En ne suivant pas spontanément les appels de notre conscience, dans le désir de ne pas faire le mal, nous pouvons omettre de faire le bien
Première lecture : Ac 7, 55-60 : Étienne, pendant son martyre, voit Jésus à la droite de Dieu : « Voici que je contemple le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu »
Psaume : Ps 96, 1… 9 : Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre !
Deuxième lecture : Ap 22, 12-14.16-17.20 « Viens Seigneur Jésus ! »
Évangile : Jn 17, 20-26 : La grande prière de Jésus : « Qu'ils soient un comme nous sommes un » « Qu’ils deviennent parfaitement un ».
La violence contre Étienne est à son comble. Violence verbale et violence physique qui atteignent son but : empêcher Étienne de parler alors qu’il déclare « voici, je contemple les cieux ouverts : le Fils de l’homme est debout à la droite de Dieu ».
Lapidation.
De nos jours, les moyens de couper la parole sont plus subtils. Même si elles ne tuent pas, il y a des lapidations médiatiques qui ne laissent aucune chance à l’accusé. En démocratie, bien que souvent recouverte par le brouhaha de multiples informations, de fausses informations, la parole est possible. Ainsi, le chrétien qui veut témoigner du sens de la vie sait qu’il doit être ouvert à la critique. Il argumente son propos avec rigueur et l’annonce sans arrogance.
Face à Dieu, comme Étienne.
Face à Dieu, il est question de placer l’homme sur terre dans sa tension vers le ciel: l’humain regarde le Ressuscité, le Fils de l’homme à la droite de Dieu. Contemplons celui qui offre la Bonne Nouvelle. Écoutons-le.
« je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi »
Le pardon est sans frontières !
« le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu »,
« Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN »
Qu’elle force d’âme faut-il avoir pour vivre de la sorte, sans se laisser enfouir dans le mensonge, la veulerie ! Regardons notre façon de vivre, nos modes de présence avec nos voisins.
Pour être bien avec tout le monde, pour ne blesser personne, nous constatons que grand est le risque, de s’écraser, d’être tiède, ni blanc, ni noir ; bref, d’être sans consistance, sans spécificité chrétienne... Le risque existe vraiment. Quand je parle de « spécifique chrétien », je ne parle pas de vêtements, de coutumes, de traditions, de signes, qui nous mettraient à part. Je parle de vie, de comportement dans l’existence qui résultent de notre vie intérieure, spirituelle.
Sous l’impulsion de l’Esprit, nous sommes appelés à vivre de la « subversion évangélique ». Autrement dit, en ne suivant pas spontanément les appels de notre conscience, dans le désir de ne pas faire le mal, nous pouvons omettre de faire le bien. Nous ne risquons pas la parole ou le geste qui sort de l’ordinaire parce qu’il prend sa source dans l’Évangile, dans la personne même du Christ. Et je dis cela en pensant aux citoyens qui, prenant les moyens d’accueillir des étrangers mineurs non accompagnés en les logeant dans des squats, immeubles vides, sont convoqués au tribunal. Un procès se tiendra à Lyon au début de ce mois de juin.
Je pense important de prier pour ces personnes afin que l’action qu’ils mènent atteigne leur but : la reconnaissance de la dignité humaine de tous. Premier passage, première porte offerte à l’humanité afin de suivre le chemin du Créateur.
Important également de prier en faveur de toutes les personnes qui vivent dans des pays où les cadres dirigeants éditent des lois discriminantes.
« Ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire »,
Nous mettant à la suite du Christ, c’est par nous, chrétiens conscients de notre baptême, que le monde connaitra, reconnaîtra dans sa gloire le Créateur, Dieu (roi) de l’univers.