Le désert, lieu de dépouillement, de vérité trouve à se loger dans notre vie pour que nous devenions de vrais éducateurs conduisant au Christ
À la suite de la page du 6 décembre :
La prédication de Jean le Baptiseur (Marc 1, 1-8)
Je pense à la COP 28, je pense aux appels à la sobriété… Que faisons-nous pour donner aux générations à venir une Terre accueillante où il est agréable de vivre en frères et sœurs quelques soient nos origines ? Président, ce dimanche, la liturgie sacramentelle d’un baptême d’enfant,Noah et travaillant à la revue du Prado Quelqu’un parmi nous sur le thème du baptème, j’ai regardé dans mes archives et j’ai trouvé cette homélie prononcée le 8 décembre 2002. Je le recopie en cette page.
Quand nous présentons un enfant au baptême, nous nous engageons à devenir prophète, à être Parole de Dieu pour ses propres enfants baptisés. Et, pour ne pas être un prophète prêchant dans le désert, pour bien se faire entendre, il convient d’avoir le même langage que celui, ou celle, à qui l’on parle, avoir la même culture, les mêmes goûts musicaux. Or les modes culturelles changent vite. Bref, la transmission de la foi ne s’opère plus aussi systématiquement que jadis. C’est pourquoi, parents qui venez à cette messe avec vos enfants, ou qui présentez Julie au baptême, vous assumez une tache totalement nouvelle aujourd’hui. Pour vous faire entendre sur le chapitre de Dieu, du Christ, il vous faut innover. En ce sens, je vous souhaite d’être, en la matière du spirituel, autant astucieux et travailleurs que vous l’êtes pour votre profession. Enfin, s’il y a parmi vous des gens qui jouissent aisément de la RTT, je les proclame bienheureux parce qu’ils ont le temps de penser à eux. Mais là aussi, pour ne pas tourner en rond, pour ne pas s’ennuyer, ou se distraire bêtement, superficiellement, il faut de l’énergie afin de capter les enseignements de l’Esprit Saint.
Les capter et les transmettre.
Prophètes agissant, notre parole indique clairement que l'Esprit n'est pas éteint. Dieu parle par nous tous, baptisés, comme il a parlé en Jean-Baptiste. Nous proclamons, nous aussi, l’Evangile. Non comme à des gens qui accomplissent fidèlement la Loi, et qui se tiennent à l'abri des pécheurs - telle est la tendance de toute secte religieuse, Qumrân, par exemple, où Jean semble avoir séjourné, - mais, à lui suite de Jésus, nous nous adressons à tous, à nos enfants en premier, pour qu’ils acceptent de se rassembler avec toutes les foules.
A la suite de Jean, de Jésus, nous les appelons à la conversion, c'est-à-dire à « un retournement radical » de leur esprit et de leur cœur afin d'accueillir Dieu. Du reste, nous nous appelons nous-mêmes à cette conversion. En fait, je ne fais que parler du rôle éducateur des parents qui, surtout avec la confrontation de l’adolescence, ont bien conscience d’être celui et celle qui parlent dans le désert. Pour donner une parole sur de Dieu et de Dieu, il faut être soi-même convaincu de la validité et de l’efficacité de cette Parole.
Imitons le Baptiste.
N’est-il pas celui qui ouvre à lui-même le chemin par lequel il reconnaîtra Jésus ? Voyons ce qu’une résistance à l’enrichissement matériel apporte de bonheur à la vie de l’esprit, à l’amour. Par sa vie de dépouillement fait de sobriété dans l'habillement et la nourriture (v. 6), par son humilité, Jean, le Baptiste, a préparé le chemin au Seigneur. Et quand Jésus vient, cet homme du désert, se fait alors plus petit que l'esclave : Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales (v. 7). Il s’efface pour que le Maître Jésus prenne toute la place. Agissons ainsi.
Le désert, lieu de dépouillement et de vérité, doit trouver à se loger dans notre vie pour que, par un long cheminement de conversion des sentiments, des dispositions et des attitudes, nous devenions d’authentiques éducateurs qui conduisent au Christ.
Autrement dit, et ce sera la conclusion, les chrétiens et chrétiennes du 21e siècle ne peuvent échapper à la nécessité d'un retournement de leurs mentalités.
Pour preuves, regardons les lumières du 8 décembre. La Ville de Lyon a bien ficelé le paquet des prouesses techniques. Ce serait triste de ne pas reconnaître l’embellissement de la cité sous le flot de lumières. Mais cette surabondance ne cache-t-elle pas la beauté d’une petite flamme vacillante, un lumignon qui révèle l’âme ?
Le souffle vivifiant et créateur de l'Esprit que le Seigneur Jésus nous a laissé est là pour nous assurer le passage du découragement et de la lassitude à l'espérance.