La Terre, au naturel ne fournit que ce qu'elle produit. L’augmentation des populations transforme la ruralité une agriculture productiviste.

Publié le par Michel Durand

Vincent van Gogh

Vincent van Gogh

 

Le 29 mai, je publiais un « appel à écriture » pour la revue du Prado Quelqu’un parmi nous. Je cède la place aujourd’hui à Marc Lirot qui a répondu. En fait, son texte a alimenté en partie ma méditation matinale portant sur l’Évangile : Mc 4, 26-34. « Nuit et jour, que l’homme dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment ».

Oui, une fois de plus l’Évangile nous montre que la Terre ne nous appartient pas ; la graine pousse toute seule ; on n’a pas besoin de savoir comment elle pousse. Quand l’homme intervient avec ses techniques, il risque d’en détruire la bonne croissance même si les manipulations dont il est capable peuvent améliorer le fruit obtenu. Prendre ses distances d’avec les progrès des sciences et discerner le meilleur demande du temps. Laisser au temps le temps d’accomplir son œuvre. Une philosophie qui interroge le courtermisme. Des années 68 à aujourd’hui, nous constatons que de plus en plus les hommes ne savent pas, ne veulent plus attendre le temps de la moisson.

 

Voici ce qui sera publié dans Quelqu'un parmi nous.

Dans les années 60, entend-on dire, les militants savaient prendre leur temps. Ils posaient une action et acceptaient de durer jusqu’à ce que des évolutions, même minuscules se présentent. Aujourd’hui, il semble que tous veulent un résultat immédiat. Autrement dit, jadis, on se situait dans le long terme et on était capable, de transcender un échec, projetant ses espérances dans un futur à venir. Cette différence d’attitude explique peut-être que les anciens ne comprennent pas l’impatience des jeunes qui veulent tout tout de suite et abandonnent rapidement un engagement qui ne porterait pas dans l’immédiat des résultats évidents.

Marc, lecteur de Quelqu’un parmi nous, souhaite répondre à l’Appel à écriture du N° 234, page 55 où le comité de rédaction sollicite nos réactions à propos du "courtermisme". Il écrit :

« C’est une question qui mérite beaucoup de développement, aussi je me contenterai d'y répondre dans les grandes lignes ».

 

Notre planète Terre n'est pas née d'hier et « elle tourne » dirait Galilée après Copernic, libérant ainsi la science de dogmes religieux imposant des conceptions faussement scientifiques. La Terre est en mouvement en forme d'ellipse (Kepler) dont le centre est le soleil.

Ces mouvements de notre planète ont généré, au cours des âges, beaucoup de transformations : océans, montagnes, continents attachés puis séparés et par là même des migrations de populations cherchant la sécurité et la nourriture pour elles et pour leurs animaux. Ainsi s'est fait, avec l'occupation des terres, un accroissement de population sur des millions d'années. Notre siècle connaît encore des migrations de ce type dans un espace plus réduit. (7 milliards d'hommes occupent la Terre pour y retrouver les mêmes besoins : se nourrir eux et leurs bêtes et être à l'abri, en sécurité.

 

Or la Terre, au naturel, ne peut fournir à cette population que ce qu'elle produit. L'accélération du nombre d'individus depuis 50 ans a transformé la ruralité en entreprises motorisées pour faire une agriculture productiviste et donc poussant vers les villes les anciens acteurs, les paysans abandonnant leurs terrains pour une autre vie de travail, de loisirs. Ceux qui sont restés à la terre sont devenus une population âgée, obligés de trouver, en dehors de leurs villages, des services nécessaires à leur 3e âge : santé, services administratifs, etc.

Ceci, pour ne citer qu'un aspect de transformation accélérée depuis la fin de la guerre. Il faut se rappeler que les Américains, n'ayant pas eu dans leur pays de contraintes de reconstructions comme nous en Europe, furent très heureux de nous pourvoir quantité de produits motorisés : tels les camions (G.M.), les tracteurs (J.D., M.F.) , etc. Ce qui a provoqué le remembrement des terres et aussi la perte des personnels. C'est un exemple que nous avons vécu.

Des migrations plus anciennes venues par le biais des formations d’États (au lieu des grands Empires disparus), ceux-ci n’ayant pas toujours les ressources nécessaires à leur population, mais pour certains les ayant dans leur sous-sol (mines de métaux, de gaz, de pétrole, de charbon) dues à des cataclysmes anciens ; pour les extractions de ces produits, il fallait des moyens : entreprises, outil, argent pour payer tout cela avec un personnel qualifié. Notre XIXe siècle a connu ces choses pour s’appeler la révolution industrielle.

 

Acheter les moyens, vendre le produit, tels furent les traités passés entre États où le profit était un but caché ou monnayé par de nouveaux potentats, autre que les rois ou chefs d’Empires, bien que ceux-ci le soient à la manière moderne des «banquiers d’affaires». Après la dernière guerre, ce projet de vainqueurs (en partie seulement), mais prévu depuis longtemps, fit des USA et de leur billet vert qui s’effeuilla dans le monde entier comme monnaie suprême, donc argent-roi, devant servir les négoces partout engraissant ainsi leurs profits. Un cadre juridique à l’échelon de la planète leur permit bien des affaires et notamment de remplacer la valeur représentant leur billet vert par du papier sortant de la planche à billets qui n’avait d’autre valeur que le souvenir de son origine. Cela s’appelle aujourd’hui de l’argent virtuel, une bulle ; dangereux, non ?

 

La dernière chose qu’on trouve en dernier, disait le poète, c’est celle qu’il fallait mettre en premier.

La prise sur les Allemands, qui avaient trouvé en Goebells un cerveau à la mesure de son Führer en préparant la Blitzkrieg (guerre éclair) qui a failli réussir, ce fut la communication.
Les alliés se lancèrent à corps perdu dans la recherche informatique dans la Silicon Valley et là, grâce à des outils performants, le temps s’accoupla à l’espace pour aller loin et très vite. De l’ordinateur, internet au téléphone mobile, le temps et l’espace s’enjambent. Cela peut être bien pour se passer de bonnes nouvelles, mais quand quelqu’un est un véreux ou un malfaisant que transmet-il autour de lui ? Des mauvaises nouvelles, des mauvaises façons de faire, de travailler, de recevoir des médias (TV service public) qui servent l’intérêt de ceux qui les financent. C’est une raison majeure qui fabrique ce « courtermisme » avec sa suite de « mal-être » d’accidents de travail, de manque de personnel dans le service public, la santé, l’éducation, le sport, etc.

Des chiffres sont en partie cachés de ceux qui font les frais de cette invention qui diminue l’humain au lieu de le faire grandir.

 

La conclusion qui s’impose c’est d’abord de comprendre ce qui se passe pour bien connaître et ainsi bien expliquer autour de soi ce qu’on a compris.
Et si l’on est un croyant de chercher avec d’autres si cette simple analyse veut dire quelque chose pour alimenter notre foi. Des exemples de l’écriture sautent à la vue. Également, qu’en dit le Christ au sujet de cet argent-roi qui fait tant de victimes ?

Deux pistes à continuer à creuser. Merci de m’avoir lu.

Marc, lecteur de QPN

 

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