Lire cette page d’évangile invite à regarder avec précision comment nous nous comportons avec notre argent, notre héritage, nos biens
Avec sa farine la veuve fit une petite galette et l’apporta à Elie. 1Roi 17, 10-16
Chante ô mon âme, la louange du Seigneur. PSAUME 145 (146)
Le Christ s’est offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude. DEUXIEME LECTURE - Hébreux 9, 24-28
Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. EVANGILE - Marc 12, 38-44
Tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence.
Je me sens invité, à la suite de cet Évangile, à parler de pauvreté, à évoquer l’appel évangélique à la pauvreté. Je souhaite en parler en m’interrogeant sur l’usage que je fais, que nous faisons de l’argent dont nous disposons.
Plus nous sommes âgés et surtout si nous avons l’habitude de répondre aux demandes d’argent - par exemple celles du secours catholique ; je cite : « La générosité des donateurs est essentielle pour que le Secours Catholique poursuive ses actions de lutte contre la précarité en France, près de chez vous, et dans le monde ». Plus nous avons donnés, plus nous sommes sollicités pour donner. Or, j’ai observé que recevoir ces lettres m’indisposait profondément. Donner ! Toujours donner. L’invitation à calculer la réduction d’impôt - si vous donnez 100 €, votre don sera de 25 € après déduction fiscale - ne change rien à mon énervement.
Quel usage, personnellement, ecclésialement, faisons-nous de notre argent ?
La question est d’actualité dans notre Église où des bâtiments sont vides, inemployées ou peu utilisés. J’ai vu des locaux paroissiaux loués à des commerces au moment où le prix du mètre carré était favorable à l’économie diocésaine ou paroissiale. D’où mon interrogation : Pour faire face à ses dépenses quotidiennes, l’Église, les services économiques, ne doivent-ils entreprendre que des actions qui rapportent de l’argent ?
Mais il y a aussi les questions liées à l’écologie, à la sauvegarde du climat. Nous en avons parlé avec, par exemple, l’invitation à vivre, un samedi après-midi, la fresque du climat.
Et il convient de parler de sobriété, de pauvreté en regardant l’usage que l’on fait personnellement de ses ressources personnelles. Là encore, j’invoquerai l’importance de la révision de vie pratiquée dans les Mouvements d’Action Catholique.
Les élections vécues aux États Unis nous invitent à réfléchir sur le type de société que nous soutenons. Voulons-nous une vie qui ne soit qu’une course à toujours plus de croissance ? Mais, peut-être, notre revenu mensuel ne nous permet pas de vivre dignement ? Comment recevoir l’appel évangélique à une pauvreté volontaire, une vie simple, mondialement solidaire ?
Tout cela nous incite donc à être très attentif à l’Évangile de ce jour. Pouvons-nous l’entendre avec les oreilles de François d’Assise ?
Dans cet évangile nous avons deux paragraphes. Dans le premier, Jésus enseigne. Dans le deuxième, il observe le comportement des fidèles religieux face à la salle du trésor.
Dans son enseignement, Jésus disait aux foules…
Jésus veut parler :
- de l’attitude religieuse ostentatoire des gens de pouvoir, « méfiez-vous des scribes ».
- et de l’humble don d’une pauvre veuve, « cette pauvre veuve… a tout donné ».
Ces deux passages sont liés entre eux par le constat que les dignitaires religieux peuvent abuser des pauvres - « Ils dévorent les biens des veuves » - alors qu’une pauvre veuve donne tout ce qu’elle a. Tel est le récit de la première lecture : le don total du pauvre.
« Je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons, et puis nous mourrons. » Élie dit : « n’ai pas peur ; cuis-moi un petit pain et ensuite tu auras à manger, toi et ton fils ». Et la femme fit ainsi, se confiant en la Providence divine représentée en Élie.
Le Maître mot de l’attachement à Dieu est : « confiance ».
Donner de son essentiel ne peut que maintenir dans la bienveillance divine.
Confiance, dit le Seigneur. Confiance et entraide, même quand cela semble impossible. Comme pour la veuve de Sarepta, le Seigneur pourvoira à l’avenir.