En situation de crise, comme c’est Dieu qui agit et non nous seul, continuons à concrétiser dans le quotidien l’intimité avec Dieu. Le Père
Je pense ce jour, pour la rencontre de demain, communiquer ce que la lecture de Christophe Theobald m’inspire. Ce n’est pas un résumé de son texte, de sa pensée, mais seulement des idées qui me viennent à l’esprit. Idées qui me servent de support à la méditation. Alors je peux rester plusieurs minutes sur une phrase, ou un seul mot et contempler la réalité présentement abordée.
Bernard invite à regarder les vidéos du militant écologiste Cyril Dion.
Effectivement, la recherche théologique s’enracine dans des situations concrètes.
J’ai rédigé cette page avec une certaine précipitation. Toutes mes excuses pour les erreurs grammaticales et de style qui peuvent s’y trouver. Je ne prends pas le temps des relectures recommandées.
Donc à propos du Chapitre 5, Christoph Theobald, page 125 de Le courage de penser l’avenir, la première méditation à laquelle je me sens inviter à tenir sans cesse est l’imitation de Jésus-Christ.
Dans cette prière méditante, seul l’Esprit Saint sera le guide efficace. Il importe de se laisser à nouveau emporter par le vent de l’Esprit. Tel sera le chemin de toutes formes des discernement.
C’est une formation permanente que d’être à l’école du Christ. Être son disciple. Suivre le Christ (la sequella). Sans cesse devenir le Véritable disciple de Jésus-Christ dit Antoine Chevrier. Pour conduire une vie en intimité avec le Christ, il importe de modeler ses modes de vie sur les incitations de Jésus telles que nous les connaissons dans les Évangiles. Étudions les Évangiles (méthode pradosienne) pour nous conformer au Verbe incarné. C’est cette suite du Christ qui modèlera mes choix de vie, mes modes de vie. Ch. Theobald parle de devenir des christiens. J’aime bien ce mot christien car il greffe plus directement sur Christ que chrétien.
Comment devenir Christien ?
Ce sera par la prière, le dialogue avec Dieu le Père. Même si ma volonté est concernée, ce n’est pas « à la force du poignée » que je gagerai l’assurance de devenir un authentique disciple du Christ, un véritable disciple de Jésus, un fils de Dieu. Fils adopté grâce à l’action d’un Fils réel du Père. Le verbe fait chair en Marie.
Pour moi, cette communion avec Dieu-Trinité passe essentiellement (non uniquement) par le silence. Prière silencieuse qui me place en compagnie de Dieu où, tel un vase vide, je me dispose à être empli de Dieu. « C’est là le cœur de notre prière quotidienne : écouter dans le silence abyssal de Dieu ». Je place en cette réalité priante, cette disposition au Père, Fils, Esprit, la réalité de ma vocation comme semble en témoigner « mon journal d’adolescent ». Appeler - écouter - entendre la réponse. Se disposer à attendre la réponse et la mettre en pratique.
Cette attitude fondamentale me semble être l’accueil de l’Esprit Saint. Il donne le désir de rencontrer les autres, la liberté de les rencontrer, l’audace de rencontrer ceux qui peuvent être vus comme des ennemis. Imiter Jésus c’est nourrir une empathie pour les personnes qui vivent des pauvretés, qui sont éloignés de le vérité. Cette empathie pour les éloignés, les pauvres, veuves et orphelins, les malades, en situation de détresse peut créer des rivalités, des ennemis, des crises. Ne pas en avoir peur ; garder confiance. En situation de crise, comme c’est Dieu qui agit et non nous seul avec nos propres forces, continuons à concrétiser dans le quotidien l’intimité avec Dieu. Le Père de tous.
C’est là que je place ma vocation à l’intérieur de l’Institut séculier des prêtres du Prado. Unir la vie contemplative à la vie active en vivant, non à l’intérieur d’une clôture communautaire, mais au milieu des gens, dans le siècle. Suivre l’actualité invite à modifier ses choix de vie. Communauté ou solitude de l’ermitage ? Vie rurale ou vie urbaine ?
Disparition des classes populaires marquées par une solidarité de classe et montée des individualismes. Tendances nationalistes droitières en politiques. Etc… Nous observons des modifications historiques pourront conduire à la fin d’une mission. Et il faudrait trouver les bases d’une nouvelle mission. Je dis cela en pensant aux jeunes générations catholiques qui s’inscrivent maintenant dans l’Église avec des pratiques du XIXe siècle. À ce jour, je ne vois pas de lieu d’Église où ces questions seraient clairement abordées. Il est vrai qu’à plus de 80 ans, personne parmi les cadres de l’Église ne vient nous inviter à partager ce genre ce questionnement.
Reste que, quelque soit l’âge, nous sommes invités à nous configurer au Christ.
Eucharistie
Christoph Theobald m’invite à regarder avec profondeur le mystère de l’eucharistie. Même en une eucharistie privée, par elle, je me nourris du Christ. Il vient en nous; Il vit en nous. L’imitation de Jésus-Christ est possible car Jésus vient en nous. Christ en nous engendre la communauté des saints. Je reconnais que j’en suis loin.
Il m’importe de ne pas oublier que « consacré » par (dans) un engagement avec l’institut séculier du Prado, je suis rendu saint par Dieu. C’est une invitation permanente à demeurer à l’écoute de la voix divine . Rendu saint pour demeurer attentif à voir et comprendre ce qui se vit dans le siècle. Il importe de saisir le sens des signes des temps.
Ma mission de prêtre séculier
Connaître, comprendre le monde tel qu’il est. Ne pas le vouloir tel que j’aimerai qu’il soit. Là se glisse le dogmatisme, le moralisme, l’impérialisme, le cléricalisme.
Accepter le monde tel qu’il est en discernant correctement les crises que nous vivons : crise climatique, sociale, politique (crise des engagements).
Vivre dans le siècle, c’est partir du concret ; observer les divers chemins, les divers rythmes de vie pour y instaurer une présence active auprès des gens ; présence active auprès de Dieu. Ecoute de que dit Dieu et écoute de ce que disent les personnes. Actuellement je pense que, pour que l’Église sorte de ses crises, de la mauvaise gestions des abus de toutes sortes, tous les prêtres (en âge de travailler) devraient avoir un emploi, un travail artisanal, libéral ou salarié. Cette obligation de gagner sa vie par le travail serait pleinement dans la ligne de ce qu’à vécu Saint-Paul, artisan. J’ai beaucoup appris de mes situations de prêtre au travail, même avec le groupe « Confluences ».
Dans une humanité livrée à elle-même sans avenir
Avec cette réflexion de Ch. Theobald (p. 135-136 et ss.), sécularisation et effritement du socle humaniste, je retrouve à 100 % les positions des objecteurs de croissance, des décroissants. Je pense à Jacques Ellul et à ces textes contre le scientisme, le technicisme, les pouvoirs technocratique, bureaucratique. Cette perte d’humanisme résulte du maintient du pouvoir du plus fort qui méprise toute forme de transcendance. Je pense à Elon Musk pour qui il n’y aurait pas de foi en l’avenir en dehors des innovations techniques. Seule la matière existe. Il n’y aurait aucune transcendance (Monisme).
Un pas de côté est absolument nécessaire pour rester dans la dimension humaine de l’existence. Cela nécessite des engagements radicaux face à l’emprise technicienne. Désobéissance civile.
Nous avons reçu une Terre et nous sommes invités à transmettre ce qui est reçu. Cela exige une attitude fondamentale de gratitude. Reconnaissance et remerciement face à l’action du Créateur. Gratitude !
Attitude de recentrement sur Christ qui nous montre le Père créateur de tout. Les évangiles en montrent le chemin. Et il importe de commencer à bien faire attention aux plus pauvres parmi les pauvres pour ne pas se laisser emprisonner par les puissants et leurs façons de voir la vie mondaine. Porter attention aux biens communs, aux communs. Voir Gaël Giraud.
Quelles sont les actions nouvelles que nous pouvons engager pour que se réalise, concrètement l’indispensable pas de côté. Comment espérer une indispensable conversion ?
« Traversant ainsi, au jour le jour, la nuit de la « foi » avec tant de personnes rencontrées, nous découvrons progressivement que notre présence auprès d'autrui s'est chargée, à distance et grâce à notre vie contemplative, d'une humilité qui sait pertinemment que la venue du Règne de Dieu au milieu de nous reste de l'ordre de la surprise et dépasse toutes nos actions; nos différentes traditions «monastiques» et «apostoliques» se rencontrent sur cette « crête ». »
Individualisme, athéisme, matérialisme… nous en sortirons dans la mesure où nous voyons en l’autre un frère. Il nous faut vivre la mystique de la fraternité. Il nous faut mettre en œuvre la force de la fraternité tant avec les humains qu’avec la terre. C’est là que je trouve très important le témoignage des communautés chrétiennes qui sont invitées, dans la proximité à répondre concrètement aux attentes fraternelles des personnes. Je parle souvent pour la maison paroissiale (la paroisse) de la salle directement ouverte sur la rue qui serait une salle diaconale caritative sous forme de bar, de salon de thé, de café… Vivre la fraternité pour donner la vérité sans paternalisme, sans autoritarisme. Mise en œuvre d’un pourvoir circulaire, convivial et non pyramidal.
Ch Theobald invite à vraiment mettre en œuvre une organisation synodale de la direction des églises. Les Instituts religieux, les communautés monastiques avec leurs conseils, chapitres et diverses consultations ont une véritable force démocratique. Nos organisations spirituelles sont une force pour alimenter les modes de gouvernance des sociétés. Et il faudrait parler de nouveau, toujours, de la mise à l’école de Jésus-Christ. Sequella Christi. Cela jusqu’à la fin de sa propre vie.
L’espérance de la force de l’Esprit devait être toujours plus forte que la mort.