Les cathos de droite les accusent d’avoir vidé les églises. D’avoir été naïfs et bien-pensants
En septembre la presse a beaucoup parlé des chrétiens de gauche ; les dossiers consacrés à cette réalité méritent une lecture attentive. Je souhaite souligner ici la déception d’une amie, membre du groupe Chrétiens et pic de pétrole, quand elle a constaté que ce groupe, justement, ne figurait pas dans les recensions ?
Certes, nous souhaitons réfléchir sur
la nécessaire objection de croissance et nous engager dans une action pour que change les modes de vie sans pour autant nous proclamer de gauche. C’est au nom de l’Évangile que se trament les
réseaux d’une possible conversion. « Mais quand même, les hebdomadaires qui ont collaboré avec nous, pense cette personne, auraient pu au moins
nous citer, sinon nous consulter longuement. » Il me semble que plusieurs groupes chrétiens, n’ayant pas une audience suffisante, peuvent en dire autant.
Pourtant, nombreux articles se terminent en évoquant le nouveau terrain de réflexion, d’expression et d’engagement. Peut-être les nouvelles générations ne veulent pas se dire de gauche, parce que l’on est, tout simplement, chrétien et que se vouloir disciple du Christ cela se vit avant de se dire. Peut-être manque-t-on l’audace de le dire ?
Denis Peletier à la question : Vivons-nous la fin des chrétiens de gauche ? répond :
« L’espace politique connaît de nos jours une formidable recomposition, de nouvelles formes de militance sont en train d’émerger, et je me garderai donc bien de me prononcer sur leur disparition. Une certaine manière pour des chrétiens de s’engager de ce côté-là de l’échiquier politique a décliné, mais il reste encore beaucoup de chrétiens à gauche. Quand les politologues travaillent sur la mouvance altermondialiste, en faveur des immigrés et des sans-papiers ou plus largement des mouvements sociaux, ils se rendent compte que les chrétiens pratiquants demeurent très présents, mais sans mettre en avant leur foi ».
J’aime bien aussi la finale de Bloc-notes de Jean-Claude Guillebaud, quelle gauche du Christ ? :
« Les “chrétiens de gauche” aurait disparu ? Allons donc ! Dans l’acceptation d’autrefois, peut-être. Mais ce n’est pas parce qu’ils ont renoncé à “combattre le capitalisme”. Disons que ce dernier a muté, comme ont muté toutes nos structures collectives : école, presse, partis politiques. Nous sommes dans un monde « autre ». Nos catégories mentales ont perdu de leur pertinence. Quantité de jeunes chrétiens peuvent, aujourd’hui, à la fois se sentir proches des traditionalistes et être plus radicaux que leurs aînés dans leur critique du néolibéralisme »
C’est en pensant à une amie, professeur d’histoire à la retraite (ce que, dans le civile je suis aussi) qui, rencontrée à l’inauguration de l’exposition des œuvres de P. Soulages au Musée des Beaux arts de Lyon, m’a exprimé sa joie de tout ce qu’on pouvait lire sur les chrétiens dits de gauche que je poste cette petite invitation à la lecture - Pour en savoir plus :