Je n'aime pas les contes de Noël qui dégoulinent de bonnes intentions
Aujourd'hui, c'est une autre lettre que je reçois.
Je pense être dans la même ligne.
Ce n'est pas Jésus, ni Pierre, mais jean-Claude qui nous l'adresse en disant très fort :
Je n'aime pas les contes de Noël.
Et il a raison.
Je n'aime pas les contes de Noël qui dégoulinent de bonnes intentions et de mièvrerie,
avec leur âne et leur bœuf qui soufflent à qui mieux-mieux sur un nouveau-né,
leurs bergers qui courent, pipeau en bouche (naguère on parlait de musette !)
et puis ces mages rutilants, leurs chameaux et parfois même des éléphants...
Des histoires à mettre des paillettes dans les yeux des enfants, et, à transporter tous les auditeurs ravis dans un monde qui n'a jamais existé...
mais qui repose de celui qui existe !
Ce que nous racontent Luc et Matthieu dans leurs évangiles n'a rien à voir.
C'est l'histoire d'un gosse pour qui il n'y a pas de place, et dont la naissance met tellement le tyran local en transe qu'il fait tuer tous les nouveaux-nés de la région.
Drôle de contexte pour annoncer que le gosse en question est Fils de Dieu
Ils ne manquent pas d'air les évangélistes !
Voilà un Dieu efficace !!!
C'est qu'ils veulent que les choses soient bien claires, le Dieu auquel ils croient et qui prend visage d'homme en Jésus n'est pas le grand dépanneur de l'univers qui vient remettre à l'endroit ce qui était à l'envers, faire tomber les puissants de leurs trônes, réintégrer les exclus et assurer le minimum vital à tout les affamés...
Jésus ne règle aucun problème de l'extérieur.
C'est l'intérieur de l'homme qui l'intéresse, il s'adresse à notre liberté...
et nous propose simplement (!) de croire en un Dieu qui est amour et nous invite à nous aimer...
de croire que l'amour est plus fort que tous les pouvoirs (violence, argent, égoïsme...)
Dans le film "Jésus de Montréal" Pilate réagit avec un scepticisme nuancé de compassion devant un tel programme: "Vous ne trouvez pas que c'est un peu trop optimiste ?"
Optimiste, non... Jésus sait les forces de refus qui habitent le cœur de l'homme :
Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu...
Et pourtant, il ne cesse de frapper à la porte de nos vies, nous demandant de l'accueillir...
Je n'aime pas les contes de Noël, mais ce Dieu humble qui s'obstine à s'inviter comme un frère s'invite chez son frère...
ce Fils de Dieu qui se fait homme, qui se met à notre dimension pour que nous les hommes nous nous hissions jusqu'à la dimension de Dieu...
Oui, ce Dieu là me touche...
Bon Noël
Jean-Claude Brunetti