Il n'y a pas de bons ou de mauvais migrants, il y a des hommes

Publié le par Michel Durand

Le 9 septembre 2015, des réfugiés syriens arrivent en France. (AFP/ PIERRE CONSTANT)

Le 9 septembre 2015, des réfugiés syriens arrivent en France. (AFP/ PIERRE CONSTANT)

Pour en savoir plus

La France devrait accueillir 24.000 réfugiés supplémentaires. Strasbourg entre 300 et 500. La ville se prépare, non sans une certaine appréhension.

A Lyon : rassemblement ce samedi 12 septembre à 17 h
Place Bellecour

L’émotion largement suscitée par la photo du corps d’un enfant syrien sur le rivage turc, alors que sa famille tentait de rejoindre l’Europe par bateau, est à la mesure du drame que vivent depuis des mois et des années des centaines de milliers de personnes. Fuyant la guerre et les persécutions, elles n’ont d’autre choix que de quitter leur pays pour trouver un refuge durable. 

Dans ce contexte, l’Union européenne, ses Etats membres, la France, doivent être à la hauteur dans l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés. A l’échelle européenne, la réunion extraordinaire du 14 septembre à Bruxelles sera décisive.

Une fois les décisions prises, il faudra l’effort de tous pour organiser concrètement l’accueil : Etat, collectivités, acteurs associatifs, citoyens.

Pour faire entendre la volonté de la société civile de voir les réfugiés être accueillis dignement,

Pour que cette volonté soit prise en compte par les chefs d’Etat et de gouvernement européens.

Plus d'info avec la ccordination urgence migrants

 

« Sans papiers », mais pas sans droits

En tout lieu, les personnes « étrangères » ont besoin du respect de leurs droits pour s’intégrer alors qu’on leur demande (parfois) de s’intégrer pour mériter des droits. Qu’ils soient avec ou « sans papiers », nous ne pouvons que soutenir ceux qui deviennent migrants pour fuir les détresses de leur pays d’origine. Au-delà des migrations économiques, politiques, climatiques, etc., il y a l’existence des personnes.

Demeurer dans un pays sans avenir et mourir ou migrer et vivre, quel choix ?

Au nom des droits fondamentaux de l’homme, accueillons donc tous ceux que la guerre, la famine, la corruption, la violence conduisent à quitter leur pays d’origine. Accueillons-les avec l’argent de nos impôts qui doivent servir à la construction et à la maintenance de logements décents avec accompagne-ment personnalisé au lieu de financer des Frontex-Triton et autres instances, agences censées faire face à l'afflux de migrants, en Méditerranée ou sur terre.

Accueillons-les en leur donnant le droit de travailler au lieu de les expulser par Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) sous prétexte que la migration n’est qu’économique.

Ouvrons les frontières, ce qui supprimera les mafieux « passeurs ». Ouvrons ! Car, la Terre étant à tous, il n’y a pas d’étrangers. L’Europe n’a-t-elle pas besoin des migrants économiques, de la libre circulation des personnes comme des marchandises ? Et nous savons que cette migration joue sur un petit nombre : l’eurodéputée, Marie-Christine Vergiat rappelle qu’il « arrive    1 700 000 migrants par an environ dans l’Union européenne chaque année ». Cela représente 0,3 % de la population européenne.

Pour Jean-François Corty, de Médecins du Monde : « La priorité, aujourd’hui, n’est pas de faire le tri entre les bons ou les mauvais migrants, c’est d’abord de les protéger. Il n’est pas acceptable de laisser quelqu’un à la rue, qu’il soit migrant  économique ou demandeur d’asile ».

Publié dans Politique

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