À Lyon, comment expliquer que les cadres de l’Église manifestent peu intérêt pour les arts du visuel : architecture, peinture, sculpture…
L’Église et ses affaires !
J’ai passé toute la semaine sainte avec cette pensée en tête. Une obsession qui demeure encore. Or, dans ce trouble, je garde une sereine certitude, certitude de foi et non de raison : Même au plus noir de nos existences, de l’existence de l’Église nous savons que rien n’est totalement perdu.
Résurgence(s) à la rencontre des artistes.
Je me prépare maintenant à vivre la prochaine table ronde mise en place à Résurgence(s) pour le 16 mai : comment l’artiste choisit-il la matière qu’il travaille ? Quelle évolution subissent les nouveaux outils ?
La précédente table ronde est évoquée dans le numéro 225, avril 2019, du trimestriel Résurgence(s).
Dans ce contexte, j’ai la joie de lire le roman de Leon Morell, Le ciel de la chapelle Sixtine. Avec ce livre, je relie entre eux, affaires, argent, meurs, Église, peinture, sculpture, architecture… tous les arts du visuel à l’intérieur du Vatican.
J’ai depuis très longtemps observé que l’Église, son Institution, avait grand plaisir à parler de musique, de l’art de la parole. Ce sont deux réalités indispensables pour les liturgies. D’où viennent que les arts plastiques soient largement oubliés ? Mis de côté ou même niés ? Je ne vois qu’une explication. Les arts sont considérés avec toutes leurs valeurs quand ils sont vus comme pouvant s’annexer au culte. Mais, penser ainsi, c’est ignorer toutes les créations visuelles que nous admirons dans les cloitres du Moyen-Âges et les parvis des cathédrales érigées dans les villes naissantes du XIIe et XXIIIe siècle.
L’œuvre qui ne ferait pas immédiatement prier n’a pas sa place dans un sanctuaire. Par exemple, des communautés chrétiennes (ou simplement, le désir d’un curé) vont camoufler derrière une fausse icône de la Trinité (impression sur toile plastifiée), un Christ crucifié et vivant de la deuxième moitié du XXe siècle.
L’art qui ne peut pas être confisqué par le culte n’intéresse donc pas l’Église.
J’ai souvent eu l’occasion d’en parlé et je le redis encore en soulignant que la fermeture de l’espace Confluences Saint-Jean, espace d’exposition d’œuvres d’art actuel où la pastorale des réalités du tourisme et des temps libres était en dialogue avec les artistes en est une preuve. De même que le refus de laisser les immenses salles de l’église Saint-Polycarpe à l’usage de cette action qui ne serait aux yeux de la Mairie soutenue par l’Église que culturelle. Et encore la rupture d’un accord que nous avions, reconnu par les cadres de l’Église, de développer dans l’église Saint-André, l’édition 2019 de la biennale d’art sacré actuel. Celle-ci se fera dans la chapelle du collège Saint-Marc. Ce qui va nous mettre en contact avec un public très jeunes que l’on ne rencontre pas vraiment dans des galeries d’art.
Ceci exprimé , je dois en venir à ce qui a motivé cette page.
Le service de l’Église à Lyon chargé du domaine des arts indique dans son programme l’orientation qu’il se donne. Les arts, cultures, et foi de l’Église à Lyon, ignore pure et simplement les arts du visuel. Nous le savions déjà. Des peintres, des sculpteurs chrétiens, très engagés dans la vie de l’Église, qui ont pris contact avec ce service officiel, nous ont exprimé qu’ils avaient ressenti le peu d’intérêt à leur présentation. Comme c’est regrettable.
Mais je leur laisse la parole. Voilà la dernière information reçue.
Chemins artistiques vers l’Évangile au 20e siècle
En 2018, dans le cadre du cycle « Arts et Évangile », l’équipe diocésaine d’Arts, Cultures et Foi avait exploré rapidement quatre formes artistiques en mettant en avant les traces évangéliques que l’on pouvait percevoir, au long des siècles, dans la littérature, la musique, le cinéma et le théâtre.
Nous voulons aller plus loin cette année avec ce nouveau cycle qui a pour objectif l’approfondissement des auteurs et des œuvres qui ont créé depuis cent ans, c’est-à-dire durant toute la période contemporaine. Ce siècle, au cours duquel les repères traditionnels se sont peu à peu effacés et où l’athéisme est en pleine ascension, nous semble particulièrement intéressant. En effet, loin d’avoir disparu, les traces évangéliques sont très présentes dans les œuvres artistiques contemporaines, y compris chez des artistes agnostiques ou athées, car l’Esprit souffle où il veut.
Au cours de quatre rencontres, ces « Chemins artistiques vers l’Évangile au 20e siècle » exploreront les thématiques
suivantes :
Musique et Évangile au 20e siècle - mardi 5 mars de 18 h 30 à 20 h.
Théâtre et Évangile au 20e siècle - mardi 12 mars de 18 h 30 à 20 h.
Cinéma et Évangile au 20e siècle - mardi 19 mars de 18 h 30 à 20 h.
Littérature et Évangile au 20e siècle - mardi 26 mars de 18 h 30 à 20 h.
Absence totale des arts du visuel. Et je passe sur le fait de parer d’art contemporain en citant le XXe siècle.