désocialisation et resocialisation
Comme je l'ai indiqué précédemment, dans cette catégorie "anthropologie", je donne diverses réflexions sur le sens, ou non sens, du travail.
Textes qui me semblent d'une grande importance alors qu'on veut augmenter la durée du travail salarié tout en critiquant "mai 68".
Je poursuis la publication des textes qui résultent du colloque que nous avons tenu avec Confluences il y a au moins une dizaine d'année. Cette
semaine et la semaine prochaine la parole est donné à Georges Decourt, prêtre, socilogue, ayant travail à Economie et Humanisme.
2.3 Le temps de non-travail est un temps qui désocialise et resocialise
Ne pas travailler dans un emploi devient synonyme de ne rien faire, être inactif : ni travail, ni activité. A l’évidence les chômeurs ne vivent pas sur le même rythme que les employés. Beaucoup d’études ont montré les conséquences de l’absence de travail rémunéré sur la vie familiale (celle du couple, des relations parents/enfants), sur la vie de voisinage, sur celle de la cité ou de la nation. Plus de 12% de la population active en absence d’emploi vit de revenus de substitution payés par les autres qui font figure de chanceux.
Quand une société est structurée par le travail “posté” ou le travail rémunérateur, ne pas travailler quand on est en état de travailler, devient une source d’exclusion. La cohésion sociale est atteinte et pour survivre de nouvelles solidarités doivent se tisser en dehors de la communauté de travail : solidarités du groupe familial (intergénérations, grande famille), du quartier (par les institutions sociales). Des alternatives au travail-emploi typique sont inventées à la fois pour produire des revenus et pour donner un statut social : travail clandestin, troc (échanges de services, de produits...), contrats aidés (économie mixte)... Contrairement à ce que certains écrivent, ceux qui sont exclus de la société du travail ne sont pas forcément exclus de toute la société : il y a des micro-sociétés qui deviennent d’ailleurs de plus en plus importantes (des quartiers entiers avec près de 40 % de chômage). Ce n’est donc pas tant une fracture sociale avec une frontière tracée par l’embauche que nous vivons, mais une fragmentation sociale.
On essaie ici ou là de faire de la “mixité sociale” en pensant recoller les morceaux d’une société coupée en deux, mais quand on regarde de près ce qui est réalisé sous ce vocable de “ mixité sociale ”, très souvent il ne s’agit pas de recoller la fracture (entre les pauvres et les riches), mais de coller ensemble des éléments fragmentés de pauvreté (des chômeurs avec des smicards, des logements très sociaux avec des logements pour handicapés...), mais jamais de mélanger les 20 % de plus fortunés avec les 20 % de moins fortunés. D’ailleurs cela serait-il viable ? En fait, on organise la solidarité du pauvre avec le misérable, ou certaines classes moyennes avec les bénéficiaires du R.M.I.
Ne pas travailler dans un emploi devient synonyme de ne rien faire, être inactif : ni travail, ni activité. A l’évidence les chômeurs ne vivent pas sur le même rythme que les employés. Beaucoup d’études ont montré les conséquences de l’absence de travail rémunéré sur la vie familiale (celle du couple, des relations parents/enfants), sur la vie de voisinage, sur celle de la cité ou de la nation. Plus de 12% de la population active en absence d’emploi vit de revenus de substitution payés par les autres qui font figure de chanceux.
Quand une société est structurée par le travail “posté” ou le travail rémunérateur, ne pas travailler quand on est en état de travailler, devient une source d’exclusion. La cohésion sociale est atteinte et pour survivre de nouvelles solidarités doivent se tisser en dehors de la communauté de travail : solidarités du groupe familial (intergénérations, grande famille), du quartier (par les institutions sociales). Des alternatives au travail-emploi typique sont inventées à la fois pour produire des revenus et pour donner un statut social : travail clandestin, troc (échanges de services, de produits...), contrats aidés (économie mixte)... Contrairement à ce que certains écrivent, ceux qui sont exclus de la société du travail ne sont pas forcément exclus de toute la société : il y a des micro-sociétés qui deviennent d’ailleurs de plus en plus importantes (des quartiers entiers avec près de 40 % de chômage). Ce n’est donc pas tant une fracture sociale avec une frontière tracée par l’embauche que nous vivons, mais une fragmentation sociale.
On essaie ici ou là de faire de la “mixité sociale” en pensant recoller les morceaux d’une société coupée en deux, mais quand on regarde de près ce qui est réalisé sous ce vocable de “ mixité sociale ”, très souvent il ne s’agit pas de recoller la fracture (entre les pauvres et les riches), mais de coller ensemble des éléments fragmentés de pauvreté (des chômeurs avec des smicards, des logements très sociaux avec des logements pour handicapés...), mais jamais de mélanger les 20 % de plus fortunés avec les 20 % de moins fortunés. D’ailleurs cela serait-il viable ? En fait, on organise la solidarité du pauvre avec le misérable, ou certaines classes moyennes avec les bénéficiaires du R.M.I.