Les 180 migrants secourus en Méditerranée par le navire humanitaire ont commencé, lundi 6 juillet au soir, à débarquer. Il y a plus à faire
Source de la photo et article du Monde à lire
Généralement, le cercle de silence de juillet se passe avec peu de participants silencieux. Ce n’était pas le cas hier. Des personnes nouvelles sont venues, restant toute l’heure ou au moins plus de 30 min. Des enfants également qui se demandaient bien pourquoi nous étions là. Je regrette de ne pas avoir pris de photo.
Voici le l’encart du papier distribué ce jour-là : beaucoup l’on refusé ; d’autres ont fait un détour pour le prendre :
Les étrangers encore plus fragilisés
Par ordonnances du 13 mai 2020, le gouvernement a subitement raccourci les délais pour l’accès aux droits des personnes étrangères, notamment en cas de mesure d’expulsion du territoire. Cette décision prend de court les personnes concernées et les structures qui leur viennent en aide, mettant toujours plus en péril l’accès à la justice et aux droits des plus précaires.
Au 25 mars, il avait été indiqué, tenant compte de la crise sanitaire, que la date butoir serait le 10 juillet, fin, de l’état d’urgence sanitaire. Les délais beaucoup plus courts que le gouvernement impose maintenant ne sont pas tenables pour une partie non négligeable d’entre eux. Le raccourcissement des délais s’attaque aux personnes les plus précaires, les plus démunies.
En matière de droit des étrangers, les recours contre les décisions administratives sont extrêmement complexes et nécessitent le plus souvent l’assistance de professionnels du droit ou d’une association spécialisée. Or ces structures ne seront pas toutes en mesure d’organiser la reprise de leur activité dans des conditions normales dans un si court délai, et donc d’apporter aux personnes étrangères un indispensable soutien. Il y a là une violence supplémentaire à l’égard des personnes migrantes. Or, la liste d’atteintes à leurs droits est déjà longue :
- poursuite des placements en rétention malgré la fermeture de frontières,
- quasi impossibilité de déposer une demande d’asile,
- obligation de pointer dans les commissariats pour les personnes assignées à résidence même en période de confinement,
- refoulements illégaux de la police aux frontières à Roissy,
- discrimination des personnes étrangères détenues…
Il est inacceptable que le gouvernement profite de cette situation exceptionnelle pour mettre encore plus à mal les droits des personnes migrantes, déjà durement frappées par la crise. La Cimade réitère sa demande au gouvernement de changer d’approche politique pour mettre fin aux situations d’indignité vécues par les personnes étrangères.
Ce matin j’ai écouté l’homélie de Fançois à l’eucharistie anniversaire au voyage à Lampedusa : « nous n'avons qu'une version "distillée" de ce qui se passe dans les "camps de détention" en Libye aux migrants qui y arrivent dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Le Saint-Père a invité à voir dans les visage des migrants celui du Seigneur. »
Cela vaut la peine de l’entendre, surtout à 18ème minute.