Appel à écriture : votre témoignage pour parler très concrètement de votre approche de l’écologie suite à une vraie méditation et réflexion

Publié le par Michel Durand

Appel à écriture : votre témoignage pour parler très concrètement de votre approche de l’écologie suite à une vraie méditation et réflexion

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Derrière les jolies expressions floues et vagues, le techno-capitalisme et sa dureté anti-sociale et anti-écologique avance ses pions.Le monde naturel est pillé depuis des lustres ; à présent il s’agit d’approfondir, institutionnaliser et financiariser le pillage,... mais avec de beaux discours sur le capital naturel, l’écologie industrielle et la transition.

 

Je suis en train de travailler au N° 247 de la revue du Prado Quelqu’un parmi nous, dont le thème concerne l’écologie. Pour un appel à écriture, voici ce qui est récemment publié :

« Dans le dernier Quelqu’un parmi nous, N° 246, nous demandions de communiquer vos méditations et réflexions autour de l’écologie. Merci à celles et ceux qui l’ont fait.

Mais nous avons constaté au dernier comité de rédaction qu’il faudrait plus que des considérations générales. Celles-ci sont indispensables, car elles sont le moteur, le ressort des changements de modes de vie. Alors, à nous maintenant de dire comment nous mettons en pratique là où nous vivons, l’enseignement, par exemple, de Laudato si’, en tenant compte de ce qui est à la base de l’appel propre à la famille pradosienne : la place des pauvres dans notre vie.

Cette petite vidéo de KTO, avec un frère franciscain, précise bien notre pensée.

Alors, merci de nous écrire avant le 23 juin 2021 les démarches concrètes que vous voyez accomplir autour de vous ou par vous. Votre témoignage sera précieux pour donner à voir ce qui se fait afin de favoriser sur notre terre d’autres modes de vie. Après la crise sanitaire, le monde ne peut être comme avant, pensons-nous. Jardins partagés, permaculture, AMAP, jardins potagers urbains, usage de l’eau, choix dans nos achats alimentaires respectant les saisons, gestion des déchets, gestion des bâtiments de nos maisons paroissiales, de nos propres demeures, etc.

Merci de vos réponses et merci de faire circuler cet appel. Merci également et surtout pour vous participations aux numéros précédents : laïcs, rencontres fraternelles, pandémies. Ils sont bien appréciés. »

Ceci dit, je donne à lire un article déjà reçu. Je le donne à lire, car il me semble bien poser le problème qu’un Européen peut poser à ce propos. Sa confiance en sa puissance dominatrice, sa confiance aux scientifiques et innovations technologiques : « nous allons inventer de nouvelles choses qui vont résoudre les crises démographiques et écologiques ». Les paragraphes après l’exposé de ce monsieur de 87 ans engagent le débat autour des questions de démographie et de la confiance en la technologie. Assurément, il ne se situe pas dans la ligne de Jacques Ellul***.

 

Au sujet de l’écologie

 

Les temps modernes ne sont pas un aboutissement, mais une étape qu'il faut franchir pour aller toujours plus loin. Le chemin parcouru depuis la révolution industrielle du 19e siècle à nos jours nous éblouit par l'essor du progrès et de ses bienfaits, mais bien vite on s'aperçut que ceux-ci avaient pour corollaire des effets pervers pour l'environnement, la nature et le climat et l'on parla d'écologie, un mot nouveau qui s'imposa pour les combattre. L'écologie est une science qui prend en compte les rapports de l'homme et de son environnement actuel pour en prévenir les excès à tous les niveaux. Nécessité fait loi et l'urgence des mesures à prendre s'impose par la constatation des dommages causés à la nature au niveau planétaire par la modification du climat, l'élévation du niveau des mers et les risques de pénurie dus à la raréfaction des ressources et aussi la croissance de la population mondiale. Ces problèmes existent, nous ne pouvons qu’œuvrer à les résoudre. *

Il faut agir dans l'immédiat sur la production industrielle énergivore tant pour l'économie des ressources que pour les rejets polluants qu'elle engendre et rend irrespirables de vastes régions du globe, aveuglant notre planète devenant imperméable à cette luminosité cosmique dont elle a besoin. Cette activité pollue aussi par les transports commerciaux considérables qu'elle engendre. Il faut agir aussi sur l’agroéconomie. Les terres exploitées sur de grandes surfaces exigent un matériel agricole important donc nocif et les cultures intensives appauvrissent les sols qu'il faut amender par des engrais qu'il faut faire venir de très loin. La modification du climat entraîne un déficit pluviométrique inquiétant pour les ressources en eau dont il faut réduire la consommation par des techniques plus économes. À noter aussi que l'exploitation des terres a conduit à la suppression des haies si utiles a la biodiversité, à la survie des espèces et donc leur appauvrissement sans compter le préjudice sentimental et poétique. Il faut aussi citer l'élevage dont l'herbe ne suffisant plus les bovins sont engraissés par du soja dont la production très lointaine nécessite des acheminements très polluants. Et que dire des élevages intensifs de porcs de poulets, de canards élevés en batterie par milliers nourris artificiellement par des farines industrielles ? Activités polluantes comme le lisier de porcs facteur très important de pollutions en Bretagne notamment régulièrement signalé dans la presse. Il faut agir aussi en écologie urbaine, pour le traitement plus vertueux des ordures ménagères, de celui des eaux, des espaces verts et tant de secteurs qu'il serait trop long d'énumérer ici. Enfin, parlons aussi de l'écologie domestique qui nous concerne tous dans nos comportements habituels dans les discernements nécessaires pour adopter des attitudes responsables et respectueuses vis-à-vis de la collectivité, de nos proches et de nous-mêmes. Gardé en vue d'économiser l'énergie, l'usage raisonné de notre consommation alimentaire et des produits que nous sommes appelés à utiliser quotidiennement, de limiter nos déchets et le souci de nos responsabilités envers les autres quant à nos prises de position qui doivent aller dans le sens de l'intérêt général.

Ce rapide survol met en évidence quelques aspects dont la liste n'est pas exhaustive loin de là.

Bien sûr à tous les niveaux il y a des responsables qui essayent d'adapter les nécessités écologiques pour contrer les effets pervers de la pollution ce qui ne va pas sans conflits, mais c'est le défi de notre temps qu'il est indispensable d'affronter pour prévenir l'impensable catastrophe qui pourrait advenir, c'est l'affaire de tous dans l'attente des projets très prometteurs annoncés par la science sur les recherches des futures technologies qui autorisent un optimisme confiant. Disons enfin pour terminer que l'inspiration écologique est aussi spirituelle en ce sens que notre Terre donnée aux hommes par Dieu et habitée par le Christ ne peut se détruire que par la volonté de Celui qui l'a créée ; Il nous aime et saura nous insuffler la force d'âme dont il faut s'armer pour répondre aux défis de ce temps.**

« les chrétiens notamment savent que leurs devoirs à l'intérieur de la création et leurs devoirs à l'égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi ». Laudato si -N° 64 -

Jean Pierre

 

 

Débats

  • Ce passage de Jean-Pierre a suscité un sérieux débat au comité de rédaction. Il existe effectivement un réel problème démographique. La Terre devient très petite pour tant de monde. Nous pensons que ce n’est pas en réduisant numériquement la population que nous trouverons une solution, notamment dans les pays pauvres à forte natalité, mais en favorisant plus de justice à tous les niveaux et en optant dans les pays industrialisés pour plus de sobriété, de partage, d’équité.

** Ce paragraphe a également suscité dans le comité de rédaction un long débat, car, unanimement nous ne partagions pas l’avis de Jean-Pierre que nous remercions de nous avoir fait réfléchir. Il est indispensable comme il le dit, d’affronter, d’agir pour prévenir l'impensable catastrophe. Seulement, est-ce par encore plus de technique qu’une solution sera trouvée ? Nous ne le pensons pas. Les recherches de nombreux scientifiques sont parfois effrayantes, démesurées, inacceptables. Et nous ne partageons pas l’optimisme confiant de certains inventeurs envers toutes les futures technologies. Si le monde, disent certains écologistes, court à sa perte (un nouveau mot du vocabulaire en parle de collapsologie,) nous sommes appelés à tout faire pour éviter cette catastrophe. Seulement, nous ne pouvons confondre cet avenir avec celui de la fin du monde comme en parle l’apocalypse. Elle seule dépend du Christ et elle n’est pas destruction, mais transfiguration. Certes, cela n’est pas facile à comprendre. Que cela soit invitation à la prière contemplative.

La collapsologie est un courant de pensée transdisciplinaire apparu dans les années 2010 qui envisage les risques d'un effondrement de la civilisation industrielle et ses conséquences.

 

Apocalypse 21, 1-7

Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. » Puis il me dit : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement. Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et lui sera mon fils.

 

La lumière qu’offre la foi

Laudato si’ 64 :

Par ailleurs, même si cette Encyclique s’ouvre au dialogue avec tous pour chercher ensemble des chemins de libération, je veux montrer dès le départ comment les convictions de la foi offrent aux chrétiens, et aussi à d’autres croyants, de grandes motivations pour la protection de la nature et des frères et sœurs les plus fragiles. Si le seul fait d’être humain pousse les personnes à prendre soin de l’environnement dont elles font partie, « les chrétiens, notamment, savent que leurs devoirs à l’intérieur de la création et leurs devoirs à l’égard de la nature et du Créateur font partie intégrante de leur foi » [Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990, n. 15]. Donc, c’est un bien pour l’humanité et pour le monde que nous, les croyants, nous reconnaissions mieux les engagements écologiques qui jaillissent de nos convictions.

 

Jacques Ellul : Le Bluff technologique, 1988, 2012

Un examen spécifique et approfondi des techniques les plus modernes - télévision, informatique, télématique - permet de mettre en relief le caractère parfaitement illusoire du discours sur la culture technicienne, la prévision...et la rationalité. L'économie est totalement perturbée par une technique qui produit de moins en moins d'objets utiles et de plus en plus de gadgets. Dans le même temps, le discours sur la technique s'épanouit en toute impudence et prolifère en toute arrogance. Comment expliquer ce paradoxe? L'homme des sociétés développées serait-il devenu fasciné et séduit par le mirage technologique au point de ne plus savoir faire usage de son entendement? Avec ce texte polémique sur l'homme en proie au divertissement, Jacques Ellul apporte une contribution importante au grand débat actuel sur la trivialisation de la culture dans nos démocraties modernes.

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