L’Évangile invite à une révision de vie de nos comportements ordinaires. C’est là qu’entre l’indispensable discernement dans ce que nous vivons
David reçoit l’onction comme roi d’Israël (1 S 16, 1b.6-7.10-13a)
Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer (Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
« Relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera » (Ep 5, 8-14)
« Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait » (Jn 9, 1-41)
« Connaître Jésus Christ, c’est tout !... Le reste n’est rien ! »
Cette phrase que l’on prononce souvent à la suite d’Antoine Chevrier, fondateur de la Providence du Prado au milieu du XIXe siècle, me revient en mémoire à la suite la proclamation de l’Évangile.
Crois-tu au Fils de l’homme ? »
- Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ?
Tu le vois, et c’est lui qui te parle. »
- Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.
Jésus-Christ, c’est tout. Cela mérite bien ; il mérite, assurément, une profonde prosternation. Pas seulement une inclinaison de la tête.
Disciple du Christ, nous regardons le monde dans lequel nous vivons avec les yeux du Christ. Nous observons ce qui se passe, ce qui nous arrive avec son regard. Dans les événements qui nous entourent, nous nous organisons pour discerner ce qui est conforme à la pensée de Dieu, le Créateur de toutes choses, afin de le séparer de ce qui s’y oppose. Nous scrutons les évènements. C’est-à-dire que nous observons, regardons attentivement la vie pour y découvrir ce qui se montre conforme au plan divin.
Nous ne cherchons pas le bling-bling, ce mode de vie basé sur le paraître dont l’objectif est de montrer, de façon excessive, sa richesse à tous.
Samuel, arrivant chez Jessé, fixe son regard sur Éliab. Il est de haute taille, il est fort, certainement apte à diriger le peuple comme roi. Peut-être avait-il de beaux et riches vêtements ? Ce n’est pas cela que Dieu veut. Il regarde le cœur, c’est-à-dire les pensées que l’on nourrit à l’égard d’autrui. Je note que Jessé avait écarté David son plus jeune fils, parce que trop jeune, trop faible, pas assez clinquant (bling-bling).
Citons la parabole de la Rolex. Très forte image de marque, au positionnement hyper clivant, Rolex véhicule toutes sortes de sentiments : la réussite, le succès, la richesse, le luxe, mais aussi le capitalisme, le « m’as-tu—vu ». Disciples du Christ, cela ne peut entrer dans nos choix de vie ; notre discernement christique nous conduit ailleurs. Il invite à voir l’intérieur, le cœur. Ce qui n’empêche pas que l’aspect extérieur puisse être agréable à voir : il était beau. Mais ce n’est pas ce paraître qui compte (1ère lecture).
Ce qui compte, c’est la justice, la vérité, la bonté (2d lecture). Il importe de reconnaître « ce qui est capable de plaire au Seigneur ». La révision de vie que, disciple du Christ, nous sommes invités à pratiquer pour discerner ce qui est juste dans les événements rencontrés au quotidien, est fondée sur cette conviction première : le Christ est tout. C’est en fonction de Lui que nous conduisons nos modes de vie. C’est Lui le critère de nos choix de vie. Et, pour mettre en œuvre ce discernement vital, les temps de repos sont indispensable. Trop travailler est nuisible. Cela peut rendre aveugle : une façon de sortir du chemin de la résurrection.
Est alors offert le sacrement de la réconciliation (confession). Je partage ce regard : « la résurrection ce n’est pas seulement la vie après la mort c’est aussi la réalité de ce que l’on vit dès maintenant lorsque l’on est au Christ ». Avec lui, « on est Lumière et, du coup, les problèmes se posent différemment ». Ils vont se résoudre selon l’éclairage évangélique.
Regardons l’Évangile.
Un évènement extraordinaire se produit. C’est très concret.
Jésus se comporte comme un guérisseur de son temps. Un thaumaturge, un faiseur de miracles. Il veut le bien d’autrui ; alors quand quelqu’un lui demande une guérison, il ne craint pas de se mettre en désobéissance religieuse et/ou civile.
À ce moment précis du récit selon l’évangéliste Jean, l’aveugle de naissance ne demande rien. Il est seulement là, bien placé pour mendier avec succès.
Jésus le voit.
Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle.
L’aveugle alla à la piscine de Siloé, comme cela lui était demandé. Il s’y lava et quand il revint, il voyait.
Mais, problème, c’était sabbat, jour interdit de tout travail. Alors les accusations pleuvent :
Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. »
Face à cette situation où la loi est consciemment non respectée par Jésus, tout le monde ferme les yeux. Tous font, les parents en premier, comme s’ils n’avaient rien vu.
Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer.
À mon avis, cette page d’Évangile invite à une révision de vie de nos comportements ordinaire. C’est là qu’entre l’indispensable discernement dans ce que nous vivons : inflation, âge de le retraite, commerce des armes, guerre, service des malades ou hôpitaux rentables etc… Sans ces indispensables discernements, ceux qui voyaient ou croyaient voir ne demeurent-ils pas aveugles ?
La guérison de l’aveugle par Jésus nous montre que l’œuvre de Dieu se réalise indépendamment de toutes nos lois humaines, malgré elles.
Jésus-Christ, c’est tout. Il est le seul absolu.