L’Esprit Saint dans l’Eglise
L’Esprit Saint accompagne la lecture méditée et priée des Écritures. L’Esprit Saint accompagne l’édification de l’Église. Ainsi, un prêtre du Prado écrit : « L’Esprit Saint fait vivre les communautés chrétiennes, encourage l’élan de la mission et les renvoie aux pauvres et aux marginalisés pour leur transmettre la joie et l’espérance ».
Il demeure pourtant difficile d’adhérer à cette révélation quand on regarde l’Histoire des disciples du Christ. La foi est à rude épreuve quand on observe de près la formation de l’Église. L’Esprit Saint veille sur l’élabor
ation des définitions du mystère divin, mais quand on voit comment, au Ve siècle, les évêques se sont réunis pour éclaircir la perception de l’Incarnation et de la Trinité, il est difficile de ne pas douter.
L’esprit soutient l’Église par la voix de ses papes. Lequel était le canal de Dieu quand il y a avait au moins deux papes, sinon trois ? Lire le roman de Jean Raspail, L’Anneau du pêcheur ; une fiction, prophétiquement vraie, pourrait-on dire.
Dieu se révèle dans l’histoire humaine et c’est à travers elle que nous percevons son message… Grand est l’acte de foi qui est demandé aux hommes !
C’est peut-être à cause de l’immensité de cet acte que je m’exprime souvent sur l’apophatisme. Ne sachant pas quoi dire avec une intelligence certaine sur le mystère de Dieu, autant laisser celui-ci dans son mystère et découvrir ce que concrètement nous avons à vivre sur terre pour mettre en œuvre le Royaume : amour, paix, fraternité, vérité.
Frédéric Lenoir dans son livre « Comment Jésus est devenu Dieu » présente avec une merveilleuse facilité de lecture les débuts de l’Église. C’est agréable à lire et très éclairant. On découvre dans ces pages ce qui semble être l’impossible acte de foi complet en l’incarnation du Verbe éternel : nature divine et nature humaine en une seule personne présente dans le Fils de Marie, Jésus. Mais, comme je viens de l’écrire laissons en lui-même l’inconnaissable et reconnaissant que dans les tentatives d’explication on s’écarte toujours un peu de l’insondable vérité.
Frédéric Lenoir a le mérite d’être clair dans son adhésion théologique à la personne du Christ ; choisissant la voix de la raison, il offre une explication nettement favorable à une seule nature : « On pourrait ainsi dire que Dieu est “un” dans son essence inaccessible, mais “trois” dans sa manifestation, formulation parfaitement hérétique, mais qui permet de sauvegarder le mystère de Dieu et son unicité tout en rendant compte de la présence des trois figures centrales des Évangiles ». Ne se rapproche-t-on pas du monophysisme des Églises orientales et de l’Islam ?
Quoi qu'il en soit de la vérité vraie – puisqu’elle est inatteignable - lisons les textes de Frédéric Lenoir. Ils donnent heureusement à penser sur l’orientation de l’Homme qui doit répondre à de multiples défis. Quelles Valeurs acceptables par toutes et tous peuvent contraindre les peuples et leurs gouvernants à plus de justesse dans leur position au sein du cosmos ?
La question se pose inévitablement quand on voit que d’hier à aujourd’hui, des « empereurs » obtiennent d’« évêques », pour avoir la paix, le maintien des bonnes relations, des concessions qui éloignent de l’Évangile. Je pense, en France, aux relations de l’Église et de l’État. Tantôt on interdit une expression dans une église sous prétexte qu’elle n’est pas exclusivement cultuelle, tantôt, les mêmes personnes, on permet une expression strictement cultuelle, chemin de croix, procession, bénédiction avec le « Saint-Sacrement », dans un espace public.
Art 28 : Il est interdit d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières , des monuments funéraires ainsi que des musées ou des expositions.