Dans la recherche d’unité, il importe de ne pas oublier l’importance de la Réforme. Il y a le devoir de réformer ce qui s’oppose à l’Évangile

Publié le par Michel Durand

Dans la recherche d’unité, il importe de ne pas oublier l’importance de la Réforme. Il y a le devoir de réformer ce qui s’oppose à l’Évangile

Source de l'illustration 

 

Cette page est à situer dans la ligne des lectures de Christoph Theobald. Voir par exemple ici. 

Et ici pour voir l'étude du chapitre XVIII.

Je peux dire que j’aborde pour la première fois cette question de l’unité des Églises. La démarche proposée par Christoph Theobald invite à regarder cette questions dans l’histoire.

Par ailleurs, comme nous lisons actuellement de nombreuses études sur la synodalité je suis invité à aborder l’unité des Églises dans le climat de la pensée synodale. Marcher ensemble invite à une réflexion circulaire. On parle entre nous de ce qui est à faire, de la direction à prendre.

Ce mode de gouvernance est entièrement différent de ce que nous connaissons actuellement en Église qui est un mode pyramidale. Dans la prise de décision circulaire qui part de la base, les plus petits, les ignorants, les pauvres peuvent être consultés. Dans le mode pyramidale, l’attention aux pauvres ne sera que caritative (humanitaire) dans le sens de la condescendance. Du haut de la pyramide, possédant la vérité, on se penche vers…

Ch Theobald invite donc à aborder l’unité des Chrétiens, des Églises avec une marche ensemble, dialogue circulaire invité à remonter vers celles et ceux qui furent comme responsable, surveillants (évêques), ministres, diacres, prêtres.

Et, agitant ainsi nous entrons dans la dynamique du nouveau testament.

Les apôtres, propulsés par la résurrection du Christ, fondent des Églises. Les membres assidus de ces communautés élisent pour la vie quotidienne, ordinaire de ces Assemblées, des anciens, des surveillants, presbytes, épiscopes. Chaque Assemblée (Église) a le soucis de garder des liens avec les autres communautés nouvelles. Des lettres sont écrites par les fondateurs et on se les communiquent.

Ce mode circulaire ascendant dura jusqu’au IVe siècle, fin du IVe et Ve siècle. L’an 313 marque le changement. L’« Édit de Milan » est une appellation impropre par laquelle on désigne une lettre de 313 de l’empereur romain Licinius (308 – 324), qui règne alors sur la partie orientale de l’Empire (Constantin régnant alors sur la partie occidentale, avant d’unifier les deux parties en 324), dans laquelle il ordonne la fin des persécutions contre les chrétiens et permet à chacun de suivre le culte de son choix. L’édit de Milan renvoie à un fait : la religion des chrétiens est désormais licite dans l’Empire.

Cette reconnaissance des chrétiens va faire en sorte qu’ils vont s’organiser selon le droit romain. Notons bien que les communautés chrétiennes, clandestines de la ville de Rome, par exemple, ont toujours respecter le droit en vigueur dans le lieu où ils se sont implantés. Voir : Dans la ville de Rome, titulus désigne le nom donné à un bâtiment privé transformé en lieux de culte paléochrétien - également appelés ecclesiae domus - d'après le nom du propriétaire du lot ou de l'immeuble assigné à cet usage, nom qui sera progressivement remplacé par des noms de saints ou d'évêques romains. Ces lieux de cultes domestiques apparaissent déjà à partir du IIIe siècle, puis plus nettement associés à la fin des persécutions, aux premières églises et basiliques chrétiennes. Les actes du synode romain de 499 mentionnent 25 tituli correspondant à des districts de Rome, établissant ainsi un découpage administratif de l'Église romaine. Exemple Titulus Clementis (Propriété de Saint Clément).

En cette période, les évêques sont élus par les membres de la communauté.

Le mode de gouvernement des Églises s’imprégna progressivement des habitudes des empereurs. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les mosaïques à Ravenne. Par exemple celles de Saint Vital où les vêtement des ministres sont ceux de la cour impériale.

 

La gouvernance des Églises, de l’Église devient pyramidale. Il y a deux blocs distincts à cause des cultures différentes : l’Orient et l’Occident. C’est l’empereur qui convoque les conciles.

Ce mode pyramidale se renforça avec la mainmise de Charlemagne sur l’Occident qui s’entoure de moines pour l’éducation du peuple. Il y a unification des Églises latines autour de Charlemagne à Aix-La-Chapelle. Les Églises orientales, puis grecques ne connaissent pas cette unification sous un seul droit impérial. Gouvernance pyramidale qui se développa pendant tout le Moyen-Âge et après. Concile de Trente, autour de la Somme de Saint-Thomas, Vatican I.

Vatican II sera la porte qui ouvre vers plus de synodalité. L’Évangile est désormais, physiquement, au centre du Concile.

Et l’unité des chrétiens, des Églises ?

Si nous en restons à ce schéma pyramidale, il ne peut y avoir d’unité possible. La vérité étant tenue au sommet de la hiérarchie, ce qui se passe à la base ne peut que se soumettre à l’autorité suprême. Un dialogue circulaire émanant de ce qui dit parmi les fidèles pourra au contraire engendrer une unanime adhésion. Pour répondre à cette question, il faut être …

… À l’écoute de 8 points essentiels  [je suit désormais le ch XIX de Theobald]

1/ Vérité fondamentale : l’Ecriture Sainte, le Credo

2/ Principe réaliste de la foi :  - dans son Église, ne pas rejeter ce qui est professé comme dogme dans une autre église, - ne pas exiger dans une église particulière, la confession d'un dogme d'une autre Église.

3/ Une Église de Jésus-Christ formée d’Églises qui s’unissent. Églises particulières, régionales, marquée par une culture propre.

4/ légitimité du ministère de Pierre (pape) –Rome = garant concret de l'unité de l’Église.

Un pape qui reconnaît l'autonomie des Églises particulières, décision ex Cathédra du pape en accord avec l’épiscopat catholique. Concile synode —— > Vatican II

5/ Il y a un évêque à la tête des Églises ; avec ==/== modes d’élection. Pas seulement nomination par les pape.

6/ en tout domaine, mutuels échanges , fraternels, réciprocité des influences

7/ par rapport aux ministères : —- >. ordination par la prière et l'imposition des mains dans toutes les églises particulières

8/ communion de chair et d’autel

 

La situation dans laquelle nous vivons

Nous devons noter qu’il y a

- Un athéisme mondiale et militant

- Un relativisme sceptique - le christianisme a perdu toute évidence ans la post modernité

- Avant, on avait un même matériel spirituel compris par tous malgré les divergences d’opinions.

- Actuellement, —— >  cultures hors chrétienté ; cultures diverses

On ne maitrise plus l’ensemble des savoirs humains. Le savoir universel est mort. On recourt à l’I.A. ; on fait confiance à d’autres.

Cela donne un pluralisme non transparent. L’individu est dépassé ; doit faire confiance à un autre.

Affaiblissement de l’accord sur une même question concernant les conditions matérielles et les besoins.

Cela donne une théologie non approfondie, superficielle. On ne peut dire avec certitude si l’on a compris la théologie de l’autre. Trop de différence ; trop d’incompréhension du l’engage de l’autre… d’où les nombreuses difficultés dans les relations œcuméniques.

Personnellement, je vois dans cette difficulté théologique de compréhension la cause du poids actuel des études canoniques. On veut enfermer les vérités révélées des des articles de Loi. C’est le propre de la figure de l’Église romaine différente des Églises évangéliques. Débat culturel.

Comment les Églises se situent-elles en ultra modernité ? Il faut voir les résistances à Rome vis-à-vis de la société post industrielle. Il faudrait regarder les actuelles conditions culturelles irréversibles.

Cela débouche sur la tendance identitaire.

 

Ce que nous devrions vivre avec le pluralisme des convictions de nos société post modernes

  • avoir le courage de mettre en second plan des considérations importantes

- ce qui emplie un double renoncement

   Renoncement de proscrire un énoncé qui dans une autre Église est un dogme obligatoire

Renoncement d’obliger une Église particulière de confesser un dogme d’une autre Église particulière

En effet, chaque Église a sa propre hiérarchie des vérités objectives et subjectives.

Nous pouvons, ici, analyser le regard que l’on a quand il est question d’admettre une personne au baptême, communion. Va-t-elle entrer dans les clous de l’Église catholique ?

Pa rapport à l’expression de la foi, tout en visant la quête de vérité, il importe de tenir compte de toute forme de probabilisme culturel et de pragmatisme. On n’a pas la foi, parfaite, on ne fait que tendre vers une unité de foi.

L’unité pure entre chrétiens n’est pas possible. En ce sens, il n’y pas d’œcuméniste qui serait un retour à l’Église mère.

Nous voyons un pluralisme légitime reconnu à l’ensemble des Églises séparées, aux Églises orientales, orthodoxes, aux Églises de la Réforme, et issues de la Réforme.

C’est une cohabitation historique de différentes Églises  sur un même territoire, avec la reconnaissance ministère pétrinien comme garant de l’unité de l’Église. La reconnaissance du ministère de Pierre va avec l’obligation pour Pierre de respecter l’autonomie des Églises.

 

Comment rendre visible cette unité ?

L’unité de l’Église est différente d’un COE, conseil œcuménique des Églises

Les diverses Églises ne peuvent être récupérées par l’Église romaine

Cette unité visible ne sera ni un retour à Rome, ni une simple fédération œcuménique.

 

Toujours voir l’importance de l’appel à se réformer selon l’ Évangile.
Dans la recherche de l’unité, il importe de ne pas oublier l’importance de la Réforme. Il y a le devoir, pour chaque Église de réformer ce qui s’oppose à l’Évangile. Et doit être maintenu entre les communautés, l’échange fraternelle.

 

Il faut se réveiller pour un dialogue œcuménique.

À l’appel du Christ, se réveiller pour un dialogue œcuménique fraternel

Jean 17 18 De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.

19 Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.

20 Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.

21 Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :

23 moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

En l’absence de visions globales, dece qui a été réussi en matière œcuménique depuis Vatican II, il importe de remettre l’appel du Christ au centre. Nous sommes invité à accepter un véritable modèle d’unité, modèle large qui parte de la base des fidèles.

Cela se fera dans l’acception de tenir compte des trois pôles :

1/ signe des temps

2/ conception de l’unité da la foi en sa visibilité ecclésiale

3/ respect de l’altérité des traditions existantes.

Tout cela s’accomplira dans une marche ensemble, synodale et non pyramidale, contraignante.

 

Lire le PDF de ce chapitre XIX de "Le courage de penser l'avenir"

Christoph Theobald, Le courage de penser l'avenir, ch. XIX

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