Que les plus éloignés de l’Église se retrouvent à la table eucharistique !

Publié le par Michel Durand

Cet article fut écrit il y a plusieurs mois. Peut-être l'ai-je déjà publié ?

Je le retrouve ce soir, alors que je  prépare la journée paroissiale de demain.

 

L’article de Robert Daviaud dans la ligne du 150e anniversaire de la fondation du Prado : « La fondation apostolique du Prado », « rappelle combien la grâce accordée au Père Chevrier fut une grâce missionnaire pour le bien des pauvres » (Prêtres du Prado, Nº 108, avril 2011, p.39).

Comme au Prado on risque de voir des pauvres plus qu’il n’y en a, je préfère employer le mot « homme », « femme » y étant incluse. Le Verbe devient chair pour le bien de l’homme. Mais, il faut reconnaître que dans toute l’humanité, il y a un très grand nombre d’économiquement pauvre, d’affectivement pauvre, d’humainement pauvre. La plus grande pauvreté du reste, n’est-elle pas celle qui résulte d’une grande fragilité psychologique, intellectuelle, affective ? Les blessés de la vie, les marginalisés de la Société sont ceux et celles auprès de qui Jésus le Christ se rend spontanément présent. Qu’ils soient responsables ou nom de leur situation, le Verbe Divin est là, près d’eux.jesus-samarie-4.jpg

évangéliaire d'Egbert de Trèves, IXe s. Jésus rencontre la Samaritaine

 

Le prêtre, par son ministère reçu du Christ et de l’Église, dans l’Esprit Saint, représente « sacramentellement Jésus-Christ, l’envoyé du Père. Il rend visible la miséricorde divine. Il s’approche au plus près des déboussolés rencontrés, des souffrants et des défavorisés d’aujourd’hui. Il ose se compromettre avec ceux et celles qui marchent en dehors des clous de la morale catholique (chrétienne) afin de regarder avec empathie, « les pauvres réels avec les yeux du Père », et de « contribuer dans chacune de nos Églises diocésaines à ce qu’ils puissent  se relever et retrouver leur dignité », écrit Robert Daviaud.  

En fait, l’insistance avec laquelle le Prado parle des « plus pauvres » est une garantie tout élémentaire. En effet, n’est-ce pas quand les plus éloignés de l’Église se retrouvent à la table eucharistique que l’on a l’assurance que toute personne est effectivement invitée au Royaume ? Ces gens, quelle que soit leur place et originalité dans la société, se sachant regardés et aimés avec les yeux du Père tel que le Christ nous le montre revêtiront eux-mêmes, à leur façon, le vêtement blanc qui donne accès à la table du Seigneur. Leur conversion passe au travers de la certitude d’être aimé, reconnu, respecté, attendu. Il me semble que les apéritifs que nous vivons sur la voie publique (le parvis de l’église) après chaque eucharistie dominicale jouent de plus en plus ce rôle sacramental. Il est signe du regard accueillant de Dieu sur l’humanité, regard porté par son Église réunie pour la prière.

Il serait du reste possible de dresser ici même la liste de toutes les activités ouvertes au grand nombre que « l’outil Polycarpe » rend possible tant par la  nature de ses bâtiments, que par son implantation dans un quartier hautement spécifique vue le nombre des théâtres, des galeries, d’associations aux services des diverses marginalités et souffrances. L’apéro du dimanche tient lieu de parabole de tout ce qui existe à l’initiative des baptisés du Christ. Qu’il n’y ait pas suffisamment de demandes spécifiquement catholiques ne peut être le critère exclusif de la vie paroissiale, de son maintien ou de sa suppression. N’est-ce pas, au contraire, une grâce, un appel à soutenir les innovations missionnaires portées entre autres par divers regroupements ou associations : expositions d’art plastique, théâtre, conférences, débat, concert, soutien aux migrants (théâtre de lune, Confluences, festival d’orgue, toi d’écoute, plein jeu (orgue), chrétiens et pic de pétrole, cercle de silence, apprendre et comprendre, bon pasteur…

Le numéro 25 des Constitutions de l’Association des Prêtres du Prado indique que

le Prado n’a pas de méthode d’apostolat qui lui soit propre. Elle a par contre une orientation apostolique caractéristique que les évêques ne peuvent ignorer.

Il y est écrit :

Nous sommes appelés à évangéliser, les pauvres, les pécheurs, les ignorants (les « hors clous ») en nous faisant les disciples de Jésus Christ et en travaillant à devenir semblables à eux (mis à part le péché). C’est là notre manière de collaborer à la charge pastorale de nos évêques.

Et au numéro 18 de ces mêmes Constitutions :

L’Association des Prêtres du Prado doit aussi, en tant qu’institution, chercher à proposer des initiatives missionnaires en fonction des besoins (des attentes et espérances) des pauvres (ignorants, pécheurs, « hors clous ») afin que le peuple de Dieu vive davantage l’amour préférentiel du Christ pour eux.

C’est en ce sens, me semble-t-il, que les initiatives prises dans le contexte des pentes de la Croix-Rousse  sont missionnaires.

Bénéficiant de « l’outil Confluences-Saint-Polycarpe » avantageusement développé à la suite de « l’Outil Confluences-Saint-Jean », l’orientation apostolique qui s’est développée grâce aux appels et compétences de plusieurs paroissiens et de membres de l’Association Confluences, expriment, selon le charisme propre au Prado, sans exclusive d’autres sensibilités apostoliques, la mission de notre diocèse et de toute l’Église.

Publié dans Eglise

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J
<br /> <br /> Petites Gens... aux ailes du temps ; si bien avec le Ciel...<br /> <br /> <br /> JM.<br /> <br /> <br /> <br />
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