Que se mette en une place une coopération Nord–Sud basée sur des intérêts mutuels et non sur les intérêts exclusifs des pays membres de l’UE
Demain. Mercredi 13 septembre 2023, ce tract sera distribué au cercle de silence de Lyon :
Regards sur une fin d’été pas idyllique
Pacte UE sur la migration et l'asile : une approche répressive et sécuritaire au mépris des droits humains
Schématiquement, voilà ce qui en résulte :
1 - Des « partenariats sur mesure » afin de prévenir les départs et entraver les mobilités en amont des frontières européennes
2 - La multiplication des dispositifs d’enfermement, de tri et de refoulement aux frontières européennes
2.2. L’extension et la normalisation de l’« approche hotspot »
2.3. Le principe de libre circulation en péril au sein de l’espace Schengen
3 - La machine infernale de l’asile européen
3.1. Renforcer l’errance des personnes en quête de protection
3.2. Harmoniser les conditions d’accueil et de protection
3.3. Déroger au droit d’asile en cas de « crise » ou « instrumentalisation »
4 - Le concept de solidarité dévoyé au service des expulsions et de l’externalisation des frontières
5 - Le renforcement des pratiques de fichage dans le contrôle des frontières de l’UE
6 - La mise en œuvre d’une machine à expulser
7 - L’immigration « choisie » : le droit au séjour des travailleurs et travailleuses migrantes qualifiées.
(sources : La Cimade, 21 juin 2023 Décryptage du pacte européen sur la migration et l’asile)
Le pacte conforte l’objectif européen global de réduire les migrations vers l’Europe par le renforcement des contrôles et la collaboration des pays d’origine et de transit. La Commission propose ainsi de redoubler d’efforts pour inciter les États non européens à empêcher les départs vers l’Europe, ainsi qu’à collaborer davantage en matière d’expulsion en utilisant l’ensemble des instruments politiques à disposition.
Principaux enjeux et risques pour les personnes exilées. La politique « visas contre expulsion » renforce les inégalités en matière de circulation par un accès au visa à plusieurs vitesses, directement corrélé au degré de coopération des États tiers dans les processus d’expulsion.
Les cadres de coopération informels à travers lesquels l’UE et ses États organisent le maintien à distance des personnes considérées indésirables et les modalités pour expulser celles qui sont parvenues en Europe échappent à tout contrôle parlementaire, démocratique et judiciaire.
L’UE détourne l’objectif de l’aide publique au développement au profit de la coopération extérieure sur le contrôle des migrations, notamment en conditionnant cette aide à la collaboration de l’État tiers à l’expulsion des personnes en situation irrégulière.
En réponse, nous devons promouvoir et soutenir que :
- Cesse le conditionnement de la coopération extérieure en matière d’aide au développement et la délivrance de visas à l’expulsion des ressortissant·e∙s et à la mise en place de politiques migratoires sécuritaires dans les États non européens.
- Se mette en une place une réelle coopération « Nord–Sud ». Celle-ci serait basée sur des intérêts mutuels plutôt que sur les intérêts exclusifs des pays membres de l’UE. Elle prendrait en compte le point de vue des pays de départ et de transit dans le respect les droits humains.
- L’on respecte le droit international, en particulier l’obligation de porter secours aux passagers et aux passagères d’un bateau en difficulté, le débarquement des personnes secourues dans un lieu sûr dans les meilleurs délais possibles et le respect du principe de non-refoulement vers des pays où les personnes encourent un risque réel d’être soumises à la torture ou à des traitements inhumains ou dégradants.
Et d’autres points font sérieusement peser sur les migrants le poids de leur précarité :
- Dématérialisation des demandes de titre de séjour : les pouvoirs publics font l’autruche
- Enfermement des enfants : la France 11 fois condamnée par la cour européenne des droits de l’homme.
Vivre en famille est un droit, défendons-le !