Nécessité impérieuse d'un renouvellement très profond de notre société ; trouver une véritable Fraternité à faire grandir encore davantage
source de l'image : une page à lire :
Le covid-19 et le Kairos : saisir l'opportunité pour progresser en humilité
C’est Jean-Marie Delthil qui écrit cela, reconnaissant que nous sommes très nombreux et très nombreuses à le penser. Il précise en préambule : comme j'aurais aimé ne pas avoir à publier ce texte, cette pensée, cet état de fait. Toutefois, après quelques jours de réflexion : ma conscience m'accorde à le faire. Cette page est peut-être difficile à lire, mais, voilà :
“Si… ”
Si nous ne voyons pas… ou si toutefois nous voyons – mais ne voulons pas changer en profondeur et en vérité !
Je m’explique.
Rien de mieux que le concret, que le concret des événements et des choses pour comprendre, pour tenter de comprendre la situation et les situations qui nous intéressent personnellement, et plus globalement, également.
Le 6 janvier 2021, à Bonny-sur-Loire (Loiret), je sortais pour aller faire quelques pas… Je rencontre trois personnes, des connaissances – des copains / copines – deux hommes, une femme (de 55, 75 et 38 ans)… une sorte de petit panel d'une certaine manière, nullement représentatif de (toute) la société française bien entendu, mais donnant tout de même un peu la température et le La d'une certaine idée de ce que nous vivons parfois dans notre pays, dans nos régions, villes et villages.
Bon, et que m'ont-elles donc dit – puisqu'elles n'ont fait que me parler, ces personnes, en des monologues plus ou moins continus et soutenus – elles ne m'ont fait remonter que des faits douloureux, éminemment négatifs et blessants pourrait-on dire : violences et irrespect comportementaux, décès familiaux…
Ce début d'Année – où l'on se souhaite habituellement de Bons Vœux, de joyeuses perspectives, en prenant le soin de dépasser pour ce qui nous intéresse tout ce qui nous accable… - n’était visiblement pas au rendez-vous au cours de notre rencontre de hasard, tant s'en faut.
La pierre était-elle à leur jeter, sous prétexte d'un manque de positivisme, d'enthousiasme et d'espérance venant d'eux-mêmes et de leur propre volonté ?… Non – certainement pas… Ces deux hommes et cette femme étaient confrontés à de graves problèmes, douloureux et personnels s'il en est, et le minimum était bien de les écouter en profondeur, en toute humanité, de prendre en considération ce surplus de douleur, de désarrois, de peine et de tracas.
Et après ?…
Et après, voilà bien la question – vous avez déjà la grâce de me décharger, moi aussi, d'une certaine douleur également, en prenant le soin de me lire, peut-être de me comprendre - après, donc, et puisque nous en sommes à ces sentiments de douleur, à cette vallée de larmes que certaines et certains d'entre-nous traversent dans les plus grandes longueurs, les plus intenses largeurs : il nous est bien difficile de ne pas revenir une nouvelle fois (et non par habitude désenchantée et par réflexe) à cette crise du Coronavirus qui nous martèle et nous assaille depuis déjà presque une année… et nous allons alors tout doucement pencher à présent vers plus de lumière, vers des pistes d'avenir déjà palpables et quasiment accessibles ; je viens en effet d'écouter avec grande attention et un certain bonheur, ce matin, et sur les ondes de la radio RCF, une émission d'une heure (de 9 à 10h) consacrée précisément au vaccin… nul doute, à l'écoute des personnes qui intervenaient oralement au cours de cette émission, que la vaccination à grande échelle nous sortira efficacement et très certainement de cette maladie qui tue et abîme tellement certaines et certains d'entre-nous ; et alors ?!… Et après, encore – pour reprendre tout un débat absolument légitime et plus que nécessaire, vital même, qui concerne l'après - Coronavirus : il nous faudra vraiment, et sans tarder, en profondeur, réinventer notre et nos sociétés… nous aurons, si je puis dire, échappé pour une très grande part d'entre-nous en tout cas, au Coronavirus – mais de ce monde et de cette société parfois l'hyper individualiste, de la froide et cruelle solitude, de l'indifférence avérée, d'une forme de violence évidente, de la puissance et de la dominance effrontées : qu'en ferons-nous ; qu'en ferons-nous, alors ?… Signerons-nous en bas de la page pour un nouveau contrat en la matière, d'une vie encore comme ça pour 10 ou 20 ans, voir plus… ou déciderons-nous – et il s'agit bien ici d'une décision à prendre, non seulement individuellement, mais/et également collectivement (et politiquement) – de promouvoir la vie sous son plus bel aspect, sous ses plus belles et remarquables modalités, c'est à dire : toutes et tous réellement et effectivement interdépendants et ensemble… Toutefois non pas pareils, bâtis sur un même moule et plus ou moins vaguement identiques ; non : ensemble, et différents dans nos plus belles et louables singularités.
Et dire que j'émettais déjà, et pour mémoire, cette même interrogation ainsi que cette mise en garde, et finalement de manière urgente : il y a déjà 15 ou 20 ans !
En somme : cette crise bien malheureuse du Coronavirus pourrait bien marquer le Kairos, le moment opportun de changer, de prendre le train qui va bien, et qui va loin, vers d'autres terres plus accueillantes et fertiles.
Beaucoup plus humaines, quoiqu'il en soit.
Si nous ne le faisons pas – si nous ne décidons pas, j'allais dire radicalement, de vivre beaucoup mieux : en harmonie et en profond respect les uns avec les autres… j'aurais alors bien volontiers écrit, il n'y a de cela qu'un an ou deux, que nous pourrions alors aller vers des confrontations de classes sociales et autres profondes différences au sein de notre société française pouvant nous faire basculer vers une certaine forme de guerre civile (avec les conséquences atroces et désastreuses que nous pouvons sans difficulté imaginer à l’heure actuelle).
Mais j'écrirais plutôt maintenant, au jour d'aujourd'hui – notre société étant passée (étant en train de le faire) à présent par ce creuset épuisant de la crise du Coronavirus – qu'au lieu d'une confrontation dramatique de clans et de camps au sein de notre société, nous pourrions voir finalement et plutôt s’éteindre silencieusement les plus faibles, les plus isolés, les plus fragiles, les plus pauvres et démunis (en matière de relations, d'amitié et d'amour), les plus abîmés d'entre-nous… le désastre d'une confrontation violente et civile laissant alors la place au sacrifice (conscientisé et finalement consenti de la part d'une certaine partie de nos dirigeants) absolument effrayant des classes les plus marginalisées qui constituent toute une partie de la population de notre pays.
De deux maux (de la confrontation directe, violente, politique et sociale ; ou du sacrifice silencieux des plus faibles et marginalisés d'entre nous) : lequel choisir ?… N'en choisir aucun bien entendu, et vous m'avez compris !... Mais plutôt grandir et non pas régresser humainement et sociétalement parlant, pousser en hauteur, en largeur, en épaisseur (d'âme) pour en venir à abriter dignement et le plus largement possible la personne humaine, telle qu'elle est, et telle qu'elle souhaite devenir en son for intérieur, aux plus haut et meilleur d'elle-même, en lien, en interaction et en partage avec les autres, aux plus digne et lumineux qu'elle puisse être.
La crise du coronavirus, une fois dépassée, doit nous faire prendre conscience (à nouveau et plus encore) du précieux et du merveilleux de la vie, de toutes vies humaines et quelles qu'elles soient – et cela doit alors nous permettre d’œuvrer pour en rétablir la pleine et entière dignité.
Nous sommes, au jour d'aujourd'hui, de manière globale et c'est à dire mondial – à n'en pas douter – à la croisée des chemins… nous sommes en position et potentialités de nous orienter sur un chemin nous plongeant plus encore vers la confusion, la défiance, la violence et finalement la mort… ou bien de nous orienter consciemment et de manière responsable sur un chemin radicalement différent, praticable, sûr et bienvenu : porteur d'échanges, de partages, de rencontres, de Paix, et finalement de Vie !
Jean-Marie Delthil. Bonny-sur-Loire, le 7 janvier 2021