Quand j’étais en voyage par plaisir, j’étais un jeune étranger et vous m’avez rendu visite.

Publié le par Michel Durand

Quand j’étais en voyage par plaisir, j’étais un jeune étranger et vous m’avez rendu visite.

source de la photo

Les trains de nuit.

Il est des rencontres, toutes simples, qui parfois vous marquent à jamais.

Celle que je fis, il y a bientôt trente ans, fut de ce celles-ci.

J'étais parti, à l'époque, en voyage pour la Grèce. Le train m'avait été rendu nécessaire pour m'extraire rapidement de l'immense ville d’Athènes. De Corinthe, ensuite, j'avais opté pour le stop et puis la marche à pied… rien de bien extraordinaire à tout cela… Nuit chez l'habitant sur quelques hauteurs, et descente ensuite dans le pli des montagnes, en une toute petite gare je crois, pour prendre le train qui me mènerait à la ville de Tripoli, située plus au sud.

Il faisait grand beau. Une lumière éclatante !

Et c'est là que je voudrais en venir : j'étais donc voyageur solitaire… une femme vint assez rapidement m'aborder, sur le quai, ou bien en salle d'attente, je ne sais plus – je ne pourrais plus vous dire si elle fut belle, ou bien ceci, ou bien cela… elle devait avoir, d'après mes souvenirs, au moins vingt ou trente ans de plus que moi ; peu importe, sa gentillesse était profonde, très authentique et vraie : elle souhaitait juste échanger, découvrir l'autre, l'étranger comme l'on-dit – me réconforter peut être un peu aussi de sa présence et de son amitié.

Bref, elle m'offrit un café.

Je crois qu'elle était belle, en effet !

De cette rencontre, j'ai curieusement le souvenir, la sensation profonde de l'ombre. Non pas de l'absence de lumière ou bien même de ténèbres, ou d'une sorte de non-sens – non, absolument pas… de l'ombre, de celle qui rafraîchit et peut vous reconstruire… de celle qui, lorsqu'elle est abordée avec authenticité et respect, vous révèle un peu plus à vous même.

Je pense là, également, à la photographie… l'image sur le papier, plongée dans le bac du révélateur, ne peut réellement s'exprimer que dans l'ombre.

Voilà.

Je vous laisse cheminer un peu plus à présent.

 

Jean-Marie Delthil. Bonny, le 3 avril 2018.

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