Calais, Briançon, les portes des églises se sont ouvertes pour réclamer qu’un dialogue s’engage entre les autorités et le monde associatif

Publié le par Michel Durand

Dominique Greiner, La Croix

Dominique Greiner, La Croix

Migrants : humainement, tout simplement

 

éditorial : Dominique Greiner, Rédacteur en chef à La Croix

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Trois personnes, dont un jésuite, se sont engagés dans une grève de la faim en soutien aux migrants à Calais, tandis qu’à Briançon, une église a accueilli des exilés sans toit.

 

Lundi soir, à Briançon (Hautes-Alpes), plus d’une centaine de migrants ont été accueillis, avec le soutien de l’évêque de Gap, dans une église, après avoir passé la nuit précédente dans la gare du fait de la saturation d’autres lieux d’accueil.

À l’autre bout de la France, c’est aussi dans une église du centre-ville de Calais que trois bénévoles du Secours catholique, dont un prêtre jésuite, mènent depuis le 11 octobre une grève de la faim. Leurs demandes sont simples : l’arrêt des expulsions systématiques des lieux de vie des personnes migrantes pendant la trêve hivernale ; l’arrêt de la confiscation de leurs tentes et de leurs affaires personnelles ; l’ouverture d’un dialogue entre autorités et associations non mandatées par l’État pour définir conjointement les modalités de l’aide humanitaire.

Rendre la vie impossible aux migrants, sous prétexte de ne pas encourager de nouvelles arrivées, est totalement inefficace et est source d’une violence intolérable. Malmener des personnes souvent déjà fortement éprouvées dans leur corps par leur long voyage, leur faire sentir dans leur chair qu’elles ne sont pas les bienvenues sur notre territoire, rajouter de la vulnérabilité à la vulnérabilité ne constitue pas une politique. C’est même l’aveu d’une impuissance de la part des autorités publiques.

La problématique migratoire est assurément complexe. L’État seul ne réussira pas à la régler. La société civile a un grand rôle à jouer là où affluent les migrants et les réfugiés. À Calais et à Briançon, les portes des églises se sont ouvertes pour réclamer qu’un dialogue s’engage entre les autorités et le monde associatif. Pour que les hommes, les femmes, les enfants qui sont arrivés sur notre sol soient simplement traités humainement.

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