Agissons sur les causes du terrorisme, des États terroristes en contraignant massivement décideurs à faire les choix humains qui conviennent
Qui est terroriste ?
L’homme, la femme qui, dans un élan de courage désespéré, pose un acte de violence destructrice pour qu’enfin sa famille, son peuple (les siens) ne soit plus exterminé par des situations humainement inacceptables ? Situations de guerre avec des armes produites par les riches pays industrialisés. Situations de famine, conséquence des déséquilibres économiques due au post colonialisme. Emprise des monocultures industrielles où les habitants du pays perdent leur terre qui donnait à manger. Etc.
Qui est terroriste ? Le gouvernement, l’homme, la femme à la tête du pouvoir qui oppriment les peuples écrasés de pauvreté, de maltraitance, d’injustice économique ou humaine ?
Nous nous accordons tous pour dire que la réponse au terrorisme ne doit pas être motivée par la haine et ne doit pas se baser sur « des mesures purement punitives ou répressives » (Jean-Paul II en 2004). Reconnaissons-nous qu’il faut essentiellement, avant tout, éliminer les causes du terrorisme ?
Comment alors combattre les causes du terrorisme ?
Après tant d’années de réflexions, de manifestations pour que « les choses changent », comment ne pas être désespéré ?
Hier, j’ai lu un commentaire sur les tentations du Christ au désert (évangile du dimanche 1er mars) qui m’a bien intéressé.
Plutôt que de parler de tentations, il faudrait parler de victoire. Jésus est vainqueur du Mal absolu. Comment, se mettant à sa suite vaincre que le terrorisme d’État qui engendre des actes terroristes ? Hélas, je ne saurais répondre à cette question. Et, c’est bien là que s’engendre une profonde désespérance. Toutefois, acte de foi, à la suite de Jésus-Christ, j’ai une profonde conscience qu’il ne fait jamais désespérer. Le combat contre le mal, quel qu’il soit, n’est que victoire du bien qui arrive et que l’humain engendre par ses engagements militants. « Celui qui croit au ciel comme celui qui n’y croit pas ».
Qu’il en soit ainsi ! Espérance du temps de Carême.
Alors je regarde les foules de gilets jaunes ou de bonnets rouges ou de blouses blanches ou de robes noires ou de tuniques universitaires… manifester dans les rues, les ronds points et les places publiques. Parfois, il y a des milliers de personnes. Parfois, on ne compte qu’une ou deux centaines de manifestants. Le résultat est le même. Les gouvernements au pouvoir demeurent sourds aux appels des peuples écrasés de souffrance, de mal-être. Terrorisme d’État qui engendre des actes terroristes désespérés. François a beau parlé depuis sa fenêtre vaticane. Aucun décideur ne prête l’oreille. Je dirai, plus justement, qu’ils écoutent, mais n’entendent pas. Ne veulent pas entendre. Comment « ne pas être attristé par les nouvelles qui arrivent de tant de personnes déplacées, tant d'hommes, de femmes, d'enfants chassés à cause de la guerre, tant de migrants qui demandent un refuge dans le monde, et de l’aide ».
Bien sûr nous prions. Mais il faudrait réussir à faire plus. Nous retrouver dans les rues, devant les palais présidentiels, les banques, les parlements pour immobiliser l’économie maléfique qui écrase les peuples. Paralyser l’économise diabolique qui divisent les humains. Aujourd’hui, regardons, entre autres, les milliers de migrants qui affluent vers la Grèce depuis la Turquie en marchant à travers champs ou par la mer. Regardons les massacres en Syrie. Regardons les enfants, les femmes, les hommes qui n’ont d’autres issus pour vivre que de fuir. Et ne faisons pas que regarder.
Agissons sur les causes du terrorisme, des terroristes en contraignant massivement les États à faire les choix humains qui conviennent. Je me demande sans cesse comment, il est possible que l’Union européenne n’agisse pas avec efficacité pour venir en aide à la Grèce dont les habitants n’ont pas choisi d’être en première ligne dans de petites îles pour l’accueil des familles qui ne peuvent que fuir loin de chez eux. Frontex maintient en dehors des frontières européennes alors qu’elle devrait ouvrir et organiser l’accueil.
Il faut un miracle
En fait, ce à quoi je pense relève d’un miracle : que tous les humains et ceux qui dirigent comprennent que les systèmes économiques, les frontières, les États sont au service de l’Homme en commençant par les démunis, les plus affligés.
Des foules devant les gouvernements pour obtenir ce miracle : paralysie de l’économie libérale afin d’obtenir le bien être de tous. Solidarité mondiale par une juste répartition des biens communs de la Terre. Sobriété des uns pour la juste dignité de tous.
Ne regardons pas égoïstement les images de la frontière gréco-turque sans rien faire !
Hélas, demeure la question que pouvons-nous réussir à faire d’efficace devant les terrorismes d’État ?