Le libéralisme que les gouvernants des états et des entreprises mondiales veulent maintenir à tout prix, n’est que calcul dénué de sens

Publié le par Michel Durand

Le libéralisme que les gouvernants des états et des entreprises mondiales veulent maintenir à tout prix, n’est que calcul dénué de sens

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Les gilets jaunes !

Bientôt l’acte XIV.

On en parle. On en parle beaucoup.

Mais n’est-il pas seulement question de sortir de l’impasse tout en maintenant ses habitudes et avantages acquis ?

Les chrétiens sont invités à entrer dans les débats.

Étranges qu’il ait fallu une parole supérieure, venant d'en haut, pour que les communautés chrétiennes se mobilisent à ce propos. Dans peu de temps, je dépose en ce blogue, le compte rendu de la paroisse Saint-Maurice (LYON 8)

Dans toute cette agitation, quel but vise-t-on ? Appliquer du plâtre dans les béances dévoilées afin de soutenir (ou calfeutrer) les blessures ? Ou bien agir profondément pour redonner du sens à l’existence humaine qui ne peut désormais que calculer économiquement son avenir ?

« Selon le professeur d'économie David Cayla, le libéralisme DE BASE est un "modèle trompeur" fondé sur des axiomes contraires aux réalités vécues : "loi de l'offre et de la demande", "rationalité du Marché", "concurrence libre et non faussée", "bienfaits du libre-échange", "allocation des ressources optimale"...

L'ULTRA-libéralisme construit là-dessus un système artificieux, où la finance vampirise l'économie et où la société se fracture entre deux mondes incompatibles : l'en-haut et l'en-bas, qui n'ont plus de langage commun ».

Vous trouverez ce jugement dans le blog de Patrice de Plunkett. Toute sa page est à lire. L’illustration en donne un cinglant vision.

Le hasard a fait que j’ouvre ce jour le petit livre de Paul Ricœur, Plaidoyer pour l’utopie ecclésiale. Labor et Fides, 2016. Il rend compte d’un colloque donné en 1967. J’ai beaucoup lu d’ouvrages signés de Jacques Ellul, mais peu de Paul Ricœur. En fait, avec ces deux membres de l’Église Réformée, nous nageons dans les mêmes eaux, et j’ai un grand plaisir à suivre leur prise de position.

Page 45, Ricœur explique : « Comprenez-vous mieux, maintenant, quand, tout à l'heure, j'opposais la rationalité du calcul au sens ? On peut avoir une société parfaitement rationnelle, et qui n'a pas de sens. La rationalité consiste à faire des hypothèses, tirer des conséquences, mais elle ne consiste pas à donner des buts. Nous sommes à la recherche d'une rationalité englobante, qui donnerait à la fois un sens individuel et un sens collectif, qui permettrait de nous comprendre dans tous les sens du mot comprendre — c'est-à-dire que nous serions inclus dedans. Tandis que le propre d'une intelligence calculatrice, c'est que le calcul n'a pas d'autre but que le calcul. Le calculateur est livré à sa violence pure, dans la mesure même où le calcul le porte sur des objets ou des choses qui sont calculables. Le sujet humain devient violence pure, au moment où tous les objets deviennent objets de calcul. »

Le libéralisme que les gouvernants des États et des Entreprises mondiales veulent maintenir à tout prix, n’est que calcul. Il est dénué de sens. Vivre « dans des sociétés qui se proposent d’une façon cohérente et systématique le crossante continue » n’a pas de sens. (Cf p. 33)

J’invite donc à la lecture et étude de cet ouvrage. Cela devrait même faire l’objet de rencontres entre croyants et humanistes. Dans cette ligne, j’affirme que pour réussir un bon et vrai débat, il convient d’abord de passer par une phase de déconstruction. Déconstruire les acquis du passé est indispensable pur une vision claire de l’avenir.

Page 25 : « Détruire et interpréter : voilà les deux faces de l’exégèse moderne. Pour le chrétien, détruire appartient à l’acte d’écouter ; ce que nous voulons c’est entendre à travers cette destruction une parole plus originale, plus originaire ». Instaurer une historicité qui possède du sens. Un sens que le calcul de l’économie libéral ne peut donner. Un sens que certains semblent retrouver dans les soins des ronds-points. La force de la relation humaine.

« Face à l'égoïsme ainsi engendré, les Églises annoncent l'unité de l'humanité et, face à l'anonymat, la dignité de la personne ».

 

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