Je rêve de voir des milliers de chrétiens assis sur les places, dans les rues face aux sièges des gouvernements. Ils prient pour une paix réelle
Emmanuel Macron a annoncé, depuis Le Caire, en Egypte, qu’un avion français atterrira dans le pays ce jeudi 26 octobre 2023, "pour livrer du matériel médical" aux populations civiles de l’enclave.
Le quotidien La Croix écrit : « Israël a fait entrer jeudi 26 octobre des tanks dans le nord de Gaza. La famille d’un journaliste d’Al-Jazira à Gaza, réfugiée dans un camp dans le sud de la bande, a été tué. Le nouveau speaker américain a fait adopter une résolution en soutien à Israël. Voir ici.
Devant les soutiens à Israël des grandes puissances étatiques, l’ONU se montre inaudible. Et nous demeurons spectateurs de réalités inacceptables, inhumaines.
Toujours dans le quotidien La Croix j’ai lu des soutiens à Israël, au peuple d’Israël ; voir les articles en dernière page d’Eliette Abécassis (24 octobre 23) et Emmanuel Godo (25 octobre 23). Est-ce que ces colonnes signalent un soutient à la gouvernance actuelle d’Israël ? Il y a, effectivement, pour tout État le droit à se défendre.
Ce qu’écrit Isabelle de Gaulmyn dans l’éditorial du 24 octobre précise le lieu de la réflexion : « La critique du sionisme a toujours été pour certains un instrument au service de l’antisémitisme, et ce déjà dans les années 1930. Israël est aujourd’hui un État reconnu par le droit international. Critiquer la politique de son gouvernement, estimer qu’il ne respecte pas un certain nombre de règles du droit international, notamment par une politique agressive de colonisation et aujourd’hui par des bombardements dévastateurs, est une chose. Remettre en cause sa légitimité à exister en est une autre » (24 octobre 2023).
Enfin, je repense à la mise en garde de Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger : « La violence barbare du Hamas est sans excuse mais pas sans cause ». Voir ici.
François de Rome, sur le site du Vatican ne cache l’inhumanité de la situation : « Après avoir salué les pèlerins présents à l'audience générale place Saint-Pierre, le Pape François a lancé ce mercredi 25 octobre un nouvel appel à la paix en Terre Sainte, alors que la guerre se poursuit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. “Je pense toujours à la grave situation en Palestine et en Israël : j'encourage la libération des otages et l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza”a dit le Saint-Père. «“Je continue à prier pour ceux qui souffrent et à espérer des chemins de paix, au Moyen-Orient, dans l'Ukraine tourmentée et dans d'autres régions blessées par la guerre”».
François a par ailleurs invité une nouvelle fois les fidèles à s'unir à la journée de jeûne, de prière et de pénitence qu'il a convoquée vendredi prochain 27 octobre. Un moment de prière sera organisé à 18 heures sur la place Saint-Pierre. « Nous nous réunirons pour prier et implorer la paix dans le monde » a précisé le Pape.
Je rêve de voir des milliers de chrétiens assis sur les places publiques devant les sièges des gouvernements. Ils prient pour la paix dans le monde, la fin de la fabrication et du commerce des armes. Ils bloquent les routes paralysant ainsi l’économie et toutes formes de productions industrielles qui se nourrissent, de fait, de la guerre. Ne serait—ce pas pour maintenir l’économique niveau de vie occidentale que l’on reste étrangement silencieux ?
L’Humanité (23 octobre) : « Le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre britannique Rishi Sunak se sont déjà rendus en Israël, de même que, samedi 21 octobre, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Joe Biden, qui se conduit en patron des opérations, les a appelés, dimanche 22 octobre, ainsi qu’Emmanuel Macon et le Canadien Justin Trudeau. Une façon pour tous les dirigeants des pays membres de l’Otan d’accorder leurs violons alors que le locataire de la Maison-Blanche a fait, au lendemain de son déplacement au Proche-Orient, un parallèle entre la guerre en Ukraine et celle menée par Israël contre la bande de Gaza.
Emmanuel Macron arrive dans une région au bord de l’implosion. Fort du soutien occidental qui ne le presse en rien, Israël poursuit ses bombardements sur Gaza de façon indiscriminée. Les bâtiments de l’organisme des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, où près de 500 000 personnes ont tenté de trouver un abri, sont touchés ; l’eau et l’électricité font toujours défaut en raison du siège complet imposé par Tel-Aviv. »
Edwy Plenel, Mediapart : Nous vivons un moment d’obscurcissement et d’égarement. Spectateurs effarés, nous découvrons l’horreur des tueries de civils israéliens dans l’attaque terroriste du Hamas tandis que nous suivons l’hécatombe de civils palestiniens à Gaza sous les bombes de l’armée israélienne. Toutes ces vies humaines se valent, elles ont le même prix et le même coût, et nous nous refusons à cette escalade de la terreur où les crimes d’un camp justifieraient les crimes de l’autre. Mais nous nous sentons impuissants devant une catastrophe qui semble irrémédiable, écrite par avance tant ont été perdues, depuis si longtemps, les occasions de l’enrayer (pour mémoire mes alarmes de 2009, de 2010 et de 2014).
Que faire ? Il importe déjà d’y voir clair. Ici, la responsabilité du journalisme, associant son devoir professionnel à son utilité sociale, est de trouer cette obscurité, en chassant les passions tristes et en s’éloignant des colères aveugles.
Mais il ne suffit pas de rendre compte. Il nous faut aussi échapper à la résignation qui guette.
Car l’habitude, tissée de conformisme et de suivisme, est la meilleure alliée du pire en devenir. Voici donc quelques repères qui nous guident pour affronter les désordres du monde et les folies des hommes. Quatre boussoles morales qui énoncent aussi ce à quoi nous refusons de nous habituer.
1 - Tout soutien inconditionnel est un aveuglement. Quelle soit le camp concerné. Quel que soit la justesse de la cause.
2 - Jamais la fin ne saurait justifier les moyens. Seuls les moyens utilisés déterminent la fin recherchée.
3 - Au cœur du conflit israélo-palestinien, la persistance de la question coloniale ensauvage le monde.
4 - La solution du désastre ne peut être confiée à ses responsables israéliens dans l’indifférence au sort des Palestiniens.
Prions. Modifions nous modes de vie : Obtenir la paix
RTL (25/10/2023) :
Le roi de Jordanie à Amman, puis le président égyptien au Caire. Ce mercredi 25 octobre, Emmanuel Macron a poursuivi sa tournée diplomatique au Proche-Orient. Il en a profité pour annoncer un bilan des Français tués dans les attaques revu à la hausse. Le bilan s'établit désormais à 31 morts et neuf otages toujours retenus par le mouvement islamiste palestinien.
En Égypte, Emmanuel Macron a de nouveau insisté sur l'aide humanitaire à apporter dans la bande de Gaza. Même si le président français n'appelle ni à une "trêve", ni à un "cessez le feu", il demande le soutien de l’Égypte pour permettre l'ouverture de couloirs humanitaires.
"La France a beaucoup poussé pour que l'accès à l'eau soit totalement sécurisé et que l'accès à l'électricité, pour les hôpitaux, soit rouvert. La situation est critique. Un avion français se posera [jeudi] sur le sol [égyptien] pour livrer du matériel médical. D'autres suivront. J'ai pris la décision qu'un navire de notre Marine nationale puisse appareiller pour soutenir les hôpitaux de Gaza. Il partira de Toulon dans les prochaines heures", a-t-il déclaré au côté du président Abdel Fattah al-Sissi.
Le navire a quitté son port d'attache vers 16h00 "pour renforcer notre dispositif en Méditerranée orientale, où il rejoindra les frégates Alsace et Surcouf", a indiqué un porte-parole de la Marine française à l'Agence France-Presse.