Le devoir d’accueillir, tout simplement humain, exige que nous prenions les moyens pour ne pas nous fermer à la réalité
Les mois d’été sont plutôt calmes en informations diverses. Les journalistes sont en recherche de matière pour garnir leurs pages. Est-ce pour que cela que chaque jour, on parle abondamment des migrants ? Possible. Ainsi Le Progrès de Lyon, sur une page, a informé de la présence d’Albanais sur l’esplanade Nelson Mandela donnant de justes informations sur les actions du collectif Agir Migrants. Le titre de cet article : L’idée est de rassembler, pas d’ignorer ».
La Croix, le Monde, apporte des articles qui sonnent juste et je rejoins le sentiment de Jean-Paul, ce qu’il en dit en communiquant sa revue de presse sur le sujet : si les décideurs des gouvernements prenaient le temps de lire ces articles, ils ne diraient pas autant de contre-vérités.
Quant à nous, puisque nous avons le temps, lisons ces textes (voir ci-dessous). Nous aurons une meilleure connaissance des différents aspects de la politique migratoire d’aujourd'hui, en France, en Europe et dans le monde.
Les migrants sont là. Que faisons-nous ? Que pouvons-nous faire ?
Attaquer les problèmes économiques à leurs racines, évidemment ?
Mais, l’Europe est loin d’être disposée à partager ses richesses avec les pays appauvris par les méfaits du capitalisme entretenu par les puissants d’Europe.
Renforcer les frontières ? Multiplier les Frontex ?
Mais, on sait, au moins depuis les Romains, qu’aucune frontière (Limes) ne tient longtemps, les barbares à l’extérieur.
Non, il faut accueillir et tout simplement s’organiser pour. L’argent sera mieux utilisé dans l’équipement de centres, de maisons d’accueil, de formation, d’accompagnement que dans celui de navires et de gardes-frontières refoulant les gens sur les côtes africaines.
Mais, des gouvernants ont peur de l’influence des identitaires du Front National qui font des immigrés des boucs émissaires. Alors, l’étranger, dehors.
L’État n’agit pas dans le bon sens. Il multiplie les déclarations pour faire admettre que si certains réfugiés politiques peuvent être accueillis, les économiques doivent être reconduits à la frontière.
Mais, c’est quoi au juste, c’est qui un migrant économique ?
Bref, j’arrête cette description déjà trop longue, car nous sommes tous très bien informés.
Que faire ?
Suppléer aux carences de l’État.
J’imagine que les associations œuvrant à l’accueil des migrants sans opérer de distinction entre les politiques et les économiques, les demandeurs d’asile et les sans-papiers, peuvent s’unir, s’organiser afin d’acquérir des usines désaffectées. Importe la présence d’un toit, de murs pour protéger de la pluie, du froid ou du chaud ; importe la présence de l’eau, de sanitaires… dans cet espace, des préfabriqués seraient installées, des maisons provisoires pour les familles, les adultes célibataires, les jeunes mineurs isolé(e)s.
Cela ressemble à un camp concentrationnaire, certes. Mais, l’organisation peut y être très humaine, communautaire, solidaire. Pour cela il ne faut qu’il y ait trop de monde afin de pouvoir y établir la sécurité d’une vie de village, de quartier. Une vie agréable. Un toit, c’est quand même mieux que la rue.
L’accompagnement, ce n’est pas seulement des cours de français, des aides aux papiers à remplir. C’est aussi de la convivialité, des soirées musiques, des rencontres culturelles, des invitations amicales, des échanges avec les gens du pays. Ce que de nombreuses personnes font ; parfois en étant empêchées par la police de dialoguer longuement avec les demandeurs d’asile. Les journaux donnent le témoignage de bénévoles n’ayant pas la possibilité de distribuer des repas chauds.
On apprend aussi que les mineurs, considérés comme en danger, devraient être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, ce qui relève du département. Ils sont à la frontière de Vintimille reconduits en Italie. Lire : Migrants, la situation se tend à la frontière avec l’Italie.
Ce que j’imagine ressemble à un bidonville ? Peut-être ; mais, mieux vaut améliorer l’habitat précaire que le détruire. Où en est-on depuis Sangatte ?
Ce que j’imagine est en fait un rêve. Celui de l’union des collectifs d’accueil de migrants afin de se donner une structure, des structures aptes à résoudre les problèmes. Certes, des grosses structures agissent déjà. Seulement, elles reçoivent des finances publiques et ne peuvent recevoir tous migrants. La loi leur interdit de recevoir les déboutés du droit d’asile. On en revient à la distinction politiques/économiques. Une fausse distinction. Peut-on opposer migrants économiques et demandeurs d’asile ?
Non ! Et n’oublions pas que même celles et ceux qui sont légitimement en droit de demander l’asile ne trouvent pas de logement alors que l’État devrait leur donner une place en CADA (centre de demandeur d’asile).
Ce que nous devons faire ?
Tout simplement tout mettre en œuvre – une action politique - pour ne pas nous trouver en situation de non assistance à personne en danger. Des élus municipaux ont pris ce chemin. Des militants durent dans cette voie. Voilà le chemin à prendre. Pour cela, changer la loi quand elle s’avère injuste.
Se rendre sur France inter : Aider les migrants sans être hors la loi (9/8/17)