Pierre Boisnard, laïc consacré, membre de l’institut séculier du Prado s’exprime à propos de ses contacts avec le Père Alfred Ancel. Souvenirs

Publié le par Michel Durand

Alfred Ancel

Alfred Ancel

Olivier de Berranger, Alfred Ancel. Un. Homme pour l’Évangile, 1898-1984

« Jésus-Christ, sur la croix, ne faisait rien, mais il sauvait le monde… » Cette phrase, le Père Ancel l'a souvent redite au cours des dernières semaines de sa vie. Dans sa réponse à une lettre collective que lui adressaient les Sœurs âgées du Prado en date du 2 août 1984, il écrivait : «Je vous demande, non seulement de prier pour que j'avance dans la connaissance de Jésus-Christ - je le connais si mal - mais je vous demande de prier pour que je progresse davantage dans cette connaissance. Prions l'Esprit Saint, c'est lui seul qui peut le faire connaître…» A une amie qu'il avait aidée dans sa vie spirituelle et qui vient le visiter l'un des premiers jours de septembre, il aura encore la force de murmurer : « Jésus... le Père Chevrier... message. » C'était, dans sa bouche, un dernier appel aux laïcs pour qu'ils entrent dans cette voie de l'Évangile qui est une révolution de l'amour. En repartant de la Croix-Rousse, cette amie se disait : « Je viens de voir un pauvre mourir comme un pauvre parmi les pauvres ?. » Tout homme n'est-il pas un pauvre quand il meurt ?

« L'attente de la mort a été longue. Il la désirait depuis longtemps, se souvient la garde-malade du Père Ancel. Il en parlait très souvent, jusqu'au jour où, avec humour, il lança : Je ne parle plus de la mort, ça ne fait pas sérieux, elle ne vient pas ! »

Le 8 septembre, d'une voix claire, dans un élan qui exprimait son désir véhément, il dit à Petite Sœur Isabel : «Je voudrais tellement aller voir Jésus-Christ ! » Quelques instants plus tard, ce furent ses derniers mots, prononcés avec force : « L'amour... l'amour... après la mort ! ,

Le 10 septembre, qui était un lundi, c'est le responsable des Frères du Prado, Pierre Boisnard, qui vint veiller le Père Ancel rue Hénon à partir de 20 heures. Les Petites Sœurs se rassemblèrent à 22 heures pour prier un moment dans sa chambre. Isabel de Jésus s'étonna : « Tiens, le Père ne s'endort pas comme d'habitude. » Pierre, resté seul auprès du Père Ancel, entendit quelque temps après la respiration du malade devenir plus faible. Il éclaira la pièce, appela la Petite Sœur chilienne. Quand celle-ci entra dans la chambre, le Père Ancel avait rendu son dernier souffle. Il était minuit passé. Il n'y avait plus qu'à attendre le jour pour annoncer la nouvelle.

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