Des éleveurs dénoncent la crise en soulignant les racines libérales du mal et en se tournant vers une agriculture saine

Publié le par Michel Durand

Des éleveurs dénoncent la crise en soulignant les racines libérales du mal et en se tournant vers une agriculture saine

Il ne peut y avoir d’écologie sans une approche sobre de l’art de vivre. Une simplicité tout évangélique.

Samedi 5 mars, à la salle du Prado, 5 rue Père Chevrier, 69007 Lyon, il y a aura une nouvelle séance concernant le laboratoire 2015-2016 de Chrétien et pic de pétrole. J’en ai déjà parlé. En réponse à un message sur ce sujet, Martin Arnould m’a signalé une émission diffusée sur France 2 le 31 janvier 2016.

On peut la voir quelques jours encore sur francetvpluzz

Je l’ai également trouvé sur youtube. Peut-être en moins bonne qualité visuelle. Mais très audible. Pour aborder les questions de l’agroécologie, cela vaut le coup de prendre les 40 minutes sollicitées. J’insère cette vidéo ci-dessous. Soigneurs de terre.

Conférence au Prado, 18h 30 le 1er mars 2016 : “À quoi sert de gagner le monde entier” Vie simple, vie sobre, la pauvreté selon l’Évangile

Je pense également intéressant, toujours dans la ligne de Chrétiens et pic de pétrole, mais également dans celle de la conférence du mardi 1er mars au Prado, de lire un article dans l’actuel numéro de l’hebdomadaire La Vie. Il y est question, d’agriculture, d’écologie, de capitalisme. Quand les institutions catholiques parlent de ce sujet, j’ai l’impression qu’elle voudrait que l’on règle les problèmes sans que cela nous coute trop dans nos habitudes quotidiennes. Ne voulons-nous pas le beure et l’argent du beurre ? J’ai souvent remarqué que des chrétiens parlant d’écologie, d’environnement, de climat, de migrations même, imaginent qu’il sera possible d’apporter des aménagements sans que changent nos modes de vie, nos habitudes de consommation. On soutient que l’innovation technique apportera toutes les solutions nécessaires. On se trouve alors dans le champ du développement durable, de la croissance verte.

Les évêques de l’ouest apportent à ce propos une déclaration qui semble bien timide. Ils ne veulent pas, comme beaucoup de chrétiens ou de personnages politiques, atteindre la racine des crises, car cela ferait trop mal.

Plutôt que de continuer à diffuser mon commentaire, je devrai laisser la place à l’article de La Vie. C’est dans le numéro 3678, du 25 février/2 mars. Voici :

Les évêques cultivent leur lien avec le monde rural

Sur leur déclaration de soutien au monde agricole, les avis sont partagés.

« Les agriculteurs ont un métier particulièrement noble. Ils méritent la reconnaissance et la considération de toute la société. » La déclaration de soutien au monde agricole signée par les dix évêques du Grand Ouest de la France a été remarquée. Les Journées paysannes, réseau chrétien, se félicitent : « Les évêques reconnaissent l'amour que les paysans ont pour leur métier, la qualité de leur intelligence et la profondeur de leur réflexion sur les liens entre l'homme et sa famille, la terre, la plante et l'animal. » Plus politique, le journaliste et essayiste Patrice de Plunkett estime que « la déclaration indique des priorités incompatibles avec le système productiviste agro-industriel ». Mais tous ne partagent pas cette lecture. C'est le cas de Dominique Lang, assomptionniste et auteur du blog Églises et écologies, qui juge le texte « tiède » et même « faible » par rapport à l'encyclique Laudato si'.

Principale association régionale de défense de l'environnement, Bretagne vivante salue l'initiative, mais en relève quelques limites. « Il est dommage de ne pas mettre en évidence la problématique des surproductions (explication première des crises actuelles pour les filières laitières et porcines) et la nécessité de trouver des moyens de régulation, y compris au niveau régional, en travaillant sur la valeur ajoutée et la relocalisation d'une partie des filières », déplore cette ONG non confessionnelle. Pour Arnaud du Crest, du groupe Paroles de chrétiens sur l'écologie, à Nantes, il aurait fallu aller beaucoup plus loin : « L'agriculture bretonne est tout entière orientée vers l'exportation. Or non seulement ce modèle n'est pas durable, mais c'est même la cause de la crise actuelle. » Une analyse à laquelle Bretagne vivante fait écho. « C'est ainsi l'ensemble de l'élevage de l'Ouest qui est à repenser, en les mettant davantage en lien avec les questions de consommation et d'alimentation. » La déclaration des évêques a au moins le mérite de nourrir le débat sur l'avenir de l'agriculture française et sur la place de l'écologie dans la pensée chrétienne. Sans manichéisme.

Mahaut Herrmann

Publié dans Politique, évangile

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