Au quotidien, nous entendons des projets qui sont inapplicables dans le droit actuel. Notre attachement au Christ nous impose de ne pas les soutenir
« C’est une engeance de rebelles ! Qu’ils sachent qu’il y a un prophète au milieu d’eux ! » (Ez 2, 2-5)
Nos yeux, levés vers le Seigneur, attendent sa pitié. (cf. Ps 122, 2)
« Je mettrai ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure » (2 Co 12,7-10)
« Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6)
Jésus, parcourant les villages d’alentour, enseigne.
Imaginons qu’il soit venu à notre porte pour nous adresser la parole. Qu’aurait-il envie de nous dire ? Je l’entends nous parler du récit de la création. Au début du monde, une fois que l’humain fut bien installé dans une terre fertile, il y eut un meurtre.
« Caïn dit à son frère Abel : “Sortons dans les champs.” Et, quand ils furent dans la campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua ».
Gn 4,8
Dans les derniers chapitre du livre de la Genèse, nous voyons Joseph -que ses frères avaient voulu supprimer - leur pardonner. La Bible écrit :
« … Mais Joseph leur répondit : “Soyez sans crainte ! Vais-je prendre la place de Dieu ?” » Je ne vous rendrai pas le mal que vous m’avez fait.
Gn 50,19
Les frères ennemis demandèrent à Joseph : " De grâce, pardonne à tes frères leur crime et leur péché. Oui, nous t’avons fait du mal, mais toi, maintenant, pardonne donc le crime des serviteurs du Dieu de ton père ! " En entendant ce message, Joseph pleura. Gn 50,17
Le récit de la Création se termine par une leçon de fraternité. Et, j’ose appliquer ce message à ce que, présentement, nous vivons. Oui, nous le savons : « Empêcher les étrangers d’accéder aux emplois, aux logements, aux prestations sociales est la clé de voûte de la politique de ceux qui cherchent à discriminer les immigrés pour les pousser à quitter la France. » (Voir l’Humanité). Et je pourrais citer de nombreuses autres pages des journaux sur d’autres sujets.
Au quotidien, nous entendons des projets qui sont inapplicables dans le droit actuel. Notre attachement au Christ nous impose de ne pas les soutenir.
L’Esprit dit :
« Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi.
ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux ».
Ez 2,2…
Jésus est ce prophète. Écoutons-le et mettons sa parole en pratique.
Regardons l’Évangile.
Nous sommes à la fin de la vie cachée de Jésus à Nazareth, le lieu de son existence depuis sa naissance. Il est reconnu pour sa compétence d’orateur et de rabbin, un Maître à qui l’on demande un enseignement dans la synagogue. Et il ne fait pas que parler. Il agit. Il fait le bien autour de lui. Il soigne. Il guérit.
Alors, des gens qui lui sont proches vont s’indigner qu’un fils du village puisse devenir un personnage public. On ne veut pas qu’un enfant de chez nous attire le regard de tous. Et même les gens de sa parenté vont dire : il a perdu la tête. (Mc 3,21). Ce Jésus est inaudible, incrédule, méprisable ; il en fait trop.
« Celui qui dit la vérité doit être exécuté ». Guy Béart
Je souligne donc que Jésus n’est pas hors sol. Il est bien inséré dans une patrie et pourtant, il est méconnu, incompris et devient une occasion de chute. On l’admire - guérisons, miracles, autorité de sa parole - mais on refuse sa présence chez nous car cela perturbe la tranquillité du quartier.
Dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »
Lc 4, 28-30
Prophète Jésus exprime la fraternité universelle. Il enseigne, étant aux « affaires de son Père » que la Terre qui est donnée à toutes et tous doit être protégée, partagée équitablement. Elle n’est pas la propriété de quelques capitaux, de quelques nations puissantes ou multinationales influentes.
Dans cette ligne, l’Église qui marche en suivant les pas du Fils de Dieu, Jésus le Ressuscité, prophétise une humanité fraternelle. Une vision universelle sans frontière comme le dit l’apôtre Paul :
« Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus ».
Gal. 3.28
La visée du récit de la création est atteinte. Une humanité homicide (Caïn) laisse la place à une humanité fraternelle (Joseph) obtenue en Christ. Membres de l’Église, disciples du Christ, nous travaillons à obtenir ces modes de vie que notre prière alimente.