Pour manifester le soutien de l’étranger, il convenait d’oser et de vouloir affronter la forte pluie
12 septembre 2015 ; pour soutenir les migrants, il convenait d'affronter la pluie
Combien de cadavres retrouvés sur les plages méditerranéennes ? Depuis combien d’années la pression de l’Europe repousse les migrants hors de ses frontières ? Il aura fallu une photo pour que la connaissance de cette atroce réalité touche les cœurs.
Voir ici. Une information qui se transforme en vague informatique. Maintenant, on sait que des familles entières fuient leur pays pour éviter la mort au risque de la rencontrer en court de route.
Mais, n’en reste-t-on pas à l’émotionnel ?
Une partie des citoyens européens sortent sur les places publiques pour clamer leur solidarité. Les gouvernements qui payent Frontex pour maintenir en dehors de l’Europe, déclarent maintenant vouloir construire des lieux d’accueil digne de ce nom. Un tel retournement n’est-il qu’une résultante sentimentale ? Une option électoraliste ?
A Lyon, ce samedi, 17 heures, place Bellecour, le rassemblement en faveur de l’accueil des réfugiés avait largement été relayé par tous les groupes soucieux de l’accueil de l’étranger. Jamais, je n’ai reçu autant d’appels à soutenir les personnes arrivant en Europe. Associations, syndicats, professionnels de l’accueil de réfugiés, partis politiques… ont envoyé des courriels d’appel à manifester le devoir de ne pas laisser dehors les migrants, réfugiés ou migrants économiques. Abolition des frontières. Je m’attendais, vu l’ampleur de l’appel, à rencontrer une foule immense.
Mais, voilà, il pleuvait une pluie d’orage.
Pour soutenir le migrant, il convenait d’affronter l’intempérie. Nous étions moins de 500.
N’est-ce pas le signe qu’un éveil des consciences provoqué par l’émotion n’a pas la force suffisante pour atteindre les postures que nécessite l’urgence de la situation ?
Je sais, mon esprit vraisemblablement pessimiste voit plus la bouteille à moitié vide que la bouteille à moitié pleine. Je ne peux me satisfaire des quelques personnes présentes. Il aurait fallu que la place Bellecour soit pleine de monde pour que les élus se décident à ouvrir les nombreux immeubles vides.
Ce qu'en dit le quotidien Le Progrès : voir pièce jointe .