Avec le père Antoine Chevrier, fondateur du Prado, en suivant le “chemin de croix” vers la 15ème station dans l’espérance de la résurrection
Dans la tradition chrétienne catholique, il y a « les chemins de croix ». Celui que l’on voit à la chapelle du Prado à Lyon en donne un bel exemple. Ainsi, en temps de Carême, les personnes qui prient régulièrement le Rosaire chaque vendredi, en suivent le parcours. La prière et la méditation devant les souffrances subies par Jésus ouvrent la porte de la résurrection. Ce sera la 15ème station, avec Marie, dans l'espérance de la résurrection.
Cette ultime station évoque le moment où Marie, la mère de Jésus, est remplie d'espoir face à la promesse de la résurrection de son fils. Elle symbolise la foi et l'espérance qui émergent même dans les moments les plus sombres. La lumière de la résurrection souligne que la Passion et la mort de Jésus ne sont pas la fin, mais ouvrent la voie à la vie nouvelle et à la joie de la résurrection, célébrée à Pâques.
Ainsi dans nos vies. Aux moments les plus sombres demeurent, malgré tout, l’espérance. C’est ce que je ressens dans les méditations d’Antoine Chevrier écrites devant les chemins de croix. En ce sens, je trouve opportun de donner à lire cette page d’Yves Musset extraite de son livre Le Christ du Père Chevrier*.
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Parmi les chemins de la croix que le P. Chevrier nous a laissés, il en existe plusieurs qui sont pareillement des chemins de croix de la pénitence. En effet, selon lui, « Jésus-Christ, dans le chemin de la croix, est le modèle des vrais pénitents ». « Dans les deux premières stations, explique-t-il, nous trouvons les deux grandes lois que Dieu a portées contre l'homme après son péché : la mort et la souffrance, lois qu'il faut accepter et subir bon gré malgré. Les trois chutes de Notre-Seigneur nous représentent les chutes que nous faisons nous-mêmes dans cette voie, nos faiblesses, nos difficultés, les chutes que nous faisons au commencement, au milieu et à la fin. Malgré ces chutes, il faut se relever et prendre courage ».
Les quatrième, cinquième et sixième stations montrent les secours que Dieu accorde à ceux qui marchent dans cette voie avec foi et humilité. « La sainte Vierge » d'abord, qui est « le premier secours qui nous est donné dans le chemin difficile de la pénitence », puisque Jésus, selon la tradition, l'a rencontrée sur le chemin du Calvaire et que ce fut « la première promesse que Dieu fit à Eve » après la faute : une femme écrasera la tête du serpent ; Marie est « le refuge des pécheurs et le secours des chrétiens ». La vision de Simon de Cyrène aidant Jésus à porter sa croix nous apprend que « le second secours » dont nous avons besoin dans le dur chemin de la vie est celui d'un compagnon de voyage : « C'est un ami, un frère, un époux pour son épouse, une épouse pour son époux, une mère pour son enfant, un enfant pour sa mère, un fils pour son père ». « Secourons-nous mutuellement dans nos peines, commente le P. Chevrier, portons la croix les uns des autres: c'est la loi de la charité, nous sommes tous frères ». La scène de Véronique essuyant le visage de Jésus évoque « le troisième secours » que Dieu nous donne : celui de « la religion », qui se traduit dans le dévouement de « la sœur de charité », du prêtre, de « l'âme pieuse qui va au-devant du malheureux et du pauvre ».
« Grande leçon pour nous, prêtres, frères, sœurs, religieux, ajoute le P. Chevrier : nous sommes pour consoler les malheureux. C'est là notre devoir, d'aller sur le chemin de la souffrance et de porter avec nous le voile qui essuie les plaies, le pain qui fortifie, le vin qui console, l'huile de la consolation. Tous ceux qui ont la foi et qui se sont retirés du monde pour aimer Dieu davantage, doivent secourir les malheureux, les pécheurs, les affligés. Faisons-nous bien notre devoir ? Jésus donne à ceux-ci son portrait, parce que nous devons retracer Jésus dans le monde, nous devons porter Jésus avec nous ».
Les huitième, dixième, onzième et douzième stations nous enseignent les « actes » qui sont exigés de celui qui veut être un « véritable pénitent » : celui-ci ne se contente pas de s'apitoyer sur le sort des autres ou de gémir sur les souffrances de Jésus-Christ ; il comprend qu'il lui faut pleurer ses propres péchés, se détacher de ses biens en attendant l'heure où il lui faudra « tout quitter », apprendre à faire le sacrifice de son corps afin de pouvoir « mourir comme Jésus Notre-Seigneur ». Quant aux treizième et quatorzième stations, elles sont à méditer comme nous montrant la destinée de notre âme et de notre corps après la mort.
Les mystères glorieux du Rosaire honorent « Jésus glorifié » et nous invitent à méditer ce que sera « notre vie future ». Nous y demandons la grâce d'une foi vive en la résurrection, la crainte du jugement du Christ lors de sa venue, le don de l'Esprit Saint qui fait de nous des hommes nouveaux destinés à la vie éternelle et au « bonheur le plus parfait en la compagnie de Jésus ».
À la suite de cette lecture du livre d’Yves Musset, je pense à l’importance, au bénéfice de prier le Rosaire. Voir le livret : Le ROSAIRE, textes du PÉRE CHEVRIER; Institut de Prado, septembre 2001.
Michel Durand, comité de rédaction