Si j’ai pu aider mon prochain, j’en suis fière et de plus j’ai découvert des personnes très attachantes, Oui, il y a encore de la solidarité
Je suis dans la mise en page du prochain numéro de Quelqu’un parmi nous, revue trimestrielle pradosienne dont la mission est de publier des témoignages de la vie ordinaire. Même les plus petits de la société, de l’Église ont des « choses » à dire. Ils ne feraient pas la une des quotidiens, mais leur engagement a du poids.
Voici le témoignage de bénévoles pendant le confinement.
Un atelier bénévole de confection de surblouses et de masques
Nous étions depuis un mois confiné dans nos maisons. Cela devenait difficile pour moi qui vis seule, car toutes mes activités étaient arrêtées et je ne voyais personne. Heureusement que le téléphone est là pour communiquer avec la famille.
Puis un dimanche mon amie Monique m’invite à venir la rejoindre dans son jardin, car elle n’avait pas trop le moral. Et en discutant, elle me dit qu’elle vient de rejoindre un atelier de couture bénévole pour confectionner des surblouses pour les soignants en réanimation pour l’hôpital de Gonesse. En effet, l’hôpital a connu un manque de moyens ne lui permettant pas d’équiper convenablement ses équipes de soignants. Pour leur venir en aide, des dizaines d’habitants de la commune ont répondu à un appel de bénévoles pour confectionner des surblouses lavables.
Celui-ci se trouve dans un des trois centres sociaux de la ville.
Le lundi après-midi je m’y rends et là je suis très bien accueillie de plus je découvre des personnes connues (des paroissiennes, de l’Action catholique ouvrière (ACO), du secours populaire) et d’autres que je vais apprendre à connaître.
Tous les âges sont représentés beaucoup de retraités, mais aussi des actifs et quelques jeunes filles.
Afin de confectionner les surblouses, l’hôpital nous a donné des draps réformés et un appel a été fait afin que les citoyens nous donnent des draps de coton qu’ils ne se servent plus pour faire celles-ci
Il a y a du travail pour tous : les couturières sur les machines, mais aussi des personnes qui coupent les pièces, manteaux, manches, ceintures pour préparer les kits pour les couturières et pour les personnes qui viennent en chercher pour les faire à domicile.
Nous apprenons des techniques de couture grâce à Chantal ancienne couturière chez Chanel. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à sa manière.
Monique nous dit « maintenant je sais pourquoi je me lève le matin je sais que le peu que je fais ici est utile à quelqu’un ! »
Le midi, je déjeune avec d’autres dans le centre, car nous préférons rester sur place.
Alors , un jour on décide de manger des pizzas, un autre jour Karima nous propose de nous faire un couscous , un autre jour on nous amène des spécialités.
Les personnes viennent très régulièrement.
À la veille du 1er mai, des élus de la ville sont venus nous porter des brins de muguet.
La semaine d’après, c’est le personnel soignant en réanimation de l’hôpital de Gonessequi est venu nous rendre visite pour nous remercier avec une rose blanche pour chacun et des gâteaux faits maison.
Ils nous racontent que les surblouses ont été essentielles dans leur travail. Nous étions contents et certains ont eu la larme à l’oeil.
Catherine et Lydia, les responsables de cet atelier bénévole ont constitué un groupe WhatsApp sous le nom « les couturières de Gonesse » afin de communiquer entre nous et ensuite pour ne pas se perdre de vue après.
Nous approchons du déconfinement alors des masques en tissu sont confectionnés pour tous les bénévoles.
Aujourd’hui nous sommes le 7 mai et l’aventure continue. Il a été confectionné à ce jour 515 surblouses, une centaine de masques pour les hôpitaux et les Ehpads de la ville et du département.
L’ambiance est toujours joyeuse et ce soir en se quittant on se souhaite un bon week-end du 8mai, j’ai l’impression d’être revenue au travail.
Nous revoilà à l’atelier le 11 mai jour du déconfinement et maintenant nous avons de plus en plus de demandes pour des masques dans divers services.
Il y a toujours des bénévoles qui viennent pour continuer à coudre d’autres ont repris leur travail. Le moral est toujours au beau fixe.

Maintenant nous avons de plus en plus de demandes de la part d’autres hôpitaux et je ne sais pas quand va se terminer cette aventure humaine, mais ce que je sais c’est que j’ai rencontré de belles personnes et des amitiés à conserver.
« C’est une expérience extraordinaire tout le monde met son savoir-faire au profit de la bonne cause c’est à se demander s’il faut connaître le pire pour voir le meilleur »
En tant que laïque au Prado, catholique pratiquante et membre d’ACO, en participant à cet atelier je me dis que j’étais proche des plus démunis, près des malades , des soignants, des bénévoles. Si j’ai pu aider mon prochain, j’en suis fière et de plus j’ai découvert des personnes très attachantes et très dévouées pour les autres. Cela fait du bien de savoir qui il y a encore de la solidarité.
Je n’ai jamais eu peur de sortir pour rejoindre cet atelier, car Jésus était avec moi et les prières m’accompagnaient sur ce chemin.
Martine DUBERN, laïque au Prado de Pontoise (95).