Isaïe et Jésus 6

Publié le par Michel Durand

La force de la Lumière

Isaïe informe Israël qu’il est urgent d’écouter ce que Dieu dit par les prophètes. Mais, le peuple incrédule demeure dans l’obscurité. Seul Isaïe et les siens mettent en pratique l’instruction reçue.Ils sont signe de la foi demandée. Les événements de son existence indiquent ce qui adviendra selon la volonté de Dieu. Celles et ceux qui demeurent éloignés du vrai Dieu ne connaîtront point d’aurore.
Isaïe 8,21-22
« On passe dans le pays, accablé, l'estomac vide.
Exaspéré par la faim, on en vient à maudire et son roi et son Dieu.
On se tourne vers le ciel, puis on regarde la terre, et l'on ne voit que détresse, obscurité, sombre oppression, nuit sans la moindre lueur ».

Comme ils maudissent Dieu et le roi, ils méritent la mort. Aucun avenir pour eux. Telle est la morale religieuse de l’époque tant du côté de Jérusalem que de l’empire assyrien.
Pourtant, le Seigneur ne peut laisser l’humanité à sa perte. Aux malédictions, suit la bénédiction.
Obscurité, angoisse, ténèbre n’affligeront bientôt plus le peuple qui connaîtra la lumière.
Isaïe 8,23
« Celui que cette nuit étreint ne peut s'en échapper.
Dans le temps passé, le Seigneur a déshonoré la région de Zabulon et celle de Neftali. Mais dans l'avenir, il mettra à l'honneur la route qui longe la mer, le pays à l'est du Jourdain et la Galilée, district des étrangers ».

Ces régions (Zabulon, Neftali : deux tribus israélites, installées à l'ouest du lac de Génésareth et du haut Jourdain) sont certainement celles d’Israël qui furent annexée à l’empire assyrien (734-732). Le Galilée en fait partie ainsi que le pays à l'est du Jourdain.
La route dont il est question passe par le nord de la Syrie et longe la mer jusqu’en Egypte. C’est la route la plus fréquentée de Palestine. L’Assyrie s’en assure le contrôle. De ces contrées, Galilée, le Christ viendra. Nous ne pouvons ne pas le remarquer : régions qui seront par la suite couronnées de gloire.

Is 9,1-6
« Le peuple qui marche dans la nuit voit une grande lumière.
Sur ceux qui vivent au pays des ténèbres, une lumière se met à luire. Seigneur, tu fais grandir la nation, tu rends sa joie immense. On se réjouit en ta présence comme on se réjouit à la moisson, comme on crie de joie en partageant le butin. Ainsi que tu le fis autrefois, quand tu mis les Madianites en déroute, tu brises aujourd'hui le joug de l'oppression qui pèse sur ton peuple, la barre qui écrase ses épaules, le gourdin dont on le frappe. Et toute botte ennemie martelant le sol, tout manteau roulé taché de sang s'enflamment et deviennent la proie du feu. Car un enfant nous est né, un fils nous est donné.
Dieu lui a confié l'autorité. On lui donne ces titres : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père pour toujours, Prince de la paix. Il doit étendre son autorité et assurer une paix sans fin. Il occupera le siège royal de David et régnera sur son empire, pour l'affermir et le maintenir en établissant le droit et l'ordre de Dieu, dès à présent et pour toujours. Voilà ce que fera le Seigneur de l'univers dans son ardent amour ».


Une grande lumière
Au contraste humiliation- honneur (Is 8,23), succède ici le contraste ténèbre-lumière. Les ténèbres sont symboles de malheur et plus particulièrement d’oppression, de captivité et de mort. La lumière est symbole de salut.
Le contraste obscurité-clarté évoque le lever du soleil auquel la mentalité du temps compare l’événement d’un roi. Voir, par exemple, l’apparition du pharaon qui est exprimé en Egypte par le hiéroglyphe qui représente le lever du soleil. L’apparition de la Gloire de Dieu est aussi comparée au lever du soleil dans un texte d’Isaïe.
Is 60,1-2
« Debout, Jérusalem, brille de mille feux, car la lumière se lève pour toi : la glorieuse présence du Seigneur t'éclaire comme le soleil levant. L'obscurité couvre la terre, la nuit enveloppe les peuples. Mais toi, le Seigneur t'éclaire comme le soleil qui se lève. Au-dessus de toi apparaît sa présence lumineuse. Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton lever ».


Regardons les correspondances en Luc. Je ne cite pas tout le chapitre, mais il est bon de s’y reporter.


Luc, 1, 67-79
«
Zacharie, le père du petit enfant, fut rempli du Saint-Esprit ; il se mit à prophétiser en ces termes : « Loué soit le Seigneur, le Dieu du peuple d'Israël, parce qu'il est intervenu en faveur de son peuple et l'a délivré. Il a fait apparaître un puissant Sauveur, pour nous, parmi les descendants du roi David, son serviteur. C'est ce qu'il avait annoncé depuis longtemps par ses saints prophètes : il avait promis qu'il nous délivrerait de nos ennemis et du pouvoir de tous ceux qui nous veulent du mal. Il a manifesté sa bonté envers nos ancêtres et n'a pas oublié sa sainte alliance. En effet, Dieu avait fait serment à Abraham, notre ancêtre, de nous libérer du pouvoir des ennemis et de nous permettre ainsi de le servir sans peur, pour que nous soyons saints et justes devant lui tous les jours de notre vie. Et toi, mon enfant, tu seras prophète du Dieu très-haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour préparer son chemin et pour faire savoir à son peuple qu'il vient le sauver en pardonnant ses péchés. Notre Dieu est plein de tendresse et de bonté : il fera briller sur nous une lumière d'en haut, semblable à celle du soleil levant, pour éclairer ceux qui se trouvent dans la nuit et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas sur le chemin de la paix. »
Et quand les anges, à l’occasion de l’annonce de la naissance de Jésus, s’adresse aux bergers :



Luc, 2, 9-12
«
Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les entoura de lumière. Ils eurent alors très peur. Mais l'ange leur dit : « N'ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un Sauveur ; c'est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. »
La réalité de la lumière atteste que ce qui se révèle est de bon augure. Dieu n’oublie pas les hommes, il vient à eux.

Matthieu 2,2-9
« Où est l'enfant qui vient de naître, le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et nous sommes venus l'adorer. » Quand le roi Hérode apprit cette nouvelle, il fut troublé, ainsi que toute la population de Jérusalem. Il convoqua tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi, et leur demanda où le Messie devait naître. Ils lui répondirent : « A Bethléem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit :«Et toi, Bethléem, au pays de Juda,
tu n'es certainement pas la moins importante des localités de Juda ; car c'est de toi que viendra un chef qui conduira mon peuple, Israël .»
Alors Hérode convoqua secrètement les savants et s'informa auprès d'eux du moment précis où l'étoile était apparue. Puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez chercher des renseignements précis sur l'enfant ; et quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille, moi aussi, l'adorer. » Après avoir reçu ces instructions du roi, ils partirent. Ils virent alors l'étoile qu'ils avaient déjà remarquée en Orient : elle allait devant eux, et quand elle arriva au-dessus de l'endroit où se trouvait l'enfant, elle s'arrêta.

Publié dans Bible

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