Écouter la Bonne Nouvelle de Jésus afin de concrétiser ce qu’il annonce dans le sens de toujours plus d’humanité : faire le bien autour de soi
« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » (Mt 2, 13-18)
En lisant, relisant cette page d’Évangile, j’éprouve un sentiment d’impuissance. Que pouvons-nous faire ?
Des enfants innocents meurent. Des chefs d’État provoquent la mort de nourrissons. Des lois maintiennent dans des conditions inhumaines des familles entières. Par les informations, par internet et autres moyens de communication nous savons ce qui se passe en Libye, en Afghanistan, à Calais, en Syrie, en Éthiopie et dans beaucoup d’autres endroits.
Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région.
Que faisons-nous ? Que pouvons-nous faire ? Être de bons électeurs suffit-ils ?
En lisant cette page d’Évangile…
Je pense que nous sommes invités à bien la comprendre et, pour cela, j’invite à lire et à méditer l’homélie de Christian Delorme prononcée ce Noël 2021.
Il dit : « Dans un monde où tant d'hommes se prennent pour des dieux… voilà que Noël nous parle du choix de Dieu de se faire homme. Pas un homme « sur-puissant »… (mais) un petit d'homme complètement dépendant des adultes. Un être fragile, vulnérable, n'ayant pas encore accès à la parole, incapable de se défendre. Mortel. Susceptible d'être assassiné comme d'autres enfants l'ont été au temps d'Hérode et le sont aujourd'hui encore ».
Souvent quand nous prononçons une homélie, ou quand nous faisons une étude d’Évangile, nous nous contentons de faire un commentaire de la page que nous avons devant les yeux. Nous paraphrasons le texte que nous avons sous les yeux. Nous retenons une phrase qui nous interpelle et nous la contemplons dans une silencieuse méditation. Cela est nécessaire, mais comment faire plus ? Que faire de plus ? Comment mettre en pratique la Bonne Nouvelle entendue ?
Je pose ces questions, sans y répondre tout en considérant l’urgence d’une réponse adéquate. Il nous est impossible d’oublier l’essentiel de notre engagement à la suite du Christ que l’on définit souvent maintenant avec les mots de « disciples - missionnaires ».Des œuvres à accomplir ne peuvent qu’accompagner nos méditations et études d’Évangile.
« Pour connaître l’Évangile, il faut y entrer, voir les détails et mettre en pratique les choses que nous y trouvons ; et nous n’avons qu’à y entrer un peu, à étudier ses détails pour comprendre tout de suite combien cette maison est belle, grande, parfaite. C’est véritablement la maison de la Sagesse » (VD, p. 516).
Jésus disait à ses disciples : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Mt 7, 21ss
C’est là qu’intervient, dans le dialogue, l’importance de la révision de vie : comment, dans le quotidien concrétisons-nous la Parole entendue ? Elle fut dite dans un contexte historique précis, comment la concrétiser pour aujourd’hui ?
« En contemplant Dieu qui s'est fait petit Juif du temps de l'empereur Auguste et du gouverneur Quirinius, c'est la beauté de tout enfant que nous sommes appelés à contempler… Le Tout-Puissant s'est fait visage pâle, visage noir, visage cuivré. Il s'est fait enfant heureux comme enfant malheureux. Quand l'innocence est bafouée, c'est ainsi Dieu qui est bafoué ! Quand l'enfant est aimé, c'est Dieu qui est aimé ! » (Christian Delorme).
Nous voyons les photos de la famine à Kaboul. Nous connaissons comment des parents d’élèves s’organisent à Lyon pour que des enfants ne dorment pas dans la rue.
Merci à Timothée qui a communiqué cette illustration forte en humour.