Maisons des jeunes et temps libre - 2
Je vous donne à lire ces jours à venir une brève histoire des Maisons de jeunes. Petit historique qui situe cette institution dans le cadre de
l'éducation populaire et des demandes de loisirs. Leur but.
Intervention de Mr. Marc Colin, ancien directeur de la MJC du Vieux-Lyon.
Après 68, répondre à une crise de génération : Maison pour tous.
Intervention de Mr. Marc Colin, ancien directeur de la MJC du Vieux-Lyon.
Après 68, répondre à une crise de génération : Maison pour tous.
Arrive 68 avec le grand bouleversement de société, ce qu’on appelait à l’époque la crise des générations ; donc tout de suite les MJC sont partie
prenante ; comme dès qu’il y a un bouleversement et un problème de société, les MJC sont tout de suite au creux de la vague et elles sont d’ailleurs souvent citées comme des boucs émissaires
parce qu’elles cristallisent ces problèmes. Crise de générations ; donc jusqu’à 70, les MJC réfléchissent à ce qu’on peut faire par rapport à cela. Et elles deviennent en 70 officiellement des
Maisons pour Tous avec ce qu’on appelle la mixité sociale et aussi la mixité des générations ; l’idée étant de dire puisqu’il y a du repéré ou du repérable pour pratiquer une activité qui nous
est destinée, pourquoi ne s’adresserait-elle pas à toutes les générations ? A ce moment-là, on voit se développer à l’intérieur de la réflexion, à l’intérieur de la fréquentation de ces
établissements, un certain nombre d’activités destinées aux adultes et même, par la suite, aux retraités puisque maintenant il y a des clubs de retraités qui sont installés dans les MJC. Avec
toujours en corollaire : l’activité n’est pas le but, l’activité est le moyen. Et c’est à partir des années 70 qu’on va avoir ce glissement d’éducation populaire à animation socio-culturelle.
Pourquoi y a-t-il ce glissement ? Tout simplement parce qu’au fur et à mesure qu’on libère du temps, ce temps génère la création de nouvelles activités pour l’occuper ; et comme on est toujours
dans la société de consommation, on va consommer des activités, d’où une réaction par rapport à cette société de consommation : trouvons une manière de pratiquer l’activité qui est demandée
puisqu’elle est consommatrice en faisant toujours passer ce message : l’éducation. C’est pour cela que vous entendrez, si vous les interrogez, des animateurs, des professionnels de MJC dire par
exemple : chez nous quand on fait du judo, on ne le fait pas comme dans un club sportif. Qu’est-ce que ça veut dire derrière tout cela ? Ça veut dire que, par exemple, il y a un certain nombre de
valeurs qui ne sont pas primordiales. Dans un club sportif, la compétition est primordiale. Mais la compétition n’est pas forcément obligatoire. Elle est même menée différemment. On parle de
rencontre. Et derrière, il y a toujours en corollaire la finalité dont je parlais.