L’EUROPE / une FORTERESSE ou une PASSOIRE ?
Dans le tract du prochain cercle de silence à Lyon :
L’EUROPE / une FORTERESSE ou une PASSOIRE ?
Qualifier ainsi l’Europe montre que sa politique à propos des phénomènes migratoires est insuffisamment claire et réfléchie.
Politique européenne clairement insatisfaisante. Preuve en est la multiplication des crises comme celles – très visibles – de Lampedusa et du naufrage de navires, ou celles qui ont lieu en Grèce, où des centaines de personnes sont retenues dans le pays, après y être entrées illégalement.
Approche insuffisante. La crise contribue à radicaliser les positions de bon nombre d’États, en renforçant le repli sur eux-mêmes. L’approche européenne est morcelée et ne fait ainsi l’objet d’aucune vision globale.
Certains textes sont entrés en vigueur récemment, comme le statut des travailleurs saisonniers, mais ils demeurent très marginaux. Preuve de ce morcellement, certains qualifient l’Europe de forteresse et d’autres de passoire.
Solidarité entre les États clairement insuffisante.
Les pays du pourtour de l’Europe, Grèce, Espagne, Italie, font l’objet d’une très grande pression, par rapport aux pays du centre de l’Europe, qui sont moins directement confrontés à l’immigration irrégulière. Les États les moins exposés ont tendance à se défausser sur les pays qui bordent l’Europe.
« Considérer la migration au sens large »
L’Europe constitue le bon niveau de réflexion pour travailler sur les questions migratoires, en les déconnectant des enjeux nationaux souvent exacerbés. L’UE et ses États doivent promouvoir une approche sereine de cette question : cela passe notamment par le fait de considérer la migration au sens large comme un phénomène qui a toujours existé et existera toujours.
Il faut aussi que nous soyons capables de penser la question migratoire dans sa globalité, depuis les questions de coopération et de développement, jusqu’à l’intégration des immigrés qui arrivent dans nos pays. Il nous faut aussi retravailler sur les voies légales de migration : plus la migration est régulée et régulière, plus l’immigration irrégulière et ses réseaux de passeurs sont affaiblis.
Nous avons donc des questions à poser aux candidats à la prochaine élection européenne. Plus notre terre sera soumise à des intérêts particuliers à courte vue, plus le désordre mondial s’accroîtra. Plus le besoin de migrer deviendra grand. Il vaut mieux y réfléchir avant ! La question des migrations n’est pas secondaire.