Rwanda, génocide et France
Au vu de nombreux livres, articles et témoignages récents et moins récents, il semble à présent tout à fait impossible que la France ne se soit pas montrée directement impliquée dans le génocide perpétré contre les Tutsi qui s’est déroulé il y a quinze ans au Rwanda.
Un million de morts.
Une haine et une folie meurtrière.
Moi qui suis Français, citoyen de ce pays qui se trouve être démocratique et dit des Droits de l’homme, je souhaite très humblement demander pardon en tant que personne humaine, au Rwanda, aux habitants de ce pays saccagé et meurtri.
Puisque l’État français se montre, encore de nos jours, incapable de faire officiellement ce geste pourtant bien nécessaire et même indispensable, je le fais, moi, très sincèrement, de tout cœur, à ma modeste échelle, en ayant la certitude d’avoir été précédé, et d’être suivi dans ma démarche, par bien d’autres personnes de notre pays… Les ventes d’armes de la France au Rwanda… Les militaires français qui semblent avoir parfois, là-bas, bien mal protégé les populations civiles et réfugiées qui pourtant devaient l’être… Les gros transferts de fonds qui ont eu lieu entre les deux pays… Les génocidaires rwandais vivant aujourd’hui en France et qui ne sont toujours pas poursuivis ni jugés…
Pardon pour tout cela.
Et souhaitons – au moins – que toute la justice soit faite et soit rendue pour qu’une Paix durable puisse enfin s’établir.
À l’époque, j’étais jeune, et comme bien d’autres, nullement impliqué dans cette affreuse tuerie ; un simple citoyen grenoblois tout juste informé par des médias timides et parfois embrouillés – mais là, sur cette implication française dans le génocide rwandais, et sur l’absence d’une justice opérante au jour d’aujourd’hui, j’ai précisément honte : honte de mon pays.
Oui, veuillez nous pardonner, Frères et Sœurs du Rwanda !
Jean-Marie Delthil, 28 mai 2009.