leur fidélité à l'Évangile, de la Lettonie à l'Inde, de l'Albanie à l'Irak. Voix des chercheurs de Dieu qui, dans la droiture de leur conscience, se sont laissé un jour atteindre et bouleverser par la Parole. Voix des mères africaines, des innombrables catéchistes qui, en l'absence de prêtres et bien souvent de Bibles, en sont les authentiques témoins et les fidèles passeurs. Voix des exégètes et des théologiens, mettant leur savoir et leur amour au service de la Parole. Ces voix multiples étaient comme autant d'échos, ou d'harmoniques, de l'unique Voix qui nous avait tous convoqués et rassemblés.
- «C'est Ta face, Seigneur, que je cherche, fais-moi voir la lumière de Ta face. »
Ce Visage entre tous les visages, Verbe fait chair, Parole faite Présence, nous l'avons vu de nos yeux, à travers l'humble signe eucharistique, dans le déploiement somptueux des liturgies d'entrée et de clôture du Synode, dont le cœur était le Christ ressuscité, le même dans le faste de la basilique Saint-Pierre et dans la moindre chapelle d'un village de brousse. Nous nous sommes tournés vers lui, au début de chaque Assemblée plénière, reprenant les mots du psalmiste et communiant ainsi à la prière monastique et à la prière d'Israël. Et c'est encore cet unique Visage qui se laissait pressentir, comme le secret de leur ressemblance, dans les visages africains ou asiatiques, européens ou latinos, des évêques du monde entier. Tous, pendant ces trois semaines, nous avons été des chercheurs de ce Visage, car c'est lui qui fait de la Bible un livre, de ce livre une Parole, et de cette Parole une visitation de grâce pour le monde, aujourd'hui.
- «Aujourd'hui, je dois demeurer dans ta maison. »
La maison de la Parole, là où elle trouve ses délices auprès des enfants des hommes, c'est l'Église. Cette maison, nous l'avons habitée, durant le Synode, de manière plus consciente et plus émerveillée que de coutume. Nous la découvrions immensément vaste, peuplée d'hommes et de femmes de toute race, peuple et nation. Elle était là dans ses pasteurs, présents au nom de ce peuple innombrable dont les souffrances faisaient parfois trembler leurs mots. Elle était là en son pasteur suprême, au milieu de nous comme un évêque parmi d'autres évêques, s'excusant presque de prendre une fois - une seule - la parole pour préciser et approfondir, lumineusement, notre intelligence de l'Écriture. Dans la maison Eglise, parce qu'elle est le Corps du Christ, l'universel et le particulier ne s'opposent pas, et nous avons entendu battre le cœur de l'Église catholique de Karachi à Sâo Paulo, de Nairobi à Liverpool. En écoutant les « délégués fraternels » venus du protestantisme ou de l'orthodoxie, nous avons mieux compris que la communion dans la même Parole fait déjà de nous, prophétiquement et réellement, des frères.
- «Pars vers le pays que je t'indiquerai.»
Nous savions aussi que, si la Parole habite la maison Église, ce n'est pas pour y demeurer à l'abri, comme un trésor jalousement gardé. Qu'elle n'est pas un dépôt inerte mais un feu contagieux. Elle a jeté sur les routes Pierre et Paul, François d'Assise et François Xavier. Elle continue d'ouvrir aujourd'hui des chemins. Être, pour elle, c'est se communiquer, passer de maison en maison, de bouche en bouche, de cœur en cœur ; s'élancer sur les routes du monde, s'offrir à tous et à chacun, inventer les moyens de se dire, de se diffuser, de se traduire, en mots, en langues, en gestes. En amour. Ces moyens et ces chemins, beaucoup d'interventions les ont évoqués ou explorés : moyens matériels et techniques, qu'ils soient aussi anciens que le livre ou aussi neufs qu'Internet, car la Parole a besoin d'un corps pour se communiquer. Mais elle a surtout besoin de témoins vivants, prêtres et laïcs, hommes et femmes, séminaristes et consacrés. Tous invités par l'Esprit Saint à devenir, pour la joie de leurs frères, des guetteurs de sens et des porteurs de lumière. Des donneurs du Verbe.
Tout ce qui n'est pas donné est perdu. Ne perdons pas la Parole de Dieu.
Pour en savoir plus sur le Synodes : "PAROLE"