BASA 2009 : devant les œuvres de Jocelyne Ricci
Retour de biennale d'art sacré actuel : une méditation de Marianne Pourcher
Dans le silence de l’intériorité et de l’écoute, une paix unifiante amorce la communion avec nos profondeurs.
Des plans, des surfaces se découvrent, des portes s’entrouvrent une à une. Irions-nous vers des portes, si déjà les lueurs n’avaient surgi dans l’épaisseur de notre oubli ?
À chaque fois apparaît, par l’entrebâillement une lumière, différente et de plus en plus intense, sur la même réalité.
Par ces portes ouvertes –ô combien délicatement, combien paisiblement – une nouvelle compréhension se précise, au fut et à mesure. Le mystère lève un voile et invite à entrouvrir une autre porte, vers la promesse de la pleine lumière, vers la mémoire de l’origine.
Chaque ouverture, si mince soit-elle, débouche sur un univers transformé.
Transformé ?
La forme n’a pas changé, mais le regard oui.
La lumière nouvelle entrevue n’est-elle pas conscience plus nette, plus intime, plus marquante ?
Et la profondeur retrouvée ne raconte-t-elle pas le mystère de la joie, qui apparaît soudain, vivante et exaltante…
L’unité de notre être serait-elle alors communion avec notre Essence, avec l’Essence de tout vivant, là où l’intelligence devient connaissance ; co-naissance.
Pour aboutir peut-être un jour à l’expérience ultime que nous confie Jean de la Croix :
« J’entrai, mais point ne sus où j’entrai
et je restai sans savoir
transcendant toute science ».
Un défi.
A nous qui voulons tout contrôler.
Une heureuse alternative à nos prisons de toutes sortes.
Une entreprise où la confiance et l’ouverture paient.
Une aventure où la persévérance est gagnante.
Une présence à la présence. À travers tout.
Marianne Pourcher.