Mettre en pratique la Parole entendue ! Être vraiment catholiques (réellement universels) c’est être frères, sœurs à la suite d’un même Père
Tous deux ne feront plus qu’un (Gn 2, 18-24)
Que le Seigneur nous bénisse tous les jours de notre vie ! (cf. Ps 127)
Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés doivent tous avoir même origine (He 2, 9-11)
Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! (Mc 10, 2-16)
Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères. (Heb 2,11)
Pour cette homélie, je regarde la seconde lecture. Certes, je dois l’avouer, l’évangile selon Marc, chapitre 10, 2 à 12, m’a peu inspiré. Par ailleurs, attentifs à toutes les guerres et situations de conflit de par le monde, je me sens plus à l’aise avec ce passage de la lettre aux Hébreux (deuxième lecture). Chrétiens, que devons-nous faire pour, à la suite du Christ, conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire, la gloire dans la présence de tous et de toutes auprès de Dieu. Le paradis qui est le « lieu de séjour où, dans les différentes traditions, les âmes se retrouvent après la mort ». Et, nous, disciples du Christ, chrétiens, nous ne parlons pas seulement des âmes aussi de la résurrection des corps.
« Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis. […] De même, en effet, que tous meurent en Adam, ainsi tous revivront dans le Christ » (1 Co 15, 20-22).
Croyant en cet inimaginable résurrection, que devons-nous faire ?
Mettre en pratique la Parole entendue. Être vraiment catholiques, c’est-à-dire réellement universels ; être frères/sœurs à la suite d’un même Père. Pour concrétiser ma pensée, j’ose rendre compte d’une conversation que j’ai eu récemment avec une dame, née en France, d’origine algérienne. Cette dame, dans son enfance, avec sa mère, a été entourée d’amitié, de soutiens concrets par des religieuses. Devenue adulte elle s’est concrètement tournée vers Marie, Myriam. La mère de Jésus est importante dans l’islam comme dans la religion catholique. Puis cette dame a demandé le baptême chrétien en prenant le nom de Myriam. Aujourd’hui, elle est très active dans la paroisse de son choix. Mais elle me dit ne pas sentir une vraie fraternité avec les autres bénévoles de la paroisse. On lui rappelle son origine algérienne musulmane. Elle me parle de racisme. Souvent, à cause de ce qu’elle entend, elle n’est pas à l'aise. Cela m’invite à réfléchir sur les vrais chrétiens de souche (ceux qui se pensent tels) et les autres. Je lis, relis dans le quotidien La Croix : selon une étude Ifop, les catholiques pratiquants ont voté à 42 % pour des listes situées à l’extrême droite lors des élections européennes, dimanche 9 juin 2024.
Que devons-nous faire pour mettre en pratique la Parole d’amour que nous annonce Jésus-Christ ?
Je reçois alors dans ma boite courriel la « Lettre pastorale de Mgr Olivier de Germay aux pasteurs, aux acteurs pastoraux et à tous les fidèles du diocèse de Lyon ». Elle m’aide à répondre à la questionne de base pour tout chrétien, disciple du Christ. Je nous invite à la lire et relire, seul et en petit groupe d’approfondissement. Je cite ce passage.
Nous avons besoin aujourd’hui de mettre en place des Fraternités, et plus précisément des Fraternités missionnaires.
En dehors de la messe dominicale, il existe déjà bien d’autres lieux d’Église (la famille, les mouvements, les aumôneries, les groupes de prière, les « maisonnées », les équipes paroissiales, les services diocésains, etc.). Mais précisément toutes ces réalités doivent s’inspirer de la logique des Fraternités missionnaires.
À la suite des orientations que j’ai publiées l’an dernier (toujours Olivier de Germay) sur l’initiation chrétienne des adultes, de nombreuses paroisses ont mis en place des Fraternités catéchuménales. Je souhaite vous encourager à grandir dans cette conviction que les Fraternités sont indispensables, non seulement dans le cadre du catéchuménat, mais dans toute vie paroissiale, et même dans toute structure ecclésiale. Fin de citation.
Chrétiens missionnaires nous ne vivons pas seulement à l’intérieur de la communauté, de l’Église. Oliver de Germay le souligne :
Aujourd’hui de nombreuses personnes constatent une sorte de dichotomie entre leur foi et leur vie quotidienne. La Fraternité est un lieu où l’on peut échanger sur la façon de mettre la Parole en pratique dans le concret de sa vie, qu’il s’agisse de la vie familiale, professionnelle, du service des pauvres, ou des grands débats éthiques actuels. La Fraternité est également un lieu où l’on apprend à discerner ce que le Seigneur attend de nous, et à vivre sous la conduite de l’Esprit Saint. On prend aussi de plus en plus conscience depuis quelques années que tout fidèle doit être capable de rendre compte de son espérance, de témoigner de la présence du Christ dans sa vie. La Fraternité est un lieu où l’on apprend à mettre des mots sur sa foi, à répondre à la question de Jésus : pour vous qui suis-je ? » C’est un lieu où l’on apprend à repérer la présence du Christ dans sa vie, à lire les signes des temps, à discerner comment l’Esprit Saint agit dans nos vies. La Fraternité permet ainsi de faire grandir en nous le désir missionnaire et d’apprendre à dépasser nos peurs pour être capables de dire les merveilles de Dieu pour nous. Bref, la Fraternité encourage chacun de ses membres à être missionnaire là où il vit, et à expérimenter combien témoigner de sa foi rend profondément heureux !
Je conclue. Nous voilà sanctifiés par le Christ. Nous avons tous même origine, Dieu Père. Alors, nous sommes vraiment des frères et des sœurs quelque soit l’origine de notre naissance.