La foi implique un témoignage et un engagement publics
Je demeure plus que jamais persuadé que quand le héraut d’une parole parle dans une complète proximité avec ses auditeurs sa voix est reçue. C’est en ce sens que je souhaite vivement l’abandon de tous costumes d’un autre âge.
Écoutons ce qui est dit avec les vêtements du travailleur (col blanc ou col bleu) ces paroles :
- « Comme la samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf. Jn 4, 14). Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui sont ses disciples (cf. Jn 6, 51). L’enseignement de Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la même force : «Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle» (Jn 6, 27). L’interrogation posée par tous ceux qui l’écoutaient est la même aussi pour nous aujourd’hui : «Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?» (Jn 6, 28). Nous connaissons la réponse de Jésus : «L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qui l’a envoyé» (Jn 6, 29). Croire en Jésus Christ est donc le chemin pour pouvoir atteindre de façon définitive le salut ».
- « Je sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Église a bénéficié au vingtième siècle: il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence». Moi aussi j’entends redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à propos du Concile quelques mois après mon élection comme Successeur de Pierre: «Si nous le lisons et le recevons guidés par une juste herméneutique, il peut être et devenir toujours davantage une grande force pour le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église».
- «Caritas Christi urget nos» (2 Co 5, 14): c’est l’amour du Christ qui remplit nos cœurs et nous pousse à évangéliser. Aujourd’hui comme alors, il nous envoie par les routes du monde pour proclamer son Évangile à tous les peuples de la terre (cf. Mt 28, 19). Par son amour, Jésus-Christ attire à lui les hommes de toutes générations: en tous temps il convoque l’Église lui confiant l’annonce de l’Évangile, avec un mandat qui est toujours nouveau. »
- « Professer par la bouche, à son tour, indique que la foi implique un témoignage et un engagement publics. Le chrétien ne peut jamais penser que croire est un fait privé. La foi, c’est décider d’être avec le Seigneur pour vivre avec lui. Et ce «être avec lui» introduit à la compréhension des raisons pour lesquelles on croit. La foi, parce qu’elle est vraiment un acte de la liberté, exige aussi la responsabilité sociale de ce qui est cru. L’Église au jour de la Pentecôte montre avec toute évidence cette dimension publique du croire et du fait d’annoncer sans crainte sa propre foi à toute personne. C’est le don de l’Esprit Saint qui habilite à la mission et fortifie notre témoignage, le rendant franc et courageux ».
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