Concertation pastorale absente

Publié le par Michel Durand

J’ai toujours souhaité que ce blog ne soit pas le lieu d’un étalage d’états d’âme. Et pour cela, je m’efforce à l’argumentation théologique, biblique et pastorale ou ecclésiale, voir, en seul mot : anthropologique.

Mais aujourd’hui, n’est-ce pas un état d’âme qui m’invite au clavier ?

 

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La semaine passée j’ai eu l’occasion de réfléchir sur l’impact de la religion dans l’Évangile : ainsi le 22 juin reprenant une méditation du 13 juin. Il se peut que cela soit ce regard qui orienta mon homélie sur la Fête Dieu. Quoique, pour rédiger cette dernière, je me sois appuyé sur mes archives de juin 93.

Le 25 juin, le recteur du sanctuaire de St Bonaventure au centre de Lyon, adresse à ses confrères ce courriel (on y parle d’adoration du saint Sacrement, d’où la photo) :

« Chers amis, vous êtes certainement déjà au courant… mais nous comptons sur vous pour mobiliser tel ou tel groupe qui accepterait de prendre en charge un (ou plusieurs !) créneaux…

Nous sommes bien conscients de nous y prendre vraiment au dernier moment… mais c’est ce vendredi matin que nous avons appris que Saint-Bonaventure accueillait cette initiative !

Un grand merci d’avance, bien fraternellement, Luc Forestier.

Pour comprendre ce message, il faut lire le PDF qui l’accompagne. En voici un résumé :

« À l’occasion du 60ème anniversaire de l’ordination sacerdotale du pape Benoît XVI

Le diocèse de Lyon propose 60 heures d’adoration eucharistique à Saint-Bonaventure, entre le lundi 27 juin et le vendredi 1er juillet 2011.

C’est une chance pour Saint-Bonaventure d’accueillir l’initiative de notre diocèse, s’associant ainsi aux célébrations pour le 60ème anniversaire de l’ordination sacerdotale de Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI.

Articulée à la célébration de la messe, cette adoration, tantôt silencieuse, tantôt animée à partir de lectures bibliques, permettra de rendre grâce à Dieu pour le ministère qu’exerce le pape Benoît XVI dans l’Église. En priant aux intentions du pape, c’est pour toute l’Église que nous prions, afin qu’elle réponde à la mission que Dieu lui confie au coeur du monde et de l’histoire.

Mais c’est aussi pour les prêtres et les évêques que nous prierons, en particulier pour ceux qui sont ordonnés en cette période de l’année… et pour que se lèvent des vocations au service de l’Église.

Nous comptons beaucoup sur votre présence à Saint-Bonaventure !

Un grand merci d’avance…

Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire ».

 

Ce mode de fonctionnement ne cesse de m’inquiéter et de me laisser perplexe si bien que je n’ai pas encore trouvé les mots ou le temps pour répondre au message. Dois-je interroger la vieillesse qui arrive ? Un manque de spontanéité spirituelle et de souplesse dans le fonctionnement peut-il lui être attribué ? Il me semble avoir été formé à des prises de décisions synodales, collégiales. Une ouverture au dialogue pour mettre en place dans la concertation des actions pastorales.

Les jeunes, comme on le dit maintenant avec l’usage d’internet, sont très réactifs. Dès le message obtenu, ils obéissent et se mettent à l’œuvre. Mais voilà, ce n’est pas ainsi que je perçois l’obéissance. Une directive qui vient d’en haut, sans aucune consultation. Que dire ? Que faire ? Je me sens paralysé. Je ne sais pas faire.

J’ai été voir à la source diocésaine. Le site de l’Église à Lyon avait donné l’information, je l’ai vu en posant mon homélie sur le site de la paroisse St Polycarpe et en créant un lien avec la méditation de l’Évangile de ce dimanche du Saint Sacrement proposée par le diocèse.

« 60 heures de prière, 60 ans après ».

Un beau slogan. Il s’agit de l’évêque de Rome, le pape Benoît.

Mais quelle pastorale ?

Vous le voyez, comme je le disais, c’est bien un état d’âme.

Publié dans Eglise

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